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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Exode 6; Luc 9; Job 23; 1 Corinthiens 10

L’une des tâches qui s’imposent à celui qui veut lire intelligemment les Évangiles consiste à voir comment les différentes unités s’articulent entre elles pour former un tout. Les lecteurs occasionnels se rappellent quelques histoires séparées concernant Jésus, apprises à l’école du dimanche, mais ils ne réfléchissent pas toujours aux liens qui tissent ces récits épars en un Évangile complet. De plus, les différents évangélistes n’ont pas présenté leur matériau de la même façon, si bien que le lecteur se prive souvent de la saveur particulière de chaque Évangile tant qu’il n’a pas perçu ses enchaînements particuliers.

Luc 9.49-50 en donne un exemple instructif. Les versets précé- dents (v. 46-48) présentent les disciples de Jésus en train de se quereller pour savoir lequel est le plus important (sans doute dans le royaume à venir). Connaissant leurs pensées, Jésus leur enseigne une leçon en se servant d’un petit enfant. Ceci les met dans l’embarras. Dans le monde, les gens importants font la cour à ceux qui sont encore plus importants. Ceux qui suivent Jésus accueillent les membres les plus faibles de la société, les petits en- fants. Ce que Jésus demande est une vision des choses aux antipodes de celle du monde: « Celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand » (v. 48).

C’est là que se situe 9.49-50. Jean explique à Jésus que lui-même et les autres ont aperçu un homme qui chassait les démons au nom de Jésus et ajoute: « Nous l’en avons empêché, parce qu’il ne (te) suit pas avec nous ». Jésus leur reproche cette initiative en disant pourquoi: « Celui qui n’est pas v contre vous est pour vous ». Au premier abord, cet épisode semble totalement déconnecté du précédent. En fait, il ne l’est pas. Réfléchissons à l’enchaînement. L’attitude de Jean ne reflète pas tellement un souci d’orthodoxie; mais affamé de pouvoir, il veut s’assurer que celui qui prêche et guérit fait partie du groupe des initiés; peu lui importent les progrès de l’œuvre. C’est donc de nouveau lié à la question: qui est le plus grand? La recherche personnelle des positions dominantes est une base fragile pour évaluer sagement le service des autres.

Dans les versets qui suivent (v. 51-56), Jésus est en Samarie. Comme les Samaritains ne se montrent pas du tout hospitaliers, les disciples de Jésus sont prêts à faire tomber le feu du ciel sur eux. Jésus les reprend sévèrement. Comme ces versets concernent le thème déjà abordé dans ceux qui précèdent, on comprend facilement l’attitude affichée par les disciples. Leur ardeur à voir le jugement fondre sur les Samaritains repose moins sur une authentique compréhension de l’identité de Christ et sur leur dévouement à sa personne que sur le désir de faire preuve de leur pouvoir.

Les derniers versets du chapitre éclairent le même contraste (v. 57-62). Jésus remet en place les trois personnes qui crient le plus fort leur ardent désir de le suivre: ils n’ont pas calculé la dépense, si bien que leurs pieuses déclarations ont la couleur de l’abominable amour de soi.

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