L’une des caractéristiques les plus attrayantes de David est sa franchise. Dans le meilleur des cas, il est d’une honnêteté transparente. Ce qui veut dire, entre autres, que lorsque plusieurs choses vont de travers dans sa vie, il ne les ramène pas à un problème unique.
C’est ce que montre clairement le psaume 38. Les commentateurs s’efforcent parfois de ramener les différents éléments de ce psaume à une seule situation, mais cette reconstitution est quelque peu artificielle. Il vaut la peine de mettre un nom sur les composantes les plus frappantes du malheur de David.
1° Il fait face à la fureur de Dieu (v. 2) et 2° il souffre de toute une gamme de maux physiques (v. 4-9). 3° Il ne cesse donc de gémir et sombre dans la dépression (v. 10-11). 4° Ses amis l’ont abandonné (v. 12). 5° En même temps, il doit déjouer les complots et les ruses de ses adversaires politiques (v. 13). 6° Il est tellement faible qu’il ressemble à un sourd-muet (v. 14-15), incapable de parler, car ses ennemis sont nombreux et vigoureux (v. 20). 7° Mais il est également angoissé à cause de sa propre iniquité (v. 19).
On peut imaginer différentes façons de lier tous ces aspects, mais il faut tout de même spéculer quelque peu. Une chose ressort de ce psaume : tout en demandant à Dieu d’assurer sa défense en face de ses adversaires, David n’oublie pas de confesser son propre péché, sans fuir la fureur de Dieu qu’il admet implicitement mériter. Dans ce psaume, David ne demande pas à Dieu de le justifier en raison de son attachement fidèle à l’alliance. Il confesse son péché sans détour (v. 19), il s’attend à Dieu (v. 16), le supplie de ne pas l’abandonner (v. 22), implore son secours (v. 23), le prie de ne pas le punir dans sa colère et sa fureur (v. 2). Bref, David en appelle à la miséricorde divine.
C’est là un autre aspect du thème de la demande à être défendu (voir la méditation du 24 avril). Oui, nous voulons que Dieu manifeste sa justice. Dans des situations où on nous a vraiment causé du tort, il est réconfortant de se rappeler qu’en fin de compte la justice de Dieu prévaudra. Mais que dire des moments où nous nous savons coupables ? La justice divine estelle suffisante ? Si nous n’attendons de Dieu que l’exercice de sa justice, quel être humain pourrait survivre à l’holocauste divin ?
Quand nous demandons à Dieu d’assurer notre défense, il est urgent et important que nous confessions notre propre péché et que nous fassions appel à sa miséricorde. Le Dieu de justice est également le Dieu de grâce. S’il ne l’était pas, personne n’aurait le moindre espoir.