Les deux principaux passages proposés à la lecture de ce jour présentent un lien thématique.
Le passage de 1 Chroniques 1 – 2 marque le début de longs chapitres consacrés à des listes généalogiques. Nous ne sommes évidemment pas très attirés par ce genre de littérature. Les généalogies bibliques visent cependant plusieurs objectifs, en dehors de celui, évident, de rapporter la filiation. Pour celui qui lirait la Bible du début à la fin, ces listes constitueraient une sorte de révision depuis les origines jusqu’à David d’abord, puis jusqu’à la fin de la dynastie davidique. Mais les généalogies fournissent également des renseignements sur des branches qu’on pourrait facilement perdre de vue dans le fil du récit principal. Comment la postérité d’Abraham descend-elle de Noé ? Abraham eut également des enfants de trois femmes : Agar, Qetoura et Sara. Que sont-ils devenus ?
Les généalogies n’ont évidemment pas la prétention d’être exhaustives. Elles s’intéressent avant tout aux lignées qui aboutissent à Juda puis à la dynastie davidique. Il importe de remarquer qu’il y a mouvement et changement, des développements et de nouvelles alliances, mais depuis le début, le fil historique conduit à la lignée de David et surtout à son fils suprême, le Seigneur Jésus-Christ (voir les méditations des 17 mai et 10 septembre).
Par son genre littéraire et son insistance, Hébreux 8 se différencie fortement des généalogies par lesquelles s’ouvrent les premiers chapitres du premier livre des Chroniques. Pourtant, une partie du raisonnement de l’auteur recouvre des leçons de 1 Chroniques. Il déclare qu’il ne faut pas considérer le tabernacle (et le Temple qu’il annonce), établi par l’alliance du Sinaï comme l’expression finale de la volonté de Dieu pour le culte de son peuple. Ce serait se méprendre sur le but du tabernacle dans le grand mouvement de l’histoire de la rédemption. L’auteur a déjà démontré avec force détails la supériorité du sacerdoce de Jésus sur le sacerdoce lévitique (chap. 5 – 7) ; cette supériorité était d’ailleurs déjà annoncée dans les écrits de l’Ancien Testament. Il attire maintenant l’attention sur le fait que le sanctuaire dressé dans le désert respectait exactement le modèle que Moïse avait aperçu sur la montagne (v. 5). L’auteur en tire une leçon : le tabernacle n’était que l’ombre de la réalité. Faire du tabernacle la réalité ultime, c’est fausser la perspective des choses. D’ailleurs, les lecteurs du canon hébreu auraient dû le savoir. En effet, le tabernacle était lié à l’alliance mosaïque. Des siècles plus tard, au temps du prophète Jérémie, Dieu promettra une nouvelle alliance (v. 7-12). « En appelant nouvelle cette alliance, il a rendu ancienne la première. Or ce qui est ancien et vieilli est sur le point de disparaître » (v. 13). L’annonce de la nouvelle alliance relègue le tabernacle de l’ancienne alliance dans le passé, mais démontre l’unité du fil historique de la Bible car, tous les courants, aussi variés qu’ils aient été, convergent vers Jésus.