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Deux remarques à propos de Jean 8.12-51.

1° Déjà dans Jean 7.7, Jésus avait déclaré à ses frères : « Le monde ne peut vous haïr ; il a de la haine pour moi, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises ». Par sa personne et ses paroles sans équivoque, Jésus est tellement dérangeant que le monde le hait. Il est l’incarnation de ce qu’il affirme dans 3.19 : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises ».

Jean 8 va plus loin. Jésus souligne le fait que lorsque le diable ment, « ses paroles viennent de lui-même car il est menteur et le père du mensonge » (v. 44). Et il ajoute : « Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas ! » (v. 45).

C’est stupéfiant. La première partie de la proposition n’est pas une concession, comme si Jésus disait : « Bien que je dise la vérité, vous ne me croyez pas ». Ce serait déjà assez triste. Mais il dit clairement : « Parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas ». Que lui reste-t-il alors encore à faire ? Doit-il se résoudre à raconter les pieux mensonges que les gens aiment entendre ? Cela lui vaudrait certainement un vaste auditoire, mais il est impensable que Jésus opte pour cette voie ! C’est pourquoi il continue de proclamer la vérité, et précisément parce qu’il dit la vérité, on ne le croit pas. Annoncer la vérité à ceux qui sont tellement aveuglés est ce qui endurcit justement le cœur. C’est alimenter la haine ardente qui aboutit à la croix.

2° Jésus insiste sur un fait étrange : « Abraham, votre père, a tressailli d’allégresse (à la pensée) de voir mon jour » (v. 56). Jésus fait probablement allusion à la promesse que Dieu avait faite et renouvelée à Abraham que dans sa descendance toutes les familles de la terre seraient bénies (Genèse 12). Il est peu probable que Jésus parle d’une vision qu’Abraham aurait eue concernant le déroulement de la vie de Jésus, dans une sorte de projection en avant-première. Il affirme plutôt qu’Abraham connaissait Dieu, croyait dans les promesses de Dieu concernant sa postérité et que par la foi, il en avait contemplé l’accomplissement. Il s’était réjoui d’une réalité qu’il n’avait pas pu saisir pleinement : « il l’a vu et il s’est réjoui » (v. 56). Cela signifie au moins que Jésus est l’objet et l’accomplissement de la promesse de Dieu à Abraham ; de ce fait, Jésus le surpasse en importance. De plus, si la Parole éternelle (1.1) était toujours avec Dieu, et si elle était toujours Dieu, alors en contemplant Dieu par la foi, Abraham n’a contemplé que celui qui allait devenir Jésus de Nazareth. « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, moi, je suis » (v. 58), le nom même du Dieu de l’alliance (Exode 3.14).

Lorsque ses adversaires ont ramassé des pierres pour le tuer, ils n’ont fait que confirmer la véracité de la première remarque.

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