Méditation
Pierre Constant
Si nous avons besoin d’un Rédempteur qui soit véritablement humain, nous avons aussi besoin d’un Rédempteur qui soit véritablement divin. En étant parfaitement Dieu, Jésus a pu réellement nous révéler le Père, vivre une vie parfaite et sans péché, et subir la condamnation divine à notre place.
Le Nouveau Testament déclare sans équivoque que Jésus est le Fils de Dieu, et Dieu le Fils. « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » écrit l’apôtre Paul (Colossiens 2 : 9). « La Parole était Dieu … et la Parole a été faite chair (ou : « s’est faite homme »), et elle a habité parmi nous » annonce l’apôtre Jean (Jean 1 : 1, 14). Si nous désirons savoir à quoi Dieu ressemble, nous n’avons qu’à regarder à la personne de Jésus. Jésus dit un jour à Philippe : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 10 : 9). Notre foi s’enracine dans la révélation de Dieu en Jésus-Christ et se nourrit de ce qu’en Jésus, Dieu s’est fait connaître (Jean 1 : 18). C’est en Jésus que nous contemplons la gloire de Dieu lui-même, c’est en lui que nous pouvons véritablement connaître le Père.
Si tout être humain est pécheur, Dieu le Fils a revêtu notre humanité, à une exception près : il a vécu une vie parfaite, sans péché. Celui qui nous révèle le Père et qui s’est offert en sacrifice pour nos péchés était lui-même sans péché. Bien que tenté comme nous à tous égards, il a vécu sans jamais commettre de péché. Grand Prêtre miséricordieux capable de compatir à nos faiblesses parce qu’il est devenu un être humain, Jésus a traversé les cieux et a vécu une vie en parfaite conformité avec la volonté de Dieu le Père. Grâce à sa mort et à sa résurrection, nous pouvons maintenant nous approcher avec assurance du trône de la grâce. Sa vie sans péché fut aussi précieuse que sa mort et sa résurrection furent glorieuses.
Jésus, Dieu fait homme, nous révèle le Père ; il connaît une vie sans péché, modèle d’une parfaite humanité. Le fait que notre Rédempteur soit véritablement Dieu répond enfin à notre plus grand besoin : celui d’être pardonnés de nos péchés.
Nos péchés ne sont pas dirigés d’abord contre des êtres humains, mais contre Dieu. Et c’est Dieu lui-même qui doit nous accorder le pardon de nos péchés. Alors que les êtres humains cherchent à prendre la place de Dieu et à déterminer par eux-mêmes ce qui est bien ou mal, Dieu prend une forme humaine, revêt nos péchés à la croix du Calvaire, et endosse notre culpabilité.
La mort de Jésus n’a pas été un accident de parcours dans l’histoire humaine, ou le résultat d’un guet-apens. Bien au contraire, la mort de Jésus s’inscrit dans le plan parfait de Dieu. Jésus a déclaré être sans péché, demandant aux Juifs cherchant à l’accuser à maintes reprises : « Qui de vous me convaincra de péché ? » (Jean 8 : 46). Aux Juifs qui le traitaient de fou et l’accusaient d’avoir un démon, Jésus a affirmé : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre ; tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jean 10 : 17-18). Celui qui donne sa vie pour ses brebis se trouve être Dieu lui-même, ayant vécu une vie parfaite et sans aucun péché. Notre souverain sacrificateur n’a pas besoin de s’offrir plusieurs fois pour nos péchés ; sa vie parfaite et son sacrifice parfait font en sorte que sa mort à la croix du Calvaire a eu lieu une fois pour toutes, et que nous sommes sanctifiés par l’offrande de son corps, une fois pour toutes (Hébreux 10 : 10, 12).
Notre Rédempteur, Jésus-Christ, est venu ici-bas nous révéler le Père, a vécu une vie parfaite et sans péché, et a offert sa vie en sacrifice parfait pour nos propres péchés. Dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, la justice de Dieu est complètement et éternellement satisfaite.
Commentaire
Jean Chrysostome (347 – 407)
Que personne ne se lamente sur ses fautes,
car le pardon a jailli du tombeau.
Que personne ne craigne la mort,
car la mort du Sauveur nous en a libérés.
Il a détruit la mort, lui que la mort avait étreint.
Il a dépouillé le séjour des morts,
lui qui est descendu au séjour des morts.
Il a rempli le séjour des morts de colère
pour avoir goûté de sa chair.
Et cela, Ésaïe l’avait annoncé :
« l’enfer fut irrité lorsqu’il t’a rencontré ».
En colère, car il était anéanti.
En colère, car il était tourné en ridicule.
En colère, car il était mis à mort.
En colère, car il était enchaîné.
Il avait saisi un corps, il a rencontré Dieu face à face.
Il avait saisi la terre, il rencontra le ciel.
Il avait saisi le visible, il s’est trouvé face à l’invisible.
Ô mort, où est ton aiguillon ?
Ô séjour des morts, où est ta victoire ?
Le Christ est ressuscité, et toi tu es terrassé.
Le Christ est ressuscité, et les démons sont tombés.
Le Christ est ressuscité, et les anges sont dans la joie.
Le Christ est ressuscité, et voici que règne la vie.
Le Christ est ressuscité, et il n’est plus de mort
dans les tombeaux.
Car le Christ est ressuscité des morts,
prémices de ceux qui se sont endormis.
À lui gloire et puissance dans les siècles des siècles.
Amen.