Méditation
Ligon Duncan
La Cène, ou repas du Seigneur, est le symbole et le sceau posé sur l’alliance. Cela signifie qu’en même temps elle représente et elle nous confirme la précieuse promesse de Dieu selon laquelle, à travers Jésus-Christ, il est notre Dieu et nous sommes son peuple. Le repas du Seigneur est à la fois un temps de souvenir, une célébration de la présence de Dieu et une expérience de communion. C’est aussi un temps pendant lequel nous sommes nourris et à travers duquel nous anticipons la gloire à venir.
Premièrement, le repas du Seigneur est un temps de souvenir. Jésus a expliqué à ses disciples que chaque fois qu’ils partageront ce repas entre eux, ils proclameront sa mort et ce, jusqu’à son retour. Le pain et le vin, le corps et le sang du Christ dans le repas du Seigneur, représentent le sacrifice qui scelle l’alliance. Les deux éléments indiquent que la mort de Jésus était un acte délibéré de sa part. Il s’est donné lui-même comme sacrifice à notre place pour le pardon de nos péchés. Donc à chaque fois que nous célébrons le repas du Seigneur, nous devons nous rappeler le sens profond de la mort de Jésus-Christ pour nous. Nous devons nous souvenir de lui. « Faites ceci en souvenir de moi » (Luc 22 :19). Nous célébrons la glorieuse œuvre de rédemption que Jésus a accomplie pour nous.
Deuxièmement, le repas du Seigneur est également une célébration de la présence de Dieu. N’est-ce pas merveilleux d’avoir été invité à venir s’asseoir à la table de Dieu ? Cela est particulièrement extraordinaire si on voit cela à la lumière de notre rébellion. En Genèse 3, Satan a soufflé à Adam et Ève : « Prenez et mangez de ce fruit. » Désobéissant à l’ordre de Dieu, ils ont mangé du fruit. Quel en a été le résultat ? Se sont-ils sentis satisfaits et comblés ? Non. Le résultat, c’est qu’ils ont été chassés loin de la présence de Dieu. Mais lorsque nous nous trouvons autour de la table du Seigneur, il nous invite lui-même à revenir dans sa présence. Quand Jésus dit à ses disciples « Prenez et mangez », il renverse les paroles du serpent dans le jardin. Derek Kidner décrit merveilleusement la situation en ces termes : « Dieu devra traverser la pauvreté et la mort avant que ‘prenez et mangez’ ne deviennent des verbes de salut. » Nous en faisons l’expérience chaque fois que nous prenons place à la table du Seigneur, chaque fois que nous entendons ces paroles : « Approchez-vous tous, venez et mangez. » C’est une célébration de nos retrouvailles avec Dieu et de sa présence à nos côtés. Nous nous réjouissons de le savoir tout près de nous.
Troisièmement, le repas du Seigneur est une communion. C’est la communion avec Dieu et avec son peuple. Nous ne communions pas seulement avec le Dieu vivant au travers de ce que Jésus a fait pour nous à la croix, mais nous sommes en communion les uns avec les autres. Quand nous sommes unis au Seigneur Jésus-Christ, nous sommes unis à tous ceux qui sont unis au Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi, Paul dit aux Corinthiens : « Vous devez discerner le corps » (1 Corinthiens 11 : 29). Il ne leur dit pas qu’ils doivent comprendre quelque chose de mystique concernant les éléments de la Cène. De quel corps parle-t-il ? Du corps de Christ, de l’Église, de la communauté des croyants.
Et enfin, le repas du Seigneur est une nourriture spirituelle. C’est un moyen de grâce. C’est un des instruments que Dieu a choisi pour nous fortifier et nous nourrir, et par lequel il confirme notre foi et nous fait grandir. Le repas du Seigneur est aussi un temps d’anticipation de la gloire à venir. Jésus a lavé les pieds de ses disciples la nuit où il a été trahi et il leur a servi les éléments de la Cène. Eh bien, lorsque Jésus évoque les noces de l’Agneau (Luc 12 :37), dans la gloire, alors que la fin des temps est arrivée et que tous ont reconnu sa royauté, ce jour-là, il nous invitera à nous asseoir, comme il l’a fait avec ses disciples, le soir du dernier repas, et il se ceindra pour nous servir.
Oui, lorsque nous prenons le repas du Seigneur, nous anticipons les noces de l’Agneau où nous serons tous ensemble dans la gloire et où notre Sauveur nous servira encore une fois tout ce dont nous avons besoin. Quelle joie de pouvoir venir à la table du Seigneur.
Commentaire
Richard Baxter (1615 – 1691)
Quels profonds mystères et quels trésors de miséricorde nous sont présentés dans un sacrement ! C’est là que nous trouvons la communion avec un Dieu réconcilié et sommes amenés dans sa présence par le grand réconciliateur. C’est là que nous trouvons la communion avec notre saint Rédempteur, crucifié et glorifié, et offert à nous comme le Chef qui nous donne la vie, nous protège, nous fortifie. C’est là que nous trouvons la communion avec le Saint-Esprit qui applique à nos âmes les bénéfices de la rédemption, et qui nous attire vers le Fils : il nous transmet la lumière, la vie et la force du fils, il met en œuvre et fait grandir ses grâces en nous. C’est là que nous trouvons la communion avec le corps du Christ, son peuple sanctifié, les héritiers de la vie. Lorsque le ministre du Christ, de par la charge qui lui a été confiée, représente un Christ crucifié à nos yeux, par le pain et le vin désignés pour cela, nous voyons le Christ crucifié comme s’il se trouvait devant nous. Notre foi le saisit alors, et nous appréhendons la réalité du remède et nos âmes sont affermies sur ce rocher. Lorsque ce même ministre, par la charge que le Christ lui a confiée, nous offre son corps, et son sang, et les bénéfices qui y sont rattachés, nous en sommes aussi sûrs et convaincus que si le Christ lui-même les avait offerts par sa bouche. Et, lorsque nos âmes le reçoivent, par la foi suscitée en nous par le Saint-Esprit, la participation est aussi réelle que si nous recevions le pain et le vin qui le représentent de ses propres mains.