Le psaume 7 est le deuxième des quatorze psaumes dont les titres se rattachent à un événement historique (le premier est le psaume 3). Nous ignorons les détails, mais de toute évidence, David se sentait terriblement trahi et faussement accusé par un de ses proches. Intéressons-nous aux derniers versets (v. 15-18) :
Voici qu’il est en travail pour l’injustice,
Il conçoit l’iniquité, il enfante la fausseté,
Il ouvre une fosse, il la creuse
Et il tombe dans le trou qu’il a fait.
Son iniquité retombe sur sa tête,
Et sa violence redescend sur son front.
Je célébrerai l’Éternel à cause de sa justice,
Je psalmodierai (en l’honneur) du nom de l’Éternel, le Très-Haut.
Le langage coloré fait bien comprendre la situation. Un être humain creuse soigneusement une fosse pour y faire tomber quelqu’un, mais en fait c’est lui-même qui en fait les frais. Le premier vers évoque une personne qui est « enceinte » de l’injustice, qui « conçoit » l’iniquité et qui « accouche » non du mal qu’elle voulait causer à autrui, mais du mensonge qui la séduit elle-même. Le psalmiste indique alors sa conviction en langage plus clair : « Son iniquité retombe sur sa tête, et sa violence redescend sur son front » (v. 17).
La conviction de David ne se fonde pas sur quelque force imperesonnelle ( « Le droit finit toujours par triompher » ), ni sur un optimisme béat (« Je suis sûr que tout finira par s’arranger »), mais sur la justice de Dieu : « Je célébrerai l’Éternel à cause de sa justice, je psalmodierai (en l’honneur) du nom de l’Éternel, le Très-Haut » (v. 18). David ne se voile pas la face devant les injustices de ce monde, mais il vit dans un univers théiste où le droit finit par triompher parce que Dieu est juste.
Il nous suffit de feuilleter les pages de l’Écriture, sans même parler de notre propre expérience, pour penser à des exemples où les pièges posés sur notre chemin par des personnes méchantes et mal intentionnées se sont refermés sur elles-mêmes avant qu’elles puissent nous causer des torts. Haman a été pendu au gibet qu’il avait préparé pour Mardochée (Esther 7.9-10). Mais le jugement frappe le coupable dans cette vie, souvent seulement après qu’il ait réussi à provoquer des dégâts considérables. David le savait lui-même ; il s’était laissé prendre à ce piège. Il avait réussi à coucher avec Bath-Chéba et à faire mettre Urie, son mari, à mort, avant d’être pris et d’être jugé. Judas a eu une fin misérable, mais pas avant d’avoir trahi son Maître. Achab a dû faire face à la colère du prophète, seulement après que la méchante reine Jézabel eut conçu le projet de nuire à Naboth en le faisant mettre à mort pour pouvoir s’approprier sa vigne.
La sanction ultime tombera au Jugement dernier qui rétablira la justice parfaite dans cet univers.