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Comment se termine le Pentateuque (Deutéronome 34) ?

D’un certain point de vue, on peut parler d’espérance, tout au moins d’anticipation. Même si Moïse n’a pas eu la permission d’entrer luimême dans le pays de la promesse, les Israélites, quant à eux, sont sur le point d’en entamer la conquête. Le pays ruisselant de lait et de miel va devenir le leur. Dieu a choisi Josué, fils de Noun, un homme « rempli d’un esprit de sagesse » (v. 9) pour succéder à Moïse. La bénédiction que Moïse pro- nonce sur les douze tribus (chap. 33) constitue une conclusion tout à fait valable à ce chapitre de l’histoire d’Israël.

Une telle lecture serait néanmoins trop optimiste. Différentes mises en garde répétées procurent au lecteur attentif un sombre pressentiment quant à l’avenir immédiat. Après tout, pendant quarante ans, le peuple a fait des promesses et les a violées ; par des jugements sévères et répétés, Dieu l’a exhorté à la fidélité à l’alliance. Dans Deutéronome 31, Dieu lui-même prédit que le peuple « se prostituera avec les dieux étrangers du pays au milieu duquel il entre. Il m’abandonnera et rompra mon alliance » (31.16). Moïse, ce chef incroyablement courageux et persévérant, n’entrera pas dans le pays promis parce qu’à une certaine occasion, il a négligé d’honorer Dieu devant le peuple. De ce point de vue, il sert de contre-exemple au célèbre Hébreu du début de l’histoire d’Israël : Abraham. Celui-ci était mort comme un voyageur dans un pays étranger qui n’était pas encore le sien, mais il est mort au moins avec honneur et dignité, tandis que Moïse meurt seul et humilié comme un pèlerin interdit d’entrer dans le pays qui lui a été promis ainsi qu’à son peuple. Nous ignorons combien de temps s’est écoulé entre la mort de Moïse et la rédaction du dernier chapitre du Deutéronome, mais on peut
penser à un temps assez long, compte tenu de la déclaration du verset 10 : « [Depuis sa mort,] il ne s’est plus levé en Israël de prophète comme Moïse » (v. 10). On peut difficilement ne pas penser à l’annonce de la venue d’un prophète comme Moïse (18.15-18). Lorsque ce chapitre a été écrit, d’autres chefs étaient apparus, certains fidèles et résolus. Mais aucun n’avait eu la stature de Moïse, conformément à la promesse.

Grâce à ces données, le lecteur peut apprécier certains points, surtout s’il situe le Pentateuque dans le déroulement historique de toute la Bible. 1° La loi liée à l’alliance n’avait pas le pouvoir de transformer le peuple de Dieu, le peuple de l’alliance. 2° Nous ne sommes pas surpris par les exemples à venir d’un déclin plus catastrophique. 3° L’espoir majeur réside dans la venue d’un prophète comme Moïse. 4° D’une certaine manière, c’est en accord avec le début du récit : nous attendons quelqu’un de la postérité d’Abraham en qui toutes les familles de la terre seront bénies.

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