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Les quinze petits psaumes (Psaumes 120 – 134) qui font suite au psaume 119 sont regroupés sous l’appellation « cantiques des montées ». C’est le titre attribué à chacun. L’explication la plus plausible est la suivante : les pèlerins entonnaient ces psaumes lors de leur montée à Jérusalem et au Temple pour les grandes fêtes solennelles. Les gens « montaient » à Jérusalem de toutes les parties du pays, comme aujourd’hui on dit que les Français « montent » à Paris. N’en déduisons pas que chacun de ces psaumes a été composé pour cette circonstance. Certains ont pu être écrits pour d’autres occasions, mais on a pu estimer qu’ils méritaient d’être inclus dans cette collection. Ainsi, le psaume 120 semble refléter une expérience personnelle, mais les pèlerins pouvaient le chanter avec beaucoup de ferveur, car ils se sentaient eux aussi étrangers dans un pays entouré de nations païennes. Ce thème marquait l’esprit des Israélites qui approchaient de Jérusalem et avaient vraiment le sentiment d’arriver « chez eux ». Les quinze psaumes indiquent plus ou moins un mouvement qui part d’un pays lointain pour arriver à Jérusalem (chap. 122); finalement, dans le dernier de ces psaumes, le pèlerinage s’achève « dans la maison de l’Éternel », auprès des serviteurs de l’Éternel qui se tiennent dans le sanctuaire pendant les nuits (134.1).

C’est dans ce schéma que s’inscrit le psaume 121. La première ligne, « Je lève les yeux vers les montagnes », est souvent sortie de son contexte pour justifier un certain mysticisme à l’égard de la nature, ou en tout cas, une interprétation suggérant que les collines et les montagnes servent à nous rappeler la grandeur de Dieu, à nous rapprocher de lui et à apaiser notre cœur. En fait, les montagnes sont énigmatiques. Ont-elles une fonction symbolique comme les montagnes du psaume 11.1, c’est-à-dire un lieu de refuge pour ceux qui sont menacés et effrayés ? Sont-elles un havre de tranquillité pour les voyous qui maraudent, de telle sorte que la première ligne du verset 1 pose un problème que le reste du psaume tente de résoudre ? Ou, plus vraisemblablement, puisqu’il s’agit d’un cantique des montées, le pèlerin lève-t-il ses yeux vers les montagnes de Jérusalem ? Dans ce cas, les montagnes n’ont aucun rapport avec le mysticisme lié à la nature ; elles désignent le lieu où règne le roi davidique, où se situe le Temple. Si c’est là l’interprétation correcte, c’est comme si les montagnes exhortaient le psalmiste à méditer sur le Dieu qui les a créées (« l’Éternel qui a fait les cieux et la terre », v. 2), le Dieu « qui garde Israël » (v. 4), en tant que Rédempteur fidèle à l’alliance.

Les derniers versets du psaume exultent devant l’étendue des soins que Dieu prend de « toi » (pronom personnel singulier, comme si les autres pèlerins s’adressaient à l’un d’entre eux personnellement). « L’Éternel est celui qui te garde » (v. 5) jour et nuit (v. 6), pendant toute ta vie (v. 7), dans tout ce que tu fais (« ton départ et ton arrivée », v. 8), « dès maintenant et à toujours » (v. 8).

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