« Heureux celui dont la transgression est enlevée, dont le péché est pardonné ! Heureux l’homme à qui l’Éternel ne tient plus compte de sa faute, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude ! » (Psaumes 32.1-2). Dans un univers théiste où Dieu tient les registres, il est difficile d’imaginer un bonheur plus grand.
Le drame est qu’en pensant à ce fait brut, c’est-à-dire devoir rendre compte sans aucune possibilité de se soustraire à la justice divine, beaucoup de gens font instinctivement le mauvais choix. Ils essaient de s’améliorer, ils tournent la page et commencent un nouveau chapitre de leur vie, ils cachent ou nient les péchés de leur jeunesse frivole. Ils ne font ainsi qu’ajouter à leur culpabilité le péché de dissimulation ou de tromperie.
Ne réclamons pas justice, nous serions écrasés ! Mais comment nous cacher aux yeux de celui qui voit tout ? C’est illusoire, et se leurrer soimême. Il n’existe qu’un moyen d’échapper à la destruction : nous devons être pardonnés. « Heureux celui […] dont le péché est pardonné ! » Qu’impose un tel pardon ? Tout d’abord que la personne en question ne prétende pas qu’elle n’a pas de péchés à se faire pardonner : « Heureux l’homme […] dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude ! »
C’est pourquoi les versets qui suivent évoquent si candidement la confession (v. 3-5). C’est lorsque David se taisait sur ses péchés que ses « os se consumaient » ; son angoisse était telle qu’elle entraînait des douleurs physiques insupportables. David se tordait de douleur à la pensée que Dieu était contre lui : « Car nuit et jour ta main pesait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été » (v. 4).
La merveilleuse solution ? « Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas couvert ma faute ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ! Et toi, tu as enlevé la faute de mon péché » (v. 5).
Dans sa première épître (1 Jean 1.8-9), l’apôtre Jean est l’auteur néotestamentaire qui se rapproche le plus des paroles de David. Écrivant à des croyants, il déclare : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous ». Il met ainsi en lumière le leurre lié à la négation de notre état de péché. Et il ajoute : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice ». Il indique le seul remède à la culpabilité humaine. Dieu nous pardonne non parce qu’il est indulgent ou trop paresseux pour faire attention, mais parce que nous avons confessé nos péchés et surtout parce qu’« il est fidèle et juste » : « fidèle » à l’alliance qu’il a établie, « juste » pour ne pas nous condamner dès lors que Jésus a été la victime propitiatoire pour nos péchés (1 Jean 2.2).