×
Parcourir

Deux autres épisodes malheureux de rébellion ternissent l’histoire des Israélites dans le désert (Nombres 16).

1° Le complot fomenté par Qoré, Datan et Abiram. Ils ne soulèvent pas la racaille, mais interviennent auprès d’un certain nombre de chefs du peuple, 250 exactement. Ils ont une double critique contre Moïse : a) Ils estiment que Moïse s’est arrogé trop de droits. « Toute la communauté, tous sont saints, et l’Éternel est au milieu d’eux » (v. 3). Moïse n’avait pas le droit de s’élever « au-dessus de l’assemblée de l’Éternel » (v. 3). b) Le ministère de Moïse est tellement entaché d’erreurs et d’échecs qu’il ne mérite plus la confiance du peuple. Il a fait sortir les Israélites « d’un pays découlant de lait et de miel » (v. 13), il leur a promis monts et merveilles, mais en réalité, il les a conduits dans le désert. Dans ces conditions, pourquoi continueraitil à dominer sur eux (v. 13) ?

Ces arguments ont pu avoir du poids pour ceux qui ne pensaient qu’à leurs difficultés, qui étaient allergiques à toute forme d’autorité, qui avaient la mémoire courte et ne se souvenaient plus de ce qu’ils avaient en- duré en Égypte ni comment ils avaient été libérés, qui n’avaient aucune es- time pour tout ce que Dieu avait révélé, qui étaient facilement fascinés par l’éloquence des beaux parleurs mais oubliaient leurs propres promesses de fidélité à l’alliance. Leurs descendants se sont multipliés aujourd’hui. Au nom du sacerdoce universel de tous les croyants et de la sainteté de tout le peuple de Dieu, on écarte rapidement d’autres choses que Dieu a dites concernant le leadership chrétien. Derrière cette apparence louable d’équité et de justice, se tapit souvent l’appât du pouvoir nourri par le ressentiment. Certes, tous les dirigeants de l’Église chrétienne ne méritent pas d’être traités avec la même déférence ; certains se sont autoproclamés chefs, et l’Église doit s’en débarrasser (p. ex. 2 Corinthiens 10 – 13). Et tous ceux qui s’insurgent contre l’autorité établie ne sont pas frappés du même jugement que Qoré et ses acolytes. Certains, comme Luther et Calvin, Whitefield et Wesley, ou comme Paul et Amos avant eux, étaient d’authentiques réformateurs. Mais à une époque comme la nôtre, réfractaire à toute forme d’autorité, assurons-nous que les prétendus réformateurs sont animés d’un attachement passionné à la Parole de Dieu, et qu’ils n’en manipulent pas simplement les mots dans leur intérêt égoïste.

2° La rébellion de « toute la communauté des Israélites » (17.6). Plein de ressentiments, le peuple murmure contre Moïse et Aaron et les accuse d’avoir fait périr les rebelles la veille – comme s’ils avaient pu, par euxmêmes, provoquer le séisme qui les a engloutis. Des milliers périssent parce que la communauté dans son ensemble n’a pas encore compris la sainteté de Dieu, le caractère exclusif de ses revendications, sa colère inévitable contre les rebelles, son refus tout à fait justifié d’être traité avec mépris.

Pourquoi notre génération serait-elle épargnée ?

EN VOIR PLUS
Chargement