×
Parcourir

Définition

La théologie chrétienne est centrée sur la croyance selon laquelle Jésus de Nazareth est le Christ ou le Messie, des termes synonymes qui soulignent son statut de roi-sauveur désigné par Dieu.

Résumé

Les écrits du Nouveau Testament abondent en passages qui font référence à Jésus en tant que Christ. Étymologiquement, le terme « Christ » signifie « oint » en grec. Il en va de même pour son synonyme « messie », qui est dérivé de l’araméen et de l’hébreu. L’idée selon laquelle Jésus est l’Oint, le Christ ou le Messie imprègne le Nouveau Testament. Toutefois, ces mêmes écrits révèlent que les titres d’Oint, de Christ et de Messie n’ont été appliqués à Jésus de manière systématique qu’après sa mort, sa résurrection et son ascension. Jésus lui-même évitait ces appellations, car des connotations trompeuses s’y rattachaient. Au cours de sa vie, Jésus a rééduqué ses disciples afin de leur donner une idée plus précise de la façon dont les concepts d’Oint, de Christ ou de Messie doivent être compris à la lumière de l’enseignement de l’Ancien Testament. Ses contemporains cherchaient un roi qui exercerait un contrôle politique et militaire depuis Jérusalem. Jésus, lui, a enseigné que son royaume ne serait pas défini par des frontières politiques, mais qu’il accueillerait des personnes de toutes les nations. Ses disciples croyaient qu’après sa résurrection et son ascension, Jésus siégerait au ciel en tant que roi à la droite de Dieu, et ils s’attendaient à ce qu’il en revienne plus tard pour juger toute l’humanité. En signe de reconnaissance de l’autorité royale qui lui a été conférée par Dieu, toute personne est tenue de reconnaître personnellement – et de manière authentique – que Jésus est Seigneur.

Au cœur de la foi chrétienne, comme son nom l’indique, se trouve la croyance que Jésus est le Christ ou le Messie. Le mot « messie » est dérivé du terme grec messias qui n’apparaît que deux fois dans le Nouveau Testament (Jn 1.41 ; 4.25), pour translittérer le mot araméen « mešîḥā’ »1. Pour aider ses lecteurs de langue grecque, Jean explique la signification du mot messias en le traduisant par christos, le terme grec pour désigner « celui qui a été oint ».

Le terme messias est rarement utilisé dans le Nouveau Testament grec, car il aurait été dénué de sens pour les non-Araméens. En revanche, christos apparaît près de 530 fois et la plupart de ces utilisations se référent directement à Jésus de Nazareth.

Les chrétiens d’aujourd’hui ont tendance à penser que « Christ » est la seconde partie du nom de Jésus. À l’origine, cependant, il faisait office de titre et signifiait « celui qui est oint »2. Son utilisation en tant que titre se reflète dans le Nouveau Testament où les expressions iēsous christos et christos iēsous apparaissent respectivement 139 et 88 fois. Pour les premiers lecteurs du Nouveau Testament grec, ces expressions traduisaient « Jésus l’oint » ou « le Jésus oint »3. L’usage répété de christos souligne clairement que l’onction est l’un des plus grands concepts associés à Jésus dans le Nouveau Testament.

Jésus et les titres d’Oint, de Christ ou de Messie

L’idée selon laquelle Jésus est l’Oint, le Christ ou le Messie imprègne le Nouveau Testament. Pourtant, ces titres ne lui sont pas particulièrement appliqués avant sa mort et sa résurrection. Cela se voit très clairement lorsque l’on examine la répartition du terme « christos ». Elle n’apparaît que sept fois dans le récit de Marc au sujet de la vie de Jésus, mais elle figure 65 fois dans la lettre de Paul à l’Église de Rome4.

Pour des raisons qui seront expliquées plus loin dans cet article, les titres d’Oint, de Christ ou de Messie ont rarement été appliqués à Jésus au cours de sa vie terrestre. Pourtant, malgré cela, les quatre Évangiles affirment avec assurance que Jésus est l’Oint, le Christ ou le Messie. Lorsque l’apôtre Jean résume la raison pour laquelle il a mis par écrit le récit de la vie de Jésus, il déclare :

Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom (Jn 20.30,31).

Jean veut persuader ses lecteurs que Jésus est l’Oint, le Christ, le Messie. On retrouve une insistance similaire dans les Évangiles synoptiques. En effet, Matthieu, Marc et Luc mettent tous en évidence la déclaration de Simon Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16.16 ; Mc 8.29 ; Lu 9.20 contient une déclaration plus brève : « Le Christ de Dieu »). Non seulement l’affirmation de Pierre selon laquelle Jésus est l’Oint, le Christ, ou le Messie marque un tournant important dans les Évangiles selon Matthieu et selon Marc, mais les mots d’ouverture des deux Évangiles présentent aussi Jésus comme le Christ (Mt 1.1 ; Mc 1.1).

L’Évangile selon Jean ne relate pas la confession de Pierre. En revanche, il rapporte un épisode frappant, c’est-à-dire celui où Jésus s’adresse à Marthe après la mort de Lazare. Celle-ci répond à Jésus en disant : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » (Jn 11.27). Sa confession illustre bien l’objectif que Jean visait lorsqu’il a mis l’Évangile par écrit (Jn 20.30,31). L’histoire qui est au cœur du récit de Jean, celle de Jésus ramenant Lazare à la vie, résume donc que Jésus est venu offrir la vie éternelle à ceux qui croient qu’il est l’Oint, le Christ, le Messie5.

Oint en tant que Roi

Dans le Nouveau Testament, les titres d’Oint, de Christ ou de Messie sont étroitement liés au concept de royauté. Cette association remonte à loin dans l’histoire de la tradition juive. Dans l’Ancien Testament, le livre de Samuel relate comment Saül et David ont été oints d’huile par le prophète Samuel afin de symboliser leur nomination divine pour régner sur les Israélites (1 S 9.16 ; 10.1 ; 16.3,6,12,13). La plupart du temps, dans l’Ancien Testament, le terme hébreu māšîaḥ qui signifie « oint » désigne un roi.

Il est important de noter que l’Ancien Testament se développe autour de l’idée qu’un futur roi, issu de la dynastie davidique, sera envoyé par Dieu pour accomplir ses desseins rédempteurs pour la terre entière. Conformément à cette attente, l’Évangile selon Matthieu associe les concepts d’Oint, de Christ ou de Messie à l’idée que Jésus est le « fils de David ». Cela ressort très clairement dès les premiers mots du récit de Matthieu : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham » (Mt 1.1). Matthieu confirme ensuite cette première déclaration en incluant une généalogie qui relie Jésus à David6. Tout au long de son Évangile, Matthieu raconte comment Jésus, en tant que « fils de David », est venu instaurer le royaume des cieux.

De la même manière, l’apôtre Paul commence sa lettre aux Romains en soulignant que Jésus est l’héritier de la dynastie davidique :

Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu – Évangile qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures ; il concerne son Fils, né de la postérité de David, selon la chair (Ro 1.1-3).

Bien que Jésus est loin d’avoir reçu une éducation royale, le fait qu’il était « roi » est mentionné dans les événements qui gravitent autour de son exécution ; de l’interrogatoire de Pilate (Mt 27.11 ; Mc 15.2,9,12 ; Lu 23.3 ; Jn 18.33,39), jusqu’aux moqueries des soldats (Mt 27.29 ; 15.17-19 ; Jn 19.2,3 ; Mc 15.31,32), et à l’écriteau placé sur la croix (Mt 27.37 ; Mc 15.26 ; Lu 23.38 ; Jn 19.19,21).

Le roi qui est Fils de Dieu

Le fait que Jésus soit le roi oint qui appartient à la lignée de David est intimement lié à son identification en tant que « Fils de Dieu ». L’Évangile selon Marc développe particulièrement le thème de Jésus le Fils de Dieu, en faisant remarquer que Dieu lui-même parle de Jésus comme étant son Fils lors de son baptême (Mc 1.9-11 ; Mt 3.13-17 ; Lu 3.21,22 ; Jn 1.32-34) et de sa transfiguration (Mc 9.2-8 ; Mt 17.1-8 ; Lu 9.28-36). De plus, Jésus fait souvent référence à Dieu comme étant son Père, surtout dans l’Évangile selon Jean. À la lumière des passages de l’Ancien Testament qui décrivent la relation de Dieu avec le roi davidique, on peut considérer que cette relation filiale entre Dieu et Jésus a une dimension royale. En effet, dans 2 Samuel 7.14, Dieu déclare qu’il est le Père du roi davidique. Des notions similaires sont aussi exprimées dans le Psaume 2.7 et le Psaume 89.27,28.

La réticence de Jésus à se présenter comme étant le « Christ »

Les auteurs du Nouveau Testament affirment unanimement que Jésus est l’Oint, le Christ, le Messie. En revanche, les quatre Évangiles s’accordent pour affirmer que Jésus lui-même évitait de se présenter sous le titre mešîḥā’/christos, c’est-à-dire « oint ». Il préférait utiliser l’appellation « Fils de l’homme ». L’expression « Fils de l’homme » apparaît 70 fois dans les Évangiles synoptiques et 12 fois dans l’Évangile selon Jean. Chacune de ses utilisations est systématiquement attribuée à Jésus7. Selon toute vraisemblance, l’expression « Fils de l’homme » ne paraît pas avoir de connotation messianique aux yeux du monde. Les contemporains de Jésus ne la considéraient donc pas comme un titre messianique. Elle n’a pas non plus été adoptée comme telle par l’Église primitive8.

Jésus utilisait l’appellation « Fils de l’homme » et évitait délibérément les titres ayant des connotations messianiques. Tout cela est très significatif, d’autant plus que ses disciples lui ont plus tard attribué, sans équivoque, les titres d’Oint, de Christ et de Messie. La meilleure explication de ce phénomène se trouve dans le fait que Jésus aurait ressenti un malaise quant à l’interprétation des concepts d’Oint, de Christ et de Messie à son époque. Si les avis au sujet de la venue d’un roi davidique étaient loin d’être unanimes, on s’attendait tout de même à ce que ce roi ravive le sort du peuple juif en tant que nation, en le libérant du joug de l’occupation romaine. Cette espérance se reflète, entre autres, dans les Psaumes de Salomon, un texte composé vers l’an 50 avant Jésus-Christ et qui reflète le point de vue des pharisiens. Dans un très bon résumé, D. R. Bauer note que, selon ce texte, « leur roi, le fils de David », « l’oint du Seigneur » :

(1) devait chasser violemment les nations étrangères qui occupaient Jérusalem (17.13,22,23,30) ; (2) devait juger toutes les nations de la terre (17.4,29,34,35,42) et que cela mènerait ces nations à le « servir sous son joug » (17.30) ; (3) il devait régner sur Israël dans la sagesse (17.21,29,37) et la justice (17.21,26,29,32,36 ; 18.7), ce qui impliquait d’expulser tous les étrangers du pays (17.28) et de purger le pays des Israélites injustes (17.27,30,36) afin d’éliminer toute oppression (17.41) et de rassembler auprès de lui un peuple saint (17.26,32 ; 18.8)9.

À la lumière de ces attentes, il n’est guère surprenant que Pierre, après avoir confessé que Jésus était l’Oint, le Christ, le Messie, ait rejeté avec véhémence la prédiction selon laquelle Jésus allait souffrir et mourir (Mt 16.22 ; Mc 8.32). De telles paroles étaient un anathème pour Pierre qui croyait que le roi davidique promis ne pouvait pas souffrir et mourir10.

De même, selon Matthieu 11, Jean-Baptiste a également émis des doutes quant à la nature messianique de Jésus. Il avait pourtant affirmé précédemment qu’il était envoyé par Dieu pour punir les méchants (Mt 3.10-12). Les doutes de Jean ont surgi lors de son emprisonnement, car comme beaucoup d’autres, il s’attendait à ce que le roi à venir ouvre la voie à une ère de justice, où les personnes injustement emprisonnées seraient libérées. Cependant, Jésus rappelle à Jean ses miracles de guérison comme preuve de son statut unique (Mt 11.4-6).

Jésus redéfinit le concept d’Oint, de Christ et de Messie

Dans une culture qui associait la venue d’un roi juif et descendant de la lignée de David à la domination militaire et politique, Jésus se méfiait particulièrement d’être mal interprété. C’est pour de bonnes raisons qu’il a proclamé à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18.36). Jésus n’est pas venu pour instaurer son règne au moyen de la puissance militaire, mais en donnant sa vie en sacrifice expiatoire pour le péché du monde. Il a donc plutôt mis ses auditeurs au défi d’accepter son enseignement sur l’amour à l’égard des ennemis. Lorsque le peuple l’a accueilli en tant que « Fils de David » à son entrée à Jérusalem, Jésus montait un âne, et non un cheval de guerre (Mt 21.1-11 ; Mc 11.1-10 ; Lu 19.29-38 ; Jn 12.12-15).

Dans un contexte d’attentes messianiques confuses11, Jésus est allé à contre-courant et a rééduqué ses disciples quant à leur compréhension des concepts d’Oint, de Christ et de Messie, clarifiant ainsi ce qu’était réellement l’espérance messianique exposée dans l’Ancien Testament. On peut voir ce processus dans les paraboles au sujet du royaume dans Matthieu 13. La parabole de l’ivraie et du bon grain signifie que Jésus n’est pas venu en tant que juge royal pour déraciner les méchants (Mt 13.24-30,37-43). Le bien et le mal coexisteront ainsi jusqu’au jugement à venir. En attendant, le royaume de Dieu s’étend, cerné par le mal. Les paraboles du grain de sénevé et celle du levain signifient que le royaume des cieux ne sera pas instauré à la suite d’événements spectaculaires (Mt 13.31-33). Le royaume s’étendra lentement, de manière presque inaperçue.

Conclusion

Dans le Nouveau Testament, les preuves que Jésus est l’Oint, le Christ et le Messie révèlent que ce n’est qu’après sa mort, sa résurrection et son ascension que ses disciples ont proclamé publiquement qu’il était le roi promis. Pierre a abandonné l’espérance de ses contemporains en un roi davidique qui raviverait le sort d’Israël par une campagne militaire. En effet, le jour de la Pentecôte, il a proclamé que Jésus siégeait désormais en tant qu’Oint, Christ et Messie à la droite de Dieu (Ac 2.34-36). C’est en s’appuyant sur le Psaume 110.1, que Jésus lui-même avait utilisé pour soutenir que le « Fils de David » serait plus grand que David (Mt 22.41-45 ; Mc 12.35-37 ; Lu 20.41-44), que Pierre a soutenu que Jésus était assis à la droite de Dieu et qu’il le serait jusqu’à ce que tous ses ennemis lui soient soumis. En tant que nouveau Roi, Jésus a finalement placé la terre entière sous son autorité, inaugurant ainsi une nouvelle ère d’harmonie universelle, conformément aux prédictions de l’Ancien Testament (Ac 3.19-21). Le livre des Actes nous rappelle le témoignage de Pierre puisque les premiers disciples de Jésus ont également proclamé qu’il était l’Oint, le Christ et le Messie (voir par exemple Ac 5.42 ; 9.22 ; 17.3 ; 18.5,28)12.

Lorsqu’il est interprété dans son contexte historique, le témoignage complet et cohérent des écrits du Nouveau Testament relate que Jésus de Nazareth est l’Oint, le Christ et le Messie que la Bible hébraïque (ou l’Ancien Testament) avait promis. À la lumière de l’autorité royale qui lui a été conférée par Dieu, toute personne est tenue de reconnaître personnellement – et authentiquement – que Jésus est Seigneur.

[i] Le mot araméen mešîḥā correspond au mot hébreu māšîaḥ. Ils signifient tous deux « oint ».

Notes de pied de page

1Le mot araméen mešîḥā correspond au mot hébreu māšîaḥ. Ils signifient tous deux « oint ».
2On prétend souvent que l’utilisation du terme christos dans le Nouveau Testament sert principalement de nom pour désigner Jésus sans en transmettre le sens original. Cette question est cependant controversée ; voir J. W. Jipp, Christ is King: Paul’s Royal Ideology, Minneapolis, Minn., Fortress Press, 2015. Il est difficile d’imaginer que les hellénophones qui entendaient le terme christos, même en tant que nom, ne l’aient pas associé à l’onction.
3Dans Jesus is the Christ : The Messianic Testimony of the Gospels, Milton Keynes, Paternoster, 2012, p. 16, M. F. Bird a écrit : « Ni l’ordre des noms juifs, ni celui des noms romains n’ont été inversés. La réversibilité de Ἰησοῦς Χριστός (iēsous christos)/Χριστός Ἰησοῦς (christos iēsous) n’est compréhensible que si Χριστός (christos) a une certaine connotation titulaire ».
4Mc 1.1 ; 8.29 ; 9.41 ; 12.35 ; 13.21 ; 14.61 ; 15.32 ; Ro 1.1,4,6-8 ; 2.16 ; 3.22,24 ; 5.1,6,8,11,15,17,21 ; 6.3,4,8,9,11,23 ; 7.4,25 ; 8.1,2,9-11,17,34,35,39 ; 9.1,3,5 ; 10.4,6,7,17 ; 12.5 ; 13.14 ; 14.9,15,18 ; 15.3,5-8,16-20,29,30 ; 16.3,5,7,9,10,16,18,25,27. Ce schéma de répartition du terme « christos » se répète lorsque l’on compare les quatre Évangiles avec les épîtres du Nouveau Testament.
5Dans Jesus is the Christ: The Messianic Testimony of the Gospels, p. 1, Bird a écrit : « Malgré les divergences existantes dans les Évangiles au sujet de Jésus, chacun des trois autres évangélistes, à sa manière, partage l’affirmation de Marc selon laquelle l’histoire de Jésus est un récit messianique. » (Trad. libre.)
6Par cette généalogie, Matthieu cherche à démontrer que Jésus est l’héritier du trône davidique. Cependant, il note clairement que Joseph n’est pas le père de Jésus, mais simplement le mari de Marie (Mt 1.16). Plus tard, Matthieu raconte que Joseph a adopté Jésus comme son propre fils (Mt 1.18-25).
7La seule et unique exception se trouve dans Jean 12.34 où « Fils de l’homme » est utilisé à deux reprises par la foule. Cependant, même à cette occasion, ils rappellent ce que Jésus a dit lui-même. L’expression « Fils de l’homme » n’est utilisée qu’une seule fois dans le reste du Nouveau Testament. Le passage d’Actes 7.56 relate les minutes précédant la lapidation d’Étienne, où celui-ci déclare : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
8Voir R. T. France, Jesus and the Old Testament: His Application of Old Testament Passages to Himself and His Mission, Londres, Tyndale Press, 1971, p. 187-188.
9D. R. Bauer, « Son of David », dans Dictionary of Jesus and the Gospels, J. B. Green, I. H. Marshall, et S. McKnight, éd., Downers Grove, Ill., InterVarsity Press, 1992, p. 767. L’auteur du texte non canonique des Psaumes de Salomon demande à Dieu de leur « susciter leur Roi, fils de David », de le faire « régner sur Israël » (Psaumes de Salomon 17.21) et de « chasser les pécheurs de l’héritage » (Psaumes de Salomon 17.23). Il désigne le futur roi comme « le Christ Seigneur » (Psaumes de Salomon 17.32 ; Lu 2.26) et attend le jour où il « ne laissera [plus] l’iniquité séjourner parmi eux » (Psaumes de Salomon 17.27).
10La croyance selon laquelle le Messie serait fort et vaincrait toute opposition est exprimée dans les Psaumes de Salomon : Il sera pur du péché pour commander aux peuples immenses, pour reprendre les chefs et détruire les pécheurs par la force de la parole ; Il ne faiblira pas pendant ses jours, appuyé sur son Dieu, car Dieu l’a fait puissant par l’Esprit saint, et sage par le don de conseil éclairé, accompagné de la force et de la justice : La bénédiction du Seigneur est avec lui dans la force, et il ne faiblira pas : son espérance s’appuie sur le Seigneur, et alors qui est puissant en comparaison de lui ? Il est puissant dans ses œuvres et fort par la crainte de Dieu ; Il paît le troupeau du Seigneur dans la foi et la justice, et il n’en laissera pas, parmi eux, être malades, dans leur pâturage (Psaumes de Salomon 17.36-40).
11Voir J. Neusner, W. S. Green et E. S. Frerichs, Judaisms and Their Messiahs at the Turn of the Christian Era, Cambridge, CUP, 1987 ; voir aussi J. J. Collins, The Scepter and the Star: The Messiahs of the Dead Sea Scrolls and Other Ancient Literature, 2e éd., Grand Rapids, Eerdmans, 2010 ; voir aussi M. V. Novenson, Christ among the Messiahs: Christ Language in Paul and Messiah Language in Ancient Judaism, New York, Oxford University Press, 2012.
12Pour en savoir plus sur l’importance que Jésus soit un roi de lignée humaine, voir D. G. McCartney, « Ecce Homo: The Coming of the Kingdom as the Restoration of Human Vicegerency », WTJ, 56, 1994, p. 1-21.

Lectures complémentaires

Parmi les nombreux ouvrages qui abordent le sujet de Jésus en tant que Messie, ceux-ci pourraient vous être particulièrement utiles :

  • BIRD, Michael F., Jesus is the Christ: The Messianic Testimony of the Gospels, Milton Keynes, Paternoster, 2012.
  • JIPP, Joshua W., Christ is King: Paul’s Royal Ideology, Minneapolis, Fortress Press, 2015.
  • WRIGHT, N. T., How God Became King: The Forgotten Story of the Gospels, New York, HarperOne, 2012.

Cet essai fait partie de la série « Concise Theology ». Tous les points de vue exprimés dans cet essai sont ceux de l’auteur. Cet essai est gratuitement disponible sous licence Creative Commons avec Attribution Partage dans les mêmes conditions (CC BY-SA 3.0 US), ce qui permet aux utilisateurs de le partager sur d’autres supports/formats et d’en adapter/traduire le contenu à condition que figurent un lien d’attribution, les indications de changements et que la même licence Creative Commons s’applique à ce contenu. Si vous souhaitez traduire notre contenu ou rejoindre notre communauté de traducteurs, n’hésitez pas à nous contacter.