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À première lecture, peu de passages du Pentateuque sont aussi décourageants que Nombres 20.1-13.

Mais le récit contient quelques nuances subtiles. Il commence par les murmures habituels. Les Israélites ont un vrai besoin : ils sont assoiffés (v. 2). Mais au lieu de s’adresser humblement à l’Éternel dans la confiance paisible que Dieu pourvoira, ils s’en prennent à Moïse et l’accusent de tous leurs maux : ils étaient plus heureux en étant esclaves, la vie quotidienne dans le désert est insupportable, et tout le reste.

Moïse et Aaron cherchent la face de l’Éternel. La gloire de Dieu leur apparaît (v. 6). Dieu donne un ordre précis : « Prends le bâton et assemble la communauté, toi et ton frère Aaron. Vous parlerez sous leurs yeux au rocher, et il donnera ses eaux » (v. 8). Mais Moïse en avait assez de supporter les récriminations du peuple. Il le convoque et lui adresse des reproches : « Écoutez donc, rebelles ! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l’eau ? » (v. 10). C’est une question de pure forme, mais qui traduit une légère prétention. Puis il frappe le rocher à deux reprises et l’eau jaillit. Mais l’Éternel dit alors à Moïse et Aaron : « Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des Israélites, vous ne ferez pas entrer cette as- semblée dans le pays que je lui donne » (v. 12).

Faisons trois observations :

1°Dieu ne dit pas : « Parce que vous ne m’avez pas obéi… »,mais: « Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier ». La désobéissance n’en était cependant pas moins évidente. En effet, Dieu avait dit de u parler, mais Moïse a frappé le rocher. Le Seigneur estime que la faute se situe à un niveau plus profond. Le peuple avait poussé Moïse à bout, et Moïse lui rend la monnaie de sa pièce. Sa réaction coupable n’est pas seulement d’avoir frappé le rocher, mais de s’être laissé emporter par l’amertume et la prétention. Ne lui jetons cependant pas la pierre ! Qui de nous aurait fait mieux ? La confiance de Moïse en Dieu s’était évanouie. L’Éternel n’a pas été sanctifié.

2° Lisez le Pentateuque en entier. Il se termine par un triste constat : Moïse n’est pas entré dans le pays de la promesse. Lisez les sept premiers livres de l’Ancien Testament ; une vérité s’impose : l’ancienne alliance n’a pas transformé le peuple. C’est un fait d’une grande importance : la loi n’a jamais été en mesure de sauver et de transformer.

3° À la lumière de 1 Corinthiens 10.4, qui présente le rocher comme un type de Christ, il est difficile de ne pas tirer la conclusion suivante : Dieu avait ordonné de frapper le rocher dans Exode 17.1-7, et il l’interdit ici, parce que c’est une merveilleuse occasion de souligner un point chargé de signification : le rocher véritable, Christ, d’où coulent les flots d’eau de la vie, a été frappé une fois, pas davantage.

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