Une femme d’une des sectes les plus répandues s’était infiltrée dans le groupe d’étude biblique animée par une dame de l’Église dont j’étais le pasteur. La sœur de notre assemblée s’est rapidement rendu compte qu’elle était à court d’arguments pour contrer l’intruse. J’avais donc été invité et me suis rapidement retrouvé confronté au « pasteur » de cette secte (bien qu’il ne s’attribue pas le titre de pasteur). L’une des choses que cet homme rejetait avec la plus ferme détermination était la divinité de Jésus-Christ. Nous avons alors commencé à passer en revue les nombreux textes de l’Écriture qui affirment clairement la divinité de Christ, et avons abordé Colossiens 2.9. Il s’appuyait sur la traduction que son mouvement religieux donne de ce passage : « Car c’est en lui qu’habite corporellement toute la plénitude de la qualité divine ».
Je lui ai demandé lequel des attributs divins faisait défaut à Jésus. Il a immédiatement décelé le piège que je lui tendais. S’il avait répondu : « l’éternité » (ce qu’il croyait), il se serait trouvé coincé car il aurait contredit sa propre traduction. S’il avait répondu : « aucun » (contrairement à ses croyances personnelles), comment alors aurait-il pu distinguer Dieu et Jésus d’une manière aussi radicale qu’il le proposait ?
De toute façon, la traduction authentique de Colossiens 2.9 est en réalité plus forte que celle qu’il proposait : « Car en lui, [Christ] habite corporellement toute la plénitude de la divinité ». Faisons quelques remarques.
1) Dans ce contexte, les Colossiens sont exhortés à vivre en Christ, tout comme ils avaient « reçu le Christ-Jésus, le Seigneur » (v. 6). Cette parole indiquait déjà la divinité de Jésus, puisque le mot « Seigneur » était le terme attribué généralement à Dieu dans les versions grecques de l’Ancien Testament.
2) Autrefois comme aujourd’hui, il y a des gens qui cherchent à égarer les croyants « par la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes » (v. 8). Dans pratiquement tous les cas, le but de ces philosophies trompeuses est de réduire ou de relativiser l’importance de Christ, de détourner l’attention que nous lui portons et l’allégeance que nous lui prêtons. Non seulement ce verset, mais aussi la plus grande partie de la lettre aux Colossiens montrent que, qui que soient les hérétiques, leurs attaques visent Christ. Mais Paul n’en démord pas : « toute la plénitude de la divinité » vit corporellement en Christ. Vous êtes complets en lui, et en lui vous jouissez de toute plénitude imaginable (v. 10). Se détourner de Christ pour s’attacher à quelque chose ou quelqu’un d’autre conduit au désastre, car lui seul est « le chef de toute principauté et de tout pouvoir » (v. 10).
3) Il semblerait qu’une frange du mouvement hérétique qui sévissait à Colosses poussait les croyants à ajouter à leur foi en Christ un certain nombre de rites juifs. Là encore, Paul ne tergiverse pas ; il déclare que les rites et les cérémonies préconisés par l’Ancien Testament ne sont que « l’ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ » (v. 17).