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Définition

Tous les individus ont le libre arbitre en ce sens qu’ils sont libres de choisir ce qu’ils veulent choisir, mais nos désirs, qui conduisent à nos choix, sont affectés par notre nature, de sorte que ceux qui ont une nature pécheresse ne désirent que choisir le péché.

Résumé

Parce que les Écritures décrivent l’homme comme une créature holistique, nous savons que la volonté ne fonctionne pas indépendamment du reste de la nature humaine. Par conséquent, pour que la volonté soit libre, il ne faut pas qu’elle ait la capacité de choisir n’importe quelle option arbitraire, mais qu’elle puisse choisir librement ce que son cœur désire. Pour que la volonté humaine soit libre, il faut donc qu’une personne puisse choisir ce qu’elle veut choisir. Cependant, la Bible est également claire sur le fait que notre nature de personnes déchues n’est pas neutre ; au contraire, nous sommes désespérément pécheurs, non pas simplement parce que nous péchons par omission et par commission, mais parce que nous avons tous hérité d’une nature corrompue. Cela signifie qu’en dehors de la grâce de Dieu, nous sommes incapables de choisir autre chose que le péché car, en vertu de notre nature pécheresse, nous ne désirons que choisir le péché. Ainsi, la volonté humaine est à la fois libre de choisir et de faire des choix moralement coupables et vouée à ne choisir que le péché en dehors de la grâce de Dieu.

4 principes bibliques

Bien que les chrétiens comprennent de diverses manières la relation entre la souveraineté de Dieu et la liberté humaine, il existe plusieurs principes bibliques qui doivent être soutenus par tous. Premièrement, on ne peut nier le fait que la Bible enseigne que Dieu est pleinement souverain. Dans l’Écriture, ce point n’est pas contesté, et c’est une raison de louer Dieu et de se réjouir. Deuxièmement, les hommes ont hérité d’une nature pécheresse et sont nés avec le besoin de la grâce divine pour le salut. Troisièmement, même si les gens naissent avec une nature pécheresse, ils sont toujours moralement et juridiquement responsables de ce qu’ils font. Quatrièmement, Dieu est parfait et pleinement digne de louange, et sa perfection réside en partie dans le fait qu’il ne peut pas pécher (c’est-à-dire que tout ce que Dieu fait doit être parfaitement juste et saint). Prises individuellement, toutes ces propositions théologiques sont aisément acceptables, mais lorsque les croyants commencent à essayer de les analyser et de les relier ensemble de manière cohérente, de sérieuses divisions peuvent apparaître.

Par exemple, les Évangéliques sont d’accord pour dire que les êtres humains naissent avec une nature pécheresse qui se détourne de Dieu. Ils sont d’accord pour dire que sans la grâce de Dieu, personne ne serait sauvé. Mais lorsqu’il s’agit de comprendre comment la volonté humaine déchue et la grâce de Dieu interagissent, les désaccords foisonnent. Oui, les Évangéliques sont d’accord pour dire que chaque faculté d’un individu non régénéré est affectée par le péché, mais la mesure dans laquelle la volonté humaine est affectée par le péché fait l’objet d’un vif débat. Tout le monde naît dans le péché, et la volonté en est affectée, mais quelle capacité notre volonté pécheresse a-t-elle en dehors de la régénération et de la grâce salvatrice ? Que peut faire notre volonté ? Dans quelle mesure sommes-nous libres ?

Le cœur du sujet

Le constat biblique est que les êtres humains sont des créatures holistiques – nous pensons et agissons en fonction de notre cœur. En d’autres termes, la volonté ne doit pas être considérée comme une faculté autonome détachée de notre nature. Il est peut-être préférable de comprendre la volonté simplement comme notre capacité à faire des choix.

Notre volonté ne l’emporte pas sur notre cœur (notre moi le plus intime, le centre de notre personnalité), et notre cœur n’agit pas en dehors de notre nature. Notre cœur a ses désirs et ses priorités, et notre volonté agit en réponse à ce que nous désirons naturellement. Nous faisons donc ce que nous avons le plus envie de faire ; nous choisissons en fonction des désirs de notre nature tels qu’ils se trouvent dans notre cœur.

Cela soulève évidemment la question de savoir quelle est précisément notre nature. La Bible affirme sans équivoque que nous sommes tous désespérément pécheurs, non seulement parce que nous péchons par omission et par commission, mais aussi parce que nous avons tous hérité d’une nature corrompue. Le cœur humain est désespérément pécheur et trompeur (Jér. 17:9). Avant et après le déluge, l’analyse que Dieu fait du cœur humain est qu’il est toujours méchant (Gen. 6:5 ; 8:21). L’argumentation de Paul en Romains 1:18-32 détaille la douloureuse réalité de la dépravation humaine, et son résumé de la condition humaine en Romains 3:9-20 exclut toute raison de penser que quelqu’un puisse être innocent aux yeux de Dieu – elle élimine également toute possibilité de salut en dehors de la pure grâce de Dieu. Il n’est pas étonnant que Paul puisse dire qu’avant d’être régénérés, « vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés, » (Eph. 2:1) ; nous ne sommes pas simplement malades à cause du péché – même en phase terminale – nous sommes morts.

Puisque notre volonté agit selon les désirs de notre cœur, avoir une nature dépravée signifie que notre volonté s’éloigne de Dieu. Le cœur est la question vitale. Comme l’a dit Jésus : « C’est ce qui sort de l’homme qui le rend impur. En effet, c’est de l’intérieur, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l’immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l’homme impur. »  (Marc 7:20-23).

Jésus a aussi dit :

“Dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou bien dites que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais, car on reconnaît l’arbre à son fruit. Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, mauvais comme vous l’êtes ? En effet, la bouche exprime ce dont le cœur est plein.” (Matt. 12:33-34).

Toutes nos pensées, nos paroles et nos actions proviennent de notre cœur. Nos cœurs sont mauvais et esclaves du péché. Puisque notre volonté n’est pas maîtresse de notre cœur, et que notre cœur est dominé par la méchanceté, il s’ensuit que notre volonté est asservie au péché. Par elle-même, la volonté humaine n’a pas la liberté de vaincre le cœur pécheur. Nous choisissons en fonction de notre nature, et notre nature est en rébellion contre Dieu.

L’une des accusations les plus sombres – pour ne pas dire accablantes – de la condition humaine se trouve dans Romains 8:7-8. Paul écrit :  » La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu.. » (trad Darby) Il est ainsi très clair que non seulement la pensée humaine ne se soumet pas à Dieu, mais qu’elle ne peut pas se soumettre à Dieu. En dehors de la grâce, l’être humain ne peut pas plaire à Dieu ni se soumettre à sa loi. Si notre volonté était autonome et pouvait transcender notre nature corrompue, il serait logiquement possible que nous choisissions de nous soumettre à la loi de Dieu, mais c’est une possibilité que Paul nie catégoriquement. Non, notre volonté met en œuvre les désirs de notre cœur et, par conséquent, elle choisit en fonction de l’hostilité à Dieu et de la rébellion contre sa loi.

Néanmoins, nous sommes entièrement responsables de tous nos choix pécheurs. Le fait que Dieu punisse les hommes pour leurs péchés est la preuve qu’ils le méritent. Nous sommes des êtres moralement responsables. Cela signifie que les gens doivent être considérés comme responsables lorsqu’ils agissent selon les désirs de leur nature. Nous ne choisissons pas nos désirs, mais nous sommes moralement et spirituellement responsables de nos actes lorsque nous agissons selon notre nature. En d’autres termes, nous sommes responsables lorsque nous faisons ce que nous voulons faire. Si nous avons un cœur pécheur et que nous désirons pécher, nous sommes responsables lorsque nous agissons en fonction de cette nature. L’incapacité de ne pas pécher ne nous exonère pas. Les gens sont coupables de tout ce qu’ils font. Nous exerçons notre volonté dans la direction vers laquelle penche notre nature corrompue, et nous en sommes responsables.

Conclusion:

La liberté n’est donc pas une capacité autonome de choisir entre plusieurs possibilités, ni une capacité spéciale de transcender notre nature. La liberté, dans un sens moralement pertinent et responsable, exige simplement que nous choisissions de faire ce que nous voulons faire. La nature de Dieu est telle qu’il fait toujours ce qui est juste, et pourtant il est toujours pleinement digne de louange. Dieu n’a pas le choix de faire le bien ou le mal : sa nature le lui interdit. Pourtant, Dieu est moralement responsable de tout ce qu’il fait (c’est pourquoi il est digne de louanges – il agit en tant que personne et non en tant que machine). La liberté de Dieu consiste à agir conformément à sa nature. Ce même principe s’étend à la liberté humaine : nous sommes responsables lorsque nous agissons conformément à notre nature. Dieu est incapable de faire le mal. Les pêcheurs déchus sont incapables de vivre d’une manière qui plaise à Dieu. Dieu peut uniquement faire ce qui est juste. Les rebelles corrompus ne peuvent pas se soumettre à la sainte loi de Dieu. Un bon arbre (c’est-à-dire la nature) produit de bons fruits ; un mauvais arbre produit de mauvais fruits. En dehors de la grâce de Dieu, nous sommes tous de mauvais arbres et nous produirons de mauvais fruits. Aussi terrible que cela puisse paraître, sans la grâce de Dieu, la liberté de notre volonté consiste à agir en esclaves de nos cœurs pêcheurs. Remercions Dieu pour sa grâce riche et libératrice !

Lectures complémentaires