Quelle est la mission de l’Église dans le monde ?

Note de l'éditeur : 

Cet article est extrait de « Le dessein de Dieu pour l’Église » dans lequel Conrad Mbewe qui, puisant dans trois décennies de travail pastoral en Zambie, vise à équiper les pasteurs et les responsables d’église avec des principes bibliques adaptés.

On dit que la nécessité est la mère de l’invention. Lorsque vous manquez de quelque chose dont vous avez grandement besoin, votre esprit s’emballe et propose des solutions auxquelles vous n’auriez probablement pas pensé à moins d’être sous pression. Je me souviens que lors d’une visite à un ami au Royaume-Uni, j’ai eu besoin d’utiliser une fiche à deux broches dans une prise à trois trous. Il m’a dit que c’était impossible, faute d’adaptateur approprié ; de plus, il était trop tard pour aller en acheter un. Je lui ai demandé un stylo à bille ; j’ai pris le capuchon en plastique que j’ai poussé dans le trou supérieur de la prise à trois trous, ce qui a ouvert les deux trous inférieurs et j’ai pu y brancher ma fiche à deux broches. Il était ébahi : « Dis donc ! J’ignorais que tu pouvais faire ça ! Où l’as-tu appris ? » Eh bien, en Afrique, c’est courant. Nous apprenons des astuces, faute de gadgets appropriés à disposition.

Malheureusement, l’Église connaît un sort similaire. Nous avons fini par utiliser l’Église pour toutes sortes de besoins humains. En fin de compte, elle est devenue une touche-à-tout sans rien maîtriser pour autant. L’Église est utilisée pour gérer les écoles et les établissements de santé, organiser les mariages et les funérailles, prendre soin des veuves et des orphelins non membres, servir de médiateur entre les partis politiques, superviser les élections, etc. Parfois, elle devient même un moyen de subsistance pour les soi-disant « hommes de Dieu » qui ne parviennent pas à trouver un emploi ailleurs. Il est crucial de sonder la Bible pour connaître le but premier de l’Église. Heureusement, sa mission est énoncée clairement. Avant que Jésus ne monte au ciel, il établit sans équivoque ses consignes pour l’Église. Tous les Évangiles en parlent, mais la déclaration la plus complète se trouve sans doute dans Matthieu :

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.18-20).

Notez que Jésus a donné ces instructions en énonçant au préalable le pouvoir et l’autorité qui lui avaient été conférés : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». Seul Dieu a un tel pouvoir et une telle autorité. Cela fait donc référence à la royauté médiatrice de Christ, qui était sur le point de lui être conférée lorsqu’il est monté au ciel. Il pouvait parler comme si elle était déjà sienne, parce qu’il l’avait méritée grâce à son œuvre expiatoire sur la croix de Golgotha. Dieu a pris forme humaine par la naissance virginale. Lors de son ascension au ciel, la nature humaine de Christ allait faire l’expérience de la gloire qu’il avait avant la fondation du monde. Il allait recevoir les rênes de l’histoire pour gouverner l’univers dans le but d’y conduire son peuple élu pour lequel il venait de livrer sa vie. Ce n’est que lorsque les derniers élus y seront parvenus que Jésus reviendra sur terre pour conclure l’histoire. Il rendra alors les rênes de l’histoire au Père, afin que Dieu « soit tout en tous » (1 Co 15.28). En attendant, toute autorité dans le ciel et sur la terre lui a été donnée. Il est le souverain de l’Église et du monde !

Vous vous demandez sûrement comment Jésus gouverne un monde aussi rebelle contre sa personne. La réponse est qu’il gouverne le monde en tant que juge ultime, mais aussi de façon providentielle. En d’autres termes, rien ne se passe dans ce monde sans qu’il l’ait permis. Rappelez-vous comment Satan a dû obtenir la permission de Dieu pour détruire les biens, la famille et la santé de Job, dans Job 1 et 2. Rappelez-vous que, dans Actes 4.23-31, les disciples ont clairement déclaré, dans leur prière, que même la mort de Jésus-Christ avait eu lieu avec la permission de Dieu !

Tout ce pouvoir est à présent conféré à Jésus-Christ, en tant qu’Homme-Dieu suprême. Il maîtrise jusqu’aux mauvaises actions des hommes et des femmes, fixant ainsi leurs limites, sinon ce monde serait bien pire qu’il ne l’est.

Tout ce pouvoir est à présent conféré à Jésus-Christ, en tant qu’Homme-Dieu suprême. Il maîtrise jusqu’aux mauvaises actions des hommes et des femmes, fixant ainsi leurs limites, sinon ce monde serait bien pire qu’il ne l’est. Il contrôle toute activité humaine, principalement dans le but d’apporter le salut à son peuple. Au retour de Jésus, l’autre aspect de son règne sera également visible, quand il convoquera toute la création afin de punir ou de récompenser.

C’est dans ce contexte que le Seigneur Jésus-Christ a donné trois instructions à ses disciples. Ces trois-là demeurent l’œuvre de son Église tout au long de l’histoire jusqu’à son retour. Elles expriment son but jusqu’à ce jour. Jésus est le chef de l’Église, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent. À ce titre, il a tout à fait le droit de dicter à l’Église les responsabilités qui lui incombent. Quelles sont-elles ?