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Définition

L’incarnation est le terme qui désigne l’acte surnaturel du Dieu trinitaire par lequel le Fils divin et éternel issu du Père, par l’action de l’Esprit, a pris une nature humaine en entier sauf pour ce qui est du péché. Elle a eu pour résultat de faire exister le Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, seul Seigneur et Sauveur, en tant que personne pourvue de deux natures, maintenant et à jamais.

Résumé

Cet article décrira l’identité de Jésus en tant que Dieu le Fils incarné, à la lumière de l’enseignement biblique et de l’orthodoxie confessionnelle de l’Église. L’identité de Christ et la nature de l’incarnation seront décrites dans un développement de cinq vérités sur l’incarnation. Je commencerai par expliquer la pleine déité de Jésus en tant que Fils éternel en relation avec le Père et l’Esprit, et ce, de toute éternité. Pour bien connaître Jésus à partir des Écritures, nous devons d’abord définir son identité par rapport à la doctrine de la Trinité, et expliquer la raison de son incarnation à la lumière de l’ensemble du récit rédempteur de la Bible.

La question que Jésus a posée à ses disciples est toujours d’actualité : « Qui suis-je au dire des hommes ? » (Mc 8.27.) Tout comme c’était le cas au premier siècle de notre ère, il y a aujourd’hui beaucoup de confusion au sujet de l’identité de Jésus, même si tout le monde admet qu’il représente l’une des figures les plus marquantes de l’Histoire. Les disciples ont répondu à la question de Jésus en énumérant certaines des réponses de leur époque. Mais dans celles-ci, Jésus n’était pas considéré autrement que comme un simple être humain. Aujourd’hui, comme à l’époque de Jésus, les gens continuent de chercher une solution à cette énigme en proposant des réponses aussi variées que contradictoires.

Cependant, l’Écriture, en accord avec le symbole de Nicée (325) et le symbole de Chalcédoine (451), s’oppose catégoriquement à ces visions, qu’elles datent du Ier siècle ou d’aujourd’hui. Elle apporte une réponse différente à cette question de l’identité christique. Qui est Jésus ? Jésus est le divin Fils, la deuxième personne de la divinité trinitaire. Il est le Seigneur de gloire, qui à un moment donné, a choisi de se faire homme, de sorte que maintenant et à jamais il est l’éternel « Parole [qui] a été faite chair » (Jn 1.14). Jésus se trouve donc dans une catégorie à part, en tant que seul et unique Seigneur et Sauveur à nul autre pareil (Jn 14.6 ; Ac 4.12). C’est pour cette même raison que les erreurs qui sont faites à propos de l’identité de Jésus ne sont pas sans conséquence. Savoir qui est Jésus est primordial. Cette question va bien au-delà du simple débat académique et dépasse les querelles de théologiens ; elle est vitale pour tous et surtout pour l’Église.

Penchons-nous donc sur l’identité de Jésus, Dieu le Fils incarné des Écritures et de l’orthodoxie confessionnelle, à l’aide de cinq courtes déclarations le concernant.

Jésus, Dieu le Fils et deuxième personne de la Trinité, est pleinement Dieu, car de toute éternité, il partage la nature divine unique et non divisée avec le Père et l’Esprit.

Jean avance cet argument en nous rappelant que la « Parole était avec Dieu » (donc une « personne » distincte), mais aussi qu’elle « était Dieu » (donc égale à Dieu). Cela souligne les relations personnelles présentes au sein de la Trinité et la nature divine pleinement partagée en Dieu (Jn 1.1). Jésus est donc le divin Fils, et, en tant que Fils, il n’est pas un être créé. Il est le Fils éternel par lequel toutes choses ont été créées et ont pu subsister en lui (Co 1.15‑17 ; Hé 1.1‑3). C’est ce Fils qui est devenu chair (Jn 1.14), et grâce à l’incarnation et à son action, il est devenu notre Rédempteur et Seigneur.

Les preuves bibliques de la pleine divinité du Fils abondent. Dès le début du Nouveau Testament, lorsque Jésus inaugure le royaume de Dieu, il est identifié à Yahvé. Il accomplit donc l’œuvre de Dieu (És 9.6,7 ; Jé 31.31‑34 ; Éz 34.1‑31). C’est pourquoi ses miracles ne sont pas réductibles à des actes humains rendus possibles par l’Esprit ; ce sont plutôt des démonstrations de sa propre autorité divine. Il est celui qui inaugure le règne salvifique de Dieu (Mt 8.23‑27 ; 14.22,23), celui qui règne sur Satan (Mt 12.27,28), et sur toutes choses (Ép 1.9,10 ; 19‑23). Le Fils partage pleinement et à égalité le nom et la nature divine uniques avec le Père et l’Esprit (Mt 28.18‑20 ; Jn 8.58 ; Ph 2.9‑11 ; Col 2.9). Le Fils estégalement identifié à Dieu (theos) (Jn 1.1,18 ; 20.28 ; Ro 9.5 ; Tit 2.13 ; Hé 1.8 ; 2 Pi 1.1) parce qu’il est l’image et la correspondance exactes du Père (Col 1.15 ; Hé 1.3). En tant que Fils, il partage inévitablement la puissance et le règne divins avec le Père et l’Esprit, et il reçoit l’adoration divine (Ps 110.1 ; Ép 1.22 ; Ph 2.9‑11 ; Col 1.15‑20 ; Hé 1.1‑3 ; Ap 5.11,12). C’est pourquoi Jésus a le pouvoir de pardonner le péché (Mc 2.3‑12), de dire que toute l’Écriture est accomplie en lui (Mt 5.17‑19) et de déclarer qu’il est du Père comme Fils, mais aussi égal au Père en tant que Fils divin(Mt 11.25‑27 ; Jn 5.16‑30 ; 10.14‑30 ; 14.9‑13).

Pour rendre compte de ce que les Écritures enseignent à propos de Jésus et de sa relation avec le Père et l’Esprit, l’Église a fait une distinction entre la personne (ou sujet) de l’incarnation et la ou les nature(s) dont elle est dotée. La distinction « personne-nature » était une distinction théologique nécessaire pour rendre compte de la présentation biblique d’un Dieu unique et trinitaire. Pour expliquer l’ensemble des données bibliques, l’Église a distingué le Père, le Fils et l’Esprit sans les séparer en trois dieux différents. La théologie chrétienne a préféré affirmer qu’il y a trois « personnes » divines distinctes. Celles-ci partagent pleinement la « nature » divine et indivise, et cette nature divine recouvre entièrement chacune des trois personnes afin que chacune d’elles soit pleinement et également Dieu (au contraire de l’arianisme qui nie la divinité du Christ).

Le terme « nature » (grec : ousia ; latin : essentia, substantia) fait référence à ce qu’est un objet. La nature divinereprésente ce que Dieu est dans son essence unique et indivise, ce que nous décririons en termes d’attributs divins. La nature humaine est ce qui constitue l’humanité, à savoir un composite corps-âme avec des capacités correspondantes, telles qu’une volonté, un esprit et des émotions. En Christ, il y a une « personne » (grec : hypostasis ; latin : persona), le Fils, qui est le sujet de deux « natures ». Il existe dans ces deux natures et agit à travers elles. La « personne » est le « sujet agissant » ; les natures ne le sont pas. Pourtant, ce qui est vrai de chaque nature est vrai de la personne qui les endosse (principe connu sous le nom de « communication des attributs »).

2. Jésus est Dieu le Fils incarné

Le mot « incarnation » vient du latin (in + carnes [« chair »]), qui signifie « dans la chair ». L’Écriture nous enseigne que le Fils divin (personne), qui partage éternellement la nature divine avec le Père et l’Esprit, a endossé une nature humaine sans pour autant devenir une « personne » (ou un sujet) humaine (contrairement à ce que prône le nestorianisme qui affirme qu’il y a deux « personnes » en Christ). Donc, Dieu le Fils s’est incarné.

Il est crucial d’envisager l’incarnation comme un acte d’addition, et non de soustraction, par le moyen souverain et efficace d’une conception vierge (Mt 1.18‑25 ; Lu 1.26‑38). Par l’action surnaturelle et sanctifiante de l’Esprit, sans altération ni perte de sa divinité, le Fils issu du Père s’est approprié une seconde nature constituée d’un corps et d’une âme propres à l’humain (Jn 1.14 ; Ph 2.6‑8). Le Fils a donc ajouté en permanence une dimension humaine à sa vie personnelle et divine. Il est devenu présent pour nous dans un nouveau mode d’existence en tant que Fils incarné. Il existe et agit désormais doté des deux natures, afin d’œuvrer et de produire des effets cohérents et propres à chacune d’elles. Ainsi, en tant que Fils incarné et en tant que dernier Adam (Hé 2.5‑18 ; Ro 5.12‑21), Jésus est capable de faire preuve d’une obéissance humaine (Lu 2.52 ; 22.29‑44 ; Hé 5.8‑10), mais aussi d’accomplir une œuvre divine en assurant notre rédemption éternelle (Ép 1.7‑10), en nous justifiant devant Dieu, en tant que représentant et substitut de l’alliance (Ro 3.21‑26 ; 4.25 ; 1 Pi 3.18).

Les preuves bibliques de la pleine humanité de Christ sont tout aussi nombreuses. Jésus est présenté comme un homme juif qui est né, qui a expérimenté le processus normal de croissance et de développement d’un humain (Lu 2.52), qui a vécu toute une liste d’expériences humaines (Mt 8.10,24 ; 9.36 ; Lu 22.44 ; Jn 19.28), y compris celle du développement de la connaissance (Mc 13.32) et de la mort (Jn 19.30). Mis à part son absence totale de péché, que l’Écriture démontre clairement (Jn 8.46 ; 2 Co 5.21 ; Hé 4.15 ; 1 Pi 1.19), Jésus fait un avec nous dans tous les sens du terme.

3. La nature humaine endossée par le divin Fils était sans péché et non déchue.

Le corps humain et l’âme de Christ détenaient toutes les capacités de l’humanité originelle et permettaient donc au Fils d’être humain et de vivre une vie pleinement humaine. Cela va à l’encontre de l’enseignement du docétisme (selon lequel Christ n’avait que l’apparence d’un humain) et à l’encontre de celui de l’apollinarisme (selon lequel Christ a endossé une nature humaine incomplète). Il est donc préférable de considérer le corps et l’âme de Christ comme étant non déchus et non entachés par la transmission ou les transgressions du péché. Cette affirmation est contraire à l’idée que le Christ ait pu endosser une nature humaine déchue tout en restant lui-même sans péché. Cette vision est problématique pour un certain nombre de raisons.

Premièrement, la Bible ne soutient pas l’idée d’une incarnation dans une nature déchue. Des expressions telles que « devenant semblable aux hommes » (Ph 2.7), « il a paru comme un vrai homme » (Ph 2.8) et « dans une chair semblable à celle du péché » (Ro 8.3), font référence à notre nature humaine commune, et non à notre nature humaine corrompue et déchue. L’objet de l’incarnation est toujours l’humanité et jamais le péché. Christ est venu pour représenter une nouvelle humanité. Nous avons déjà un représentant de l’humanité déchue : le premier Adam. Par sa transgression, nous avons tous péché et nous sommes tous tombés sous le coup de la mort (Ro 5.12). Jésus n’est pas comme nous « en Adam ». Il n’est donc pas déchu

Deuxièmement, une incarnation déchue semble suggérer que la corruption est consubstantielle à l’humanité puisque Christ ne peut pas être semblable à nous, à moins d’endosser une nature humaine déchue. Il ne fait maintenant plus aucun doute que tous les humains sont déchus et qu’ils vivent dans un monde anormal. Toutefois, il est crucial de se rappeler que c’est une aberration de la création originelle de Dieu et de son intention de nous glorifier. La déchéance n’est pas dans notre essence, et, fort heureusement pour nous, Christ était pleinement humain, mais sans péché et non déchu. C’est la raison pour laquelle il est le chef de la nouvelle création (2 Co 5.17), et le modèle de notre humanité glorifiée (1 Co 15.35‑58).

Troisièmement, dans le cas de Christ, une incarnation déchue exige que nous distinguions déchu de pécheur, et la personne de Christ de la nature humaine qu’il a endossée. Mais c’est une approche difficile à justifier bibliquement et théologiquement. Dans les Écritures, une nature déchue est le résultat d’un péché contre Dieu qui nous place dans un état et une condition de péché, sous le jugement de Dieu (Ge 2.17 ; Ro 5.12‑21 ; 6.23 ; Ép 2.1‑3). Mais Christ n’est pas « en Adam » comme nous, et le Fils parfait n’a rien de déchu en lui.

Pour toutes ces raisons, il est donc préférable d’affirmer que la nature humaine de Christ était non-déchue et sans péché grâce à l’action souveraine et sanctifiante de l’Esprit. Notre tendance innée à la rébellion contre Dieu ne faisait pas partie du plan de Jésus pour les humains. Jésus était pleinement humain et a expérimenté les effets de la vie dans un monde déchu, mais il n’a pas partagé la culpabilité ou la prédisposition au péché qui nous ont été transmises par Adam. Jésus n’a jamais commis de péché, parce qu’il ne le pouvait pas (Mt 3.15 ; Jn 8.46 ; Hé 4.15 ; 7.26 ; 1 Pi 1.19). Il a été tenté, tout comme nous, mais il a parfaitement obéi à son Père, jusque dans la mort, en tant que médiateur de notre alliance, accomplissant ainsi notre salut, en tant qu’homme Christ Jésus (1 Ti 2.5 ; Hé 5.5‑10).

Mais si Jésus ne pouvait pas pécher (il était sans péché), ses tentations étaient-elles authentiques ? Comment pouvait-il être comme nous s’il ne pouvait pas pécher ? Pour répondre à cette question importante, nous devons nous remémorer les faits suivants.

Premièrement, Jésus, bien que « sans péché », a été véritablement tenté (Hé 4.15). En tant que Fils obéissant, dès le début de son ministère et jusque sur la croix, il a fait face à des tentations et à des souffrances pour nous (Lu 4.1‑13 ; 22.39‑46). Mais cela ne signifie pas pour autant que ses tentations aient été identiques aux nôtres à tous égards. Pourquoi ? Parce que, bien que Jésus était pleinement humain, il était aussi le Fils divin, et ses tentations reflétaient cela. Par exemple, Jésus a été tenté de transformer des pierres en pain (nous ne sommes pas tentés par ce genre de choses) et d’utiliser sa puissance divine au lieu d’obéir à la volonté de son Père pour nous rendre obéissants (Hé 2.5‑18 ; 5.8‑10) ; voir Ro 5.12‑21). De plus, contrairement à nous, Jésus n’a pas été tenté par quoi que ce soit d’interne à lui-même. Il n’était pas attiré par des désirs pécheurs contraires aux normes créationnelles et morales de Dieu, puisqu’il n’y avait aucun péché en lui, pas même une prédisposition au péché, étant donné l’œuvre sanctifiante de l’Esprit. Au lieu de cela, Jésus a été tenté par des faiblesses humaines sans péché et par des forces externes normales. Il a été tenté par la faim, par la peur de la douleur et par ses propres affections saintes. Au premier rang de ces désirs se trouvait sa parfaite communion avec son Père, avec laquelle il a lutté à Gethsémané. Nous pouvons affirmer que les tentations de Jésus étaient non seulement authentiques, mais aussi qu’elles étaient plus réelles que ce que l’on pourrait croire ou expérimenter, puisque contrairement à nous, il n’a jamais cédé à la tentation. Il a obéi sans réserve et avec joie à la volonté de son Père et a payé le prix fort pour notre salut.

Deuxièmement, Jésus est sans péché parce qu’il est le Fils divin qui a endossé une nature humaine, et en tant que telle, sa nature humaine n’a jamais existé en dehors de son union dans le Fils (c’est-à-dire l’union hypostatique). Jésus est bien plus qu’un simple Adam ; il est le chef de la nouvelle création, le Fils éternel incarné. Et en tant que Fils, il lui est impossible de pécher et de céder à la tentation parce que Dieu ne peut pas pécher. En fait, c’est cette vérité qui nous assure que le plan de Dieu ne peut pas échouer et qui nous démontre que le dernier Adam est plus grand que le premier.

Troisièmement, il est vrai que Jésus est sans péché en raison de sa personne divine, certes. Mais en tant que représentant de l’alliance, il devait faire preuve d’obéissance humaine. L’action du Fils accomplie avec sa nature humaine n’a pas changé l’intégrité de la nature ; il a vécu, agi et fait face à toutes les tentations d’un vrai homme pour nous racheter. Et comme les merveilles de l’Écriture nous le rappellent, c’est pour cette raison que Jésus a assuré notre salut éternel et qu’il est devenu notre Sauveur bienveillant (Hé 2.18 ; 4.14‑16). Nous devons également souligner l’action de l’Esprit sur la nature humaine de Christ. Jésus est sans péché parce qu’il est le Fils éternel qui subsiste et agit dans les deux natures. S’il n’a pas péché, c’est grâce à sa dépendance à l’Esprit qui œuvre en lui. Dès sa conception, l’Esprit a sanctifié, nourri et renforcé Jésus dans son humanité afin qu’il obéisse pour nous en tant qu’homme.

Tout cela nous montre que les tentations de Jésus étaient authentiques, même s’il était incapable de pécher. Il était celui qui ne pouvait pas chuter, mais il devait quand même choisir de renoncer à ses droits et privilèges pour nous, jusqu’à mourir sur une croix (Ph 2.8 ; Hé 12.2,3). En agissant ainsi, il a parfaitement accompli la volonté du Père par l’Esprit, il a assuré notre rédemption, et, dans son humanité, il est devenu le modèle de notre humanité glorifiée (1 Co 15.45‑49).

4. À la suite de l’incarnation, le Fils divin subsiste et agit désormais en étant doté de deux natures. Il ne change pas pour autant l’intégrité de l’une ou de l’autre nature, il ne les confond pas, ne fait pas d’elles un hybride entre l’humain et le divin. Pourtant, le Fils ne s’est pas limité à agir par sa seule nature humaine puisqu’il a continué à agir par sa nature divine, comme il le fait depuis toute éternité.

Avec sa nature humaine, le Fils vit et agit dans les limites des capacités physiques, mentales, volitives et psychologiques normales d’une nature humaine non déchue et sans péché. En tant que Fils, il a vécu les joies et les faiblesses d’une vie humaine. Il a grandi physiquement et mentalement (Lu 2.52), il a connu les larmes et la joie, et il a subi la mort et une résurrection glorieuse pour son peuple et pour son salut (Jn 11.33,35 ; 19.30 ; 1 Co 15.3,4).

Néanmoins, ce même Fils qui a vécu ces choses en tant qu’homme, continue de vivre et d’agir comme il le fait depuis toute éternité en tant que Dieu le Fils en relation avec le Père et l’Esprit. Cette vérité est enseignée dans les Écritures qui affirment que le Fils incarné continue de soutenir l’univers (Col 1.16,17 ; Hé 1.3), en parallèle aux actions divines accomplies au cours de sa vie et de son ministère. En lui, ses deux natures restent distinctes et conservent leurs propres attributs et sa propre intégrité (à l’inverse de la pensée du monophysisme qui mélange les deux natures de Christ), mais ilest capable d’agir à travers ces deux natures. Le Fils n’est donc pas totalement « limité » par sa nature humaine ; il est aussi capable d’agir « en dehors » (extra) de celle-ci à travers sa nature divine, comme il l’a toujours fait. Le Fils, qui a toujours agi de manière inséparable du Père et par l’Esprit, continue d’agir ainsi. Mais désormais, et à cause de l’incarnation, il agit à travers ses deux natures sans changer ni affaiblir l’une ou l’autre nature.

5. Par l’incarnation, notre Seigneur Jésus-Christ est devenu le premier homme de la nouvelle création, notre glorieux médiateur et le nouveau chef de l’alliance.

Par son incarnation et son œuvre, Jésus, Dieu le Fils incarné, a renversé l’œuvre du premier homme et il est devenu notre Seigneur et Sauveur (Ro 1.3,4 ; Hé 2.10). Il est devenu parfaitement qualifié pour répondre à tous nos besoins, et en particulier à notre besoin de pardon à cause du péché (Jé 31.34 ; Hé 7.22‑28 ; 9.15 – 10.18). En considérant la personne de Dieu, le seul qui soit capable de nous racheter en accomplissant une œuvre divine-humaine, c’est Dieu le Fils incarné, notre Rédempteur. En tant que Fils divin, lui seul satisfait à son propre jugement sur l’humanité pécheresse et à son exigence d’une parfaite obéissance (Ro 5.12‑21). En tant que Fils incarné, lui seul s’identifie à nous comme représentant et substitut (Hé 5.1). Notre espérance de salut pour le paiement de notre péché et pour notre pleine restauration en tant qu’êtres faits à l’image et à la ressemblance de Dieu n’est accomplie que par Christ seul (Ro 3.21‑26 ; Hé 2.5‑18). En contrepartie, notre Seigneur Jésus-Christ exige et mérite, à juste titre, notre foi, notre amour et notre obéissance.

Lectures complémentaires

  • ALLISON, Gregg, « Why is the Incarnation So Important in Understanding Jesus?».
  • BAUCKHAM, Richard, Jesus and the God of Israel: God Crucified and Other Studies on the New Testament’s Christology of Divine Identity, Grand Rapids, Eerdmans, 2008.
  • FERGUSON, Sinclair, « Why the God Man?».
  • LETHAM, Robert, The Message of the Person of Christ, Downers Grove, IVP Academic, 2013.
  • MACLEOD, Donald, La Personne du Christ, Excelsis, 2009.
  • NICHOLS, Stephen J., For Us and For Our Salvation: The Doctrine of Christ in the Early Church, Wheaton, Crossway, 2007.
  • NICHOLS, Stephen J., « Why the God Man?».
  • REEVES, Michael, Rejoicing in Christ, Downers Grove, IVP Academic, 2015.
  • RICHES, Aaron, Ecce Homo: On the Divine Unity of Christ, Grand Rapids, Eerdmans, 2016.
  • VOS, Geerhardus, Christology, Reformed Dogmatics, vol. 3, trad. et éd. par Richard Gaffin, Jr., Bellingham, Wash., Lexham Press, 2014.
  • WELLUM, Stephen J., God the Son Incarnate, Wheaton, Crossway, 2016.
    • Vous pouvez voir une interview de l’auteur ici.
    • Voir une critique ici.

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