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Le psaume 10 continue sur le thème de la justice et du jugement de Dieu, détaché maintenant du contexte immédiat de David qui réclamait justice pour avoir été trahi par ses adversaires. Le psalmiste aborde cette question d’une manière beaucoup plus générale. Où est Dieu quand les méchants triomphent ? « Pourquoi, Éternel ! te tiens-tu éloigné ? Pourquoi te caches-tu dans les temps de détresse ? » (v. 1).

Les versets 2 à 11 brossent du méchant un portrait composite. Il fond sur les plus faibles comme un animal sur une proie (v. 2). Au lieu de freiner ses appétits, il s’en vante et « outrage l’Éternel » (v. 3). Le plus triste dans cette affaire est qu’il nie avec arrogance l’existence de Dieu : « Il n’y a point de Dieu ! – Voilà toutes ses réflexions » (v. 4). Et pourtant, il n’est pas difficile de trouver des méchants qui sont extrêmement prospères, quand bien même ils défieraient toutes les lois divines (v. 5). Par son arrogance explosive, le méchant semble se placer au-dessus du commun des mortels ; les journaux le courtisent parce qu’il se dit joyeusement : « Je ne chancellerai pas, de génération en génération, (moi qui suis) à l’abri du malheur ! » (v. 6). Cela ne l’empêche pas de maudire ses adversaires, et de répandre mensonges et méchancetés avec sa langue (v. 7). Dans les cas extrêmes, il va même jusqu’au meurtre, que ce soit de façon directe dans les conflits armés, les insurrections populaires, les attaques terroristes ou de façon indirecte en jalonnant de pièges le chemin du malheureux (v. 8-10). Que pense-t-il de Dieu ? « Dieu oublie ! Il cache sa face, il ne regarde jamais ! » (v. 11).

Le psalmiste s’adresse maintenant directement à Dieu (v. 12-15) : e « Lève-toi, Éternel ! Dieu, élève ta main n’oublie pas les humbles ! » (v. 12). Il se rappelle que Dieu voit tout le désarroi et la peine qui frappent la race humaine ; il en prend note ; en son temps, il prendra la cause du malheureux en main (v. 14). C’est pour cela que le malheureux et l’orphelin s’abandonnent à lui (v. 14). Beaucoup de mal se commet en secret et ne passe jamais en justice devant les tribunaux ordinaires. Le psalmiste fait donc appel à Dieu pour que la justice triomphe : « Abats la force du méchant ! demande-lui de rendre compte du mal qu’il a commis, et qu’il n’en reste plus de trace » (v. 15 – Semeur).

Dans les derniers versets (v. 16-18), le psalmiste rappelle que Dieu a une autre échelle du temps que nous, et qu’il est moins pressé : « L’Éternel est roi à toujours et à perpétuité ; les païens sont exterminés de son pays » (v. 16). L’annonce de la destruction des nations à grande échelle ne doit pas saper la confiance que Dieu se soucie aussi des détails minuscules des calamités individuelles. C’est une autre façon de comprendre que « la meule de la justice divine tourne excessivement lentement, mais qu’elle broie excessivement fin ».

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