Méditation
Sam Storms
Les chrétiens n’ont en général pas de difficulté à considérer Dieu comme un Père. Et imaginer Dieu comme le Fils ne pose pas trop de problèmes non plus. Ces termes nous parlent, car nos vies et nos relations sont inévitablement liées à des pères et à des fils, ici, sur la terre. Mais considérer Dieu comme Saint-Esprit, c’est une autre affaire. Gordon Fee rapporte les propos de l’un de ses étudiants : « Dieu le Père, je peux tout à fait le concevoir, et Dieu le Fils, je peux assez bien le comprendre ; mais le Saint-Esprit, c’est plutôt une forme allongée, grise et flottante. »
Ce que nous lisons dans les Écritures est tellement différent ! Nous n’y lisons pas que l’Esprit est en troisième position au sein de la Divinité, mais qu’il est égal au Père et au Fils, éternel comme eux, partageant avec eux la gloire et l’honneur dus à notre Dieu trinitaire. Le Saint-Esprit n’est pas une puissance impersonnelle ou une énergie abstraite et impalpable. L’Esprit est une personne dans tous les sens du terme. Il pense et réfléchit (Ésaïe 11 : 2 ; Romains 8 : 27). Il est doué de sentiments et capable de ressentir une profonde affection (Romains 8 : 26 et 15 : 30). L’Esprit a une volonté et fait des choix, afin de donner ce qu’il y a de meilleur au peuple de Dieu et ce qui glorifiera le plus le Fils (Actes 16 : 7 ; 1 Corinthiens 2 : 11).
Nous en apprenons encore davantage sur la personnalité de l’Esprit quand on le décrit comme attristé par notre péché (Éphésiens 4 : 30). L’Esprit, tout comme le Père et le Fils, développe une relation intime et ardente avec tous ceux en qui il demeure (2 Corinthiens 13 : 13). L’Esprit s’exprime (Marc 13 : 11 ; Apocalypse 2 : 7), rend témoignage (Jean 15 : 26 ; 16 : 13), encourage (Actes 9 : 31), fortifie (Éphésiens 3 : 16) et nous enseigne, en particulier dans les moments d’urgence spirituelle (Luc 2 : 12). On se rend compte que l’Esprit est une personne car on peut lui mentir (Actes 5 : 3), l’insulter (Hébreux 10 : 29), et même blasphémer contre lui (Matthieu 12 : 31-32).
Mais, par-dessus tout, le Saint-Esprit est « l’Esprit de Christ » (Romains 8 : 9). Son rôle principal dans notre cœur, qui est le temple de Dieu dans lequel il demeure (Éphésiens 2 : 21-22), est de nous rediriger et nous réorienter pour attirer notre attention sur la personne de Christ. Il éveille en nous une sincère affection et un profond dévouement pour le Sauveur (Jean 14 : 26 ; 16 : 12-15). Le Saint-Esprit prend plaisir, par-dessus tout, à servir de projecteur, placé derrière nous (bien que demeurant en nous), pour attirer nos pensées et nos réflexions sur la beauté du Christ, ainsi que sur tout ce que Dieu représente pour nous en lui et à travers lui.
Lorsque nous méditons, dans la prière, sur la personne et l’œuvre de l’Esprit, et le remercions pour sa présence souveraine dans nos vies, nous devrions nous rappeler les paroles de Thomas Torrance qui disait : « L’Esprit n’est pas juste quelque chose de divin ou quelque chose de semblable à Dieu, qui émanerait de lui. Ce n’est pas une sorte d’action effectuée au loin, ou un genre de don dissociable de Dieu, car, par le Saint-Esprit, Dieu agit lui-même directement sur nous, et, en nous donnant son Saint-Esprit, Dieu ne nous donne rien de moins que lui-même ».
Commentaire
Augustin d’Hippone (354 – 430)
Ainsi, quand le Seigneur a soufflé sur ses disciples et leur a dit « Recevez le Saint-Esprit », il souhaitait assurément que l’on comprenne que l’Esprit saint n’était pas seulement l’Esprit du Père, mais aussi celui de son Fils unique. Car le même esprit est en effet l’Esprit du Père et du Fils, et il constitue avec eux la Trinité – Père, Fils et Saint-Esprit – non pas créature mais le Créateur.