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La lecture des deux premiers chapitres du livre des Juges nous apprend qu’après les victoires initiales des Israélites, l’allure de la conquête a considérablement varié. Dans certains cas, les tribus ont dû batailler ferme pour occuper totalement leur territoire. Mais au fil du temps, il semble qu’en devenant plus forts, les Israélites aient adopté une politique implicite : ne pas chasser les Cananéens, ne pas les exterminer, mais les soumettre ou même les asservir, les astreindre « à la corvée » (Juges 1.28), faire d’eux des porteurs d’eau et des coupeurs de bois.

Ce refus d’obéir littéralement aux commandements de Dieu a fait que le paganisme est resté très répandu dans le pays. Compte tenu de la nature humaine, les divinités étrangères sont devenues « un piège » (Juges 2.3) pour le peuple de l’alliance. Irrité par le refus des Israélites de renverser les autels païens, l’envoyé de l’Éternel déclare que si le peuple n’agit pas conformément à ce que Dieu lui dit, celui-ci ne leur apportera plus l’aide nécessaire qui leur aurait permis d’achever la conquête. Le peuple a versé d’abondantes larmes sur l’occasion perdue, mais c’était trop tard (v. 1-4). Ce n’était pourtant pas faute d’avertissements.

Tel est l’arrière-plan du livre des Juges. La suite du chapitre 2 souligne quelques-uns de ses thèmes majeurs. Une grande partie du restant du livre ne fait qu’illustrer le principe énoncé ici.

Ce qui frappe, c’est la tragique répétition du même cycle : le peuple sombre dans la désobéissance, et Dieu intervient pour le délivrer. Au départ, F le peuple est resté fidèle à l’Éternel durant toute la vie de Josué et des anciens qui lui ont survécu (v. 7). Mais avec l’apparition d’une toute nouvelle génération, qui n’avait rien vu des prodiges que Dieu avait opérés lors de l’exode, de la traversée du désert ou de la conquête du pays promis, la fidélité à l’Éternel s’est étiolée. Elle a fait place au syncrétisme et au paganisme ; le peuple a oublié le Dieu de ses pères et servi les Baals, les différents dieux des Cananéens (v. 10-12). L’Éternel se mettait alors en colère et incitait les ennemis d’Israël à faire des incursions dans le pays ; les Israélites connaissaient des revers militaires et l’oppression. Quand ils criaient à l’Éternel pour être secourus, Dieu suscitait un juge, un chef régional et parfois national qui libérait le peuple de la tyrannie et le ramenait à la fidélité à l’alliance. Et le cycle se répétait.

Tirons-en une leçon importante. Même après des périodes de réveil spectaculaire, de réformation, de nouvelle consécration, il ne s’écoule généralement pas plus d’une génération ou deux avant que le peuple de Dieu ne retombe dans l’infidélité, l’incrédulité, l’idolâtrie générale, la désobéissance et ne tombe sous la colère de Dieu. Que le Seigneur nous vienne en aide !

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