Le psaume 17 est une prière par laquelle David demande à Dieu de prendre sa défense, de le justifier, de lui donner raison. Certes, le psalmiste sait très bien qu’il n’a pas toujours été juste (cf. chap. 51 !). Il arrive cependant des situations dans lesquelles le croyant est certain d’avoir agi de façon absolu- ment intègre, selon une justice tout à fait transparente. C’est le cas de David dans ce psaume. Si, dans de telles situations, les adversaires mentent ou lancent une campagne de dénigrement, si, comme un lion, ils s’apprêtent à fondre sur leur proie pour l’abattre (v. 10-12), comment le juste doit-il réagir ?
La première chose nécessaire est de rechercher humblement le Dieu qui prend sa défense. En fait, David ne demande pas seulement à être justifié plus tard, il réclame une intervention divine plus immédiate : « Lèvetoi, Éternel, marche à sa rencontre, fais-le plier ! Délivre-moi du méchant par ton épée » (v. 13). Il reconnaît que le fait de demander à Dieu de prendre sa défense le situe du côté de ceux qui ne se contentent pas d’appartenir à ce monde : « [Délivre-moi] des hommes par ta main, Éternel, des hommes de ce monde ! Leur part est dans la vie » (v. 14).
Comme Dieu est souverain, toute justification ne peut venir que de lui : « Que mon droit paraisse devant ta face, que tes yeux contemplent la droiture ! » (v. 2). David en appelle à l’amour fidèle de Dieu pour les siens : « Toi qui sauves ceux qui cherchent un refuge, montre les merveilles de tes bienfaits, par ta droite contre les assaillants » (v. 7).
La Bible répète plusieurs fois cette leçon, partiellement ou entièree ment. L’apôtre Paul écrit aux chrétiens de Rome : « Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère, car il est écrit : À moi la vengeance, c’est moi qui rétribuerai [Deutéronome 32.35], dit le Seigneur » (Romains 12.17-19).
C’est une leçon que les croyants doivent constamment réapprendre et appliquer. Il est facile de la mettre en pratique quand tout va bien. Mais que faire lorsque des membres d’Église s’en prennent injustement à votre ministère, lorsque des commérages sapent votre position dans l’entreprise au profit de ceux qui les répandent, lorsque des collègues à l’université vous soupçonnent systématiquement de malveillance dans tout ce que vous dites ou faites ? C’est alors l’occasion de remettre votre défense entre les mains de Dieu ; ses attentions pour les siens et sa passion pour la justice garantissent leur défense finale.
Cette confiance est propre à nous libérer de tout stress : « Pour moi, avec justice, je verrai ta face; dès le réveil, je me rassasierai de ton image » (v. 15).