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Quand les gens savent très peu de choses concernant le Dieu qui s’est révélé lui-même, il leur est très facile de s’en forger une image faussée, au point qu’elle n’a plus grand-chose à voir avec la réalité.

On peut comprendre l’ignorance des Philistins (1 Samuel 4). Dans leur monde polythéiste rempli d’idoles qui offraient des représentations concrètes de leurs divinités, l’arrivée de l’arche de l’alliance dans le camp des Israélites signifiait pour eux la présence du Dieu israélite (v. 6-7). Mais ce dieu, même s’il s’était manifesté par une puissance telle qu’il avait pu vaincre les Égyptiens, n’était pour eux qu’un dieu de plus, fini, limité, local. C’est pourquoi, placés devant le choix de se soumettre à ce dieu ou de le défier, les Philistins ont opté pour la deuxième attitude, et ils ont remporté la victoire. Leur triomphe implique à la fois un postulat et un résultat. Le postulat est que Dieu ne fait plus peser sur les Cananéens la menace mortelle qui avait accompagné les premières victoires israélites (et c’est un jugement porté contre les Israélites) ; le résultat est que les Philistins auront désormais une notion encore plus rabaissée de Dieu. Connaissant le Dieu de la Bible, nous savons qu’il ne tolérera pas longtemps cette situation et qu’il interviendra pour défendre l’honneur de son nom.

L’ignorance manifestée par les Israélites au sujet de Dieu est totalement inexcusable, mais elle est en parfait accord avec le déclin spirituel qui caractérise Israël à la fin de la période des juges. Les enfants d’Israël sont battus à plate couture par les Philistins. Leur raisonnement théologique est tellement perverti qu’ils pensent pouvoir retourner la situation à leur avantage en faisant apporter l’arche de l’alliance comme une sorte de porte-bonheur au milieu du camp militaire. L’auteur du livre souligne le côté ridicule
de cette conception de Dieu : les Israélites firent apporter « l’arche de l’alliance de l’Éternel des armées qui siège entre les chérubins » (v. 4). Malheureusement, Phinéas et Hophni, les fils d’Éli, étaient complices de ces malversations et de cet état d’esprit. Peut-on si facilement manipuler la faveur de Dieu? Se soucie-t-il autant de l’emplacement d’un coffre que de la conduite et de l’infidélité de ceux qui portent son image et du peuple de l’alliance? Quelle sorte d’image réduite et inerte de Dieu les chefs d’Israël avaient-ils à l’esprit à ce moment-là pour prononcer des paroles aussi stupides ?

J’ai reçu hier une lettre d’un des premiers télé-évangélistes américains ; il me demandait de lui envoyer de l’argent en échange de quoi il me ferait parvenir une représentation d’ange jouant de la trompette pour décorer mon sapin de Noël ; cette image devait me rappeler que Dieu avait ordonné à l’ange chargé de veiller sur moi de souffler dans la trompette pour me célébrer ! Quelle sorte d’image réduite et inerte de Dieu ces responsables chrétiens ont-ils à l’esprit en ce moment pour prononcer des paroles aussi stupides ?

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