Croire Dieu sur Parole : Kevin DeYoung sur la nature de l’Ecriture 

Votre Bible est une preuve que le Créateur de l’univers est un Dieu qui initie, qui révèle, qui parle. Il y a, après tout, seulement deux options quand il s’agit de connaître un Créateur : la révélation ou la spéculation. Soit il parle, soit nous devinons.

Et il a parlé. Le Seigneur du ciel et de la terre a « abandonné sa propre vie privée » pour se révéler lui-même à nous – pour se lier avec nous – à travers un livre. L’Ecriture est comme un passe qui nous ouvre les portes de l’esprit et de la volonté révélés de Dieu.

Sur pratiquement tous les plans, la Bible est le livre le plus influent de tous les temps. Beaucoup d’encre a coulé pour des écrits sur le sujet. Mais que l’Ecriture a-t-elle à dire sur elle-même ? Dans son nouveau livre, Croire Dieu sur Parole : Pourquoi la Bible est claire, nécessaire et suffisante, et ce que cela veut dire pour vous et moi (BLF), Kevin DeYoung lève le voile sur la confusion contemporaine pour offrir une défense accessible et constructive de la clarté, de l’autorité, de la suffisance et de la beauté de la Parole écrite de Dieu.

Croire Dieu sur Parole

BLF EDITIONS . 160 pages.

La Parole de Dieu est-elle vraiment la vérité ? Quelle est son utilité pour nos vies ? Sommes-nous réellement capables de la comprendre ?

Kevin DeYoung a une bonne nouvelle pour vous : la Bible a le pouvoir de changer votre vie. L’auteur démontre son infaillibilité, la nécessité de s’en imprégner, de la connaître, l’aimer et la mettre en pratique au quotidien. Ce livre accessible à tous ravivera votre désir de mieux connaître Dieu à travers sa Parole.

Alors, débarrassez-vous de tout préjugé et régalez-vous de la vérité !

BLF EDITIONS . 160 pages.

J’ai discuté avec DeYoung, Pasteur à l’église de l’University Reformed Church à East Lansing, Michigan, au sujet de la bibliolatrie, les menaces à l’horizon, et plus encore.

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Vous affirmez que “ce que nous croyons et pensons à propos de la Parole de Dieu devrait refléter ce que nous croyons et pensons à l’égard de Jésus. » Ne vous rendez-vous pas ainsi coupable de bibliolatrie ?

La bibliolatrie est l’un de ces mots que l’on utilise à tout va comme une insulte sans que personne n’explique ce qu’il signifie. Parfois, certains diront, « Et bien, nous louons « Christ » mais pas la « Bible ». Ce qui est vrai en un sens. Nous ne nous prosternons pas devant l’objet fait d’encre et de papier, ou devant la lueur d’un appareil de poche. Ainsi donc nous ne louons ni le papier ni les pixels. Mais nous ne devrions pas séparer la révélation de Dieu dans les Ecritures de la révélation de Dieu au travers de la personne de Jésus. Nous ne saurions pas tout ce qu’il y a à savoir sur ce dernier sans le premier, et même Jésus dirige notre attention sur les Ecritures. Si la Bible est la parole de Dieu, sa voix, l’ouverture des lèvres les plus sacrées, alors  tout ce que nous pensons au sujet de la Parole de Dieu devrait refléter ce que nous pensons à propos de Dieu fait chair.

Quelle est l’erreur relative à l’Ecriture la plus répandue parmi les évangéliques aujourd’hui ? Pour quel problème qui se profile à l’horizon devrions-nous être plus équipés ?

J’en vois plusieurs. Permettez-moi d’en mentionner brièvement deux. Au niveau pratique, beaucoup d’évangéliques ne croient pas à la perspicacité de l’Ecriture. Quand ils s’aperçoivent que certains chrétiens voient les choses différemment, ils arrêtent tout et abandonnent sans savoir ce qu’en dit la Bible. Nous avons vu cela  récemment sur la question de l’homosexualité, avec certaines voix demandant un délai sur l’issue du débat car il y a évidemment deux bonnes positions; et qui serions-nous pour trancher. Mais, bien sûr, les docteurs sont en désaccord sur presque tout dans presque tous les domaines d’études. Les évangéliques peuvent être trop rapides à dire « c’est simplement ton interprétation » plutôt que de vraiment façonner leur argument à partir de la Bible pour se faire leur opinion sur un sujet.

Deuxièmement, les évangéliques sont constamment confrontés à la tentation de soumettre une révélation particulière à la révélation générale. Correctement compris, les deux ne se contredisent pas. Comme le dit le truisme, toute vérité est la vérité de Dieu. Mais les confessions protestantes ont toujours compris que la révélation spéciale est plus claire que la révélation générale. Les revues scientifiques évaluées par les pairs  ne l’emportent pas sur ce que Dieu dit dans la Bible. Maintenant, si nous avons mal lu la Bible, regardons nos erreurs et reconnaissons-les. Mais jusqu’à ce que nous soyons convaincus par l’Ecriture, nous ne devrions pas brader la vérité immuable de l’Ecriture pour des vents changeants du milieu universitaire contemporain.

Qu’y-at-il de mal à ne pas aimer certains enseignements bibliques tant que nous leur obéissons ?

Il vaut mieux obéir à la Bible quand on ne l’aime pas que de désobéir et ne pas l’aimer. L’objectif du disciple de Christ mature, cependant, est plus qu’une acceptation jalouse de la volonté de Dieu et de ses voies. Nous devons apprendre à trouver notre plaisir en ce que Dieu dit dans sa Parole, car ceci est le reflet de son caractère. Ne pas aimer ce que la Bible enseigne, c’est remettre en cause dans nos cœurs qui est Dieu et son caractère.

Que voulez-vous dire quand vous affirmez que la Parole de Dieu perdure alors que la révélation non ?

Dieu continue à parler. Nous n’avons pas à prier pour que la Parole de Dieu prenne vie. Elle est déjà vivante et efficace. Mais Dieu ne révèle pas de nouvelles informations au sujet du Fils de Dieu ou sur comment nous sommes sauvés. Je n’ai pas le temps ici pour présenter l’argument, mais le livre des Hébreux présente le fait que la rédemption et la révélation ont toutes deux leur finalité en Christ. Ces deux aspects de l’œuvre de Christ sont inséparables. Il n’y a pas de sacrifice pour le péché qui reste à faire et il n’y a pas besoin d’une nouvelle œuvre révélatrice pour la fidélité en tant que chrétien.

Pourquoi croyez-vous que la suffisance de l’Ecriture (par opposition à son autorité, à sa clarté ou à sa nécessité) devrait être l’attribut « le plus questionné par les chrétiens pratiquants de base » ?

C’est merveilleux que les évangéliques veuillent une relation d’intimité avec Dieu, mais cette bonne impulsion nous conduit souvent à faire des réclamations sauvages qui ne peuvent pas être attestées par l’Ecriture et, en fait, portent atteinte à l’œuvre accomplie par Christ. Je pense à ces gens qui font de leur « appel » quelque chose de plus important que la Parole de Dieu ou la sagesse de l’église. Je pense aux groupes dénominationnels dont je faisais partie qui affirment qu’ils tiennent leur vision d’il y a 10 ans de Dieu lui-même (ce qui est, évidemment, fait opposition à cette vision qui équivaut à un blasphème). Je parle de ces best-sellers – écrits par de bons et dévots chrétiens j’imagine – qui ancrent des vérités bibliques dans des expériences de vie après la mort ou suggèrent que Jésus écrit des lettres spéciales et quotidiennes juste pour nous. La Bible est-elle  suffisante pour le salut, pour la vie, et pour la piété du chrétien ? Les évangéliques répondent « oui », mais vivent souvent le « non ».

Traduction : Charlotte Delbecque