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Jésus déclare être le « pain de vie » (Jean 6.35), le « pain de Dieu » (v. 33). Le langage est évidemment métaphorique. Jean 6.35 le prouve en levant quelque peu le voile sur la métaphore : « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif ». Habituellement, on mange le pain ; on ne « vient » pas au pain, on ne « croit » pas au pain. Ce que Jésus entend donc par manger ce pain de vie équivaut en somme à venir à Jésus et à croire en lui.

Ce « discours sur le pain de vie » (comme on l’appelle parfois) suit le miracle de la multiplication du pain pour cinq mille hommes (v. 1-15). Jésus venait de donner du pain et du poisson à une foule affamée. Ces choses constituaient l’alimentation de base en Galilée. Jésus a donc donné aux multitudes le nécessaire pour vivre. Mais dans cet Évangile, l’auteur souligne le fait que les miracles de Jésus n’étaient pas simplement des actes puissants, ils étaient significatifs : ils pointaient au-delà d’eux-mêmes, comme des signes. Ce miracle indique que non seulement Jésus procure du pain, mais surtout qu’il est le pain. Il est l’aliment en dehors duquel il n’y a pas de vie authentique.

Il est la « manne » finale (v. 30-33). Ses interlocuteurs lui rappellent que Moïse a donné la manne, « le pain du ciel » (Exode 16) et ils lui demandent d’en faire autant. Or, il venait de le faire la veille en nourrissant plusieurs milliers de personnes. Si Jésus avait opéré le miracle une fois, pourquoi ne le renouvellerait-il pas une nouvelle fois… puis une fois encore… et encore? N’est-ce pas justement ce que Moïse avait fait?

Jésus rectifie alors leur point de vue : ce n’était pas Moïse qui était la source du « pain du ciel », mais Dieu, et la manne dans le désert n’était pas le vrai pain du ciel ; ce pain, c’est celui qui est descendu du ciel, Jésus en personne. D’ailleurs, tous ceux qui ont mangé de la manne dans le désert sont morts. En revanche, ceux qui mangent le vrai pain descendu du ciel, dont la manne est le type, ceux-là ne mourront jamais.

Les gens qui vivent dans un milieu agraire savent que presque tout ce qu’ils consomment provient de substances qui sont mortes. Les citadins que nous sommes voient la nourriture bien empaquetée. En réalité, quand nous mangeons un hamburger, nous mangeons du bœuf qui a été abattu, du blé mort parce que récolté, de la salade morte, des tomates arrachées à leurs pieds, des oignons déterrés, et ainsi de suite. Font exception certaines substances minérales, comme le sel. Le public de Jésus, comme les lecteurs de Jean, savait que des animaux et des végétaux mouraient pour que nous puissions vivre ; s’ils ne mouraient pas, c’est nous qui devions mourir. Jésus a donné sa vie pour que nous vivions ; ou bien c’est lui qui meurt, ou bien c’est nous. Il est le vrai pain du ciel qui donne sa vie « pour la vie du monde » (v. 51).

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