Le baptême et la présence du Saint-Esprit chez le croyant

Dieu le Saint-Esprit est la troisième personne de la sainte Trinité. Il ne se réduit pas à une simple force externe, il est une personne ; il est pleinement Dieu, tout comme Dieu le Père est pleinement Dieu et comme Dieu le Fils est pleinement Dieu. Il est éternel. Il vit en parfaite communion avec Dieu le Père et Dieu le Fils. Le symbole des Apôtres déclare : « Je crois en Dieu, le Père et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit ».

Dans cet article, nous nous concentrerons sur la manière dont Dieu le Saint-Esprit agit dans le cœur des êtres humains et sur les raisons d’une telle intervention. Notre étude sera divisée en quatre parties. Tout d’abord, nous analyserons la promesse de la venue du Saint-Esprit, telle qu’elle est présentée dans l’Ancien Testament. Puis, nous nous attarderons sur le miracle de Jésus-Christ, l’homme de l’Esprit. Ensuite, nous nous pencherons sur ce que la Bible enseigne au sujet de Jésus, celui qui baptise du Saint-Esprit. Enfin, nous examinerons les principaux éléments de l’action de l’Esprit Saint dans la vie du croyant.

La promesse de la venue du Saint-Esprit dans la nouvelle alliance

Dans l’ancienne alliance, le peuple de Dieu a reçu la loi de Dieu comme une grande bénédiction. Cette loi est une expression sage, inestimable et parfaite du caractère du Dieu de l’alliance qui l’a délivré de l’esclavage en Égypte (p. ex. De 4.5-8 ; voir aussi Ro 7.12). La circoncision de tous les hommes qui appartenaient au peuple de Dieu était le signe visible de la loi ; elle s’accompagnait d’une exhortation répétée à, en quelque sorte, se « circoncire le cœur » (p. ex. De 10.16). Les membres du peuple avaient besoin que cette loi bonne et parfaite soit inscrite sur leur cœur, de sorte qu’ils la choisissent et qu’ils désirent ardemment la respecter. À cause de leur nature pécheresse, ils ne réussissaient pas à agir selon les standards de Dieu. En fait, ils en étaient incapables. Cela était une « chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force » (Ro 8.3).

C’est pour cela qu’à plusieurs reprises, d’abord dans la loi (p. ex. De 30.6), puis dans les écrits des prophètes, une promesse est donnée au peuple de Dieu : la loi serait inscrite sur les cœurs grâce à une nouvelle alliance. « Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur » (Jé 31.33). Cette inscription de la loi sur le cœur humain représente l’œuvre du Saint-Esprit. « Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois » (Éz 36.26,27). Dieu promet de donner son Esprit Saint à tout son peuple (Joë 2.28,29).

Essentiellement, la promesse est donc que Dieu habitera dans le cœur du croyant grâce à son Saint-Esprit afin d’y apporter la sainteté de sa loi parfaite.

Jésus-Christ, l’homme de l’Esprit

Lorsque le Fils éternel de Dieu a revêtu une nature pleinement humaine par le biais de l’Incarnation, le Saint-Esprit l’a accompagné en tant que compagnon fidèle et personnel. La conception du corps humain de Jésus dans le ventre de Marie a été l’œuvre de l’Esprit Saint (Lu 1.35). Lorsque Jean-Baptiste l’a baptisé, le Saint-Esprit est descendu sur lui avec puissance afin de l’équiper pour son ministère public (p. ex. Lu 3.22 ; Jn 1.32,33). C’est grâce au Saint-Esprit que Jésus a résisté à la tentation (Luc 4.1-13) ; c’est par le pouvoir du Saint-Esprit qu’il s’est engagé dans un ministère public et qu’il a accompli des miracles (p. ex. Lu 4.14 ; Ac 10.38). C’est par le Saint-Esprit que Jésus a prononcé « les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui [a pas donné] l’Esprit avec mesure » (Jn 3.34).

Jésus est pleinement et parfaitement l’homme de l’Esprit, à tel point que le Saint-Esprit en vient parfois à être appelé « l’Esprit de Jésus-Christ » (p. ex. Ph 1.19 ; voir aussi Sinclair Ferguson, L’Esprit Saint).

Jésus-Christ, celui qui baptise du Saint-Esprit

Dans les quatre Évangiles, Jean-Baptiste met en contraste son propre baptême d’eau (un baptême visible et symbolique de repentance) avec l’œuvre prodigieuse qui sera accomplie par Jésus dans le cœur du croyant, ce qu’il appelle le baptême du Saint-Esprit (Mt 3.11 ; Mc 1.8 ; Lu 3.16 ; Jn 1.33 ; voir aussi Ac 11.16). Le moment où l’Esprit de Dieu vient habiter dans les cœurs des croyants représente l’accomplissement des promesses de l’ancienne alliance.

Toutefois, il est important de noter que ce déversement de l’Esprit Saint sur les croyants ne pouvait avoir lieu avant que le Fils de Dieu ait payé la rançon des pécheurs sur la croix. À plusieurs reprises, Jésus a parlé du Saint-Esprit en utilisant l’image d’une eau vive (Jn 4.10-15 ; Jn 7.37,38). Jean a expliqué que l’Esprit était celui « que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui [Jésus] ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7.39). Cette « gloire » ou « élévation » dont il est question dans l’Évangile selon Jean fait parfaitement référence à la croix (p. ex. Jn 12.33). Ce n’est que lorsque les péchés sont acquittés que l’Esprit peut être déversé sur l’ensemble du peuple de Dieu.

Après sa mort sur la croix et sa résurrection, Jésus réitère la promesse du baptême du Saint-Esprit (Ac 1.5 ; voir aussi le signe précurseur de Jn 20.22). Ce baptême a tout d’abord lieu de manière plus spectaculaire parmi les disciples lors du jour de la Pentecôte (Ac 2). Désormais, pour les croyants, c’est un droit acquis dès la nouvelle naissance, c’est-à-dire au commencement d’une vie authentiquement chrétienne

(Certains croient que le baptême du Saint-Esprit fait référence à une expérience chrétienne ultérieure à la conversion, et souvent associée au don du parler en langues. Cependant, une étude attentive des textes bibliques démontre qu’il désigne ce qui se passe lors de la conversion. Le livre de John Stott, Du baptême à la plénitude, a d’ailleurs persuadé de nombreux charismatiques et pentecôtistes de ne pas utiliser l’expression « baptême du Saint-Esprit » pour désigner une expérience qui se passerait lors d’une deuxième phase de la vie chrétienne).

Le ministère du Saint-Esprit dans le cœur du croyant

Le Saint-Esprit permet une nouvelle naissance et conduit le croyant dans la communion avec le Père et le Fils.

Le Saint-Esprit donne accès à la nouvelle naissance, une naissance qui vient d’en haut et qui transmet la vie spirituelle dans l’être humain qui est, par nature, mort à cause de ses fautes et de ses péchés (Ép 2.1-3 ; Jn 3.1-8 ; Tit 3.5). Cette nouvelle naissance ne peut être provoquée par aucune action humaine, ni par la manipulation des émotions, ni par la persuasion de l’intellect, car tout ce qui est né de la chair (tout ce qui est fondamentalement humain) demeurera chair et séparé de la nouvelle vie accordée par le Saint-Esprit (Jn 3.6). Cette naissance d’en haut est l’œuvre souveraine du Dieu trinitaire ; elle est accomplie dans le cœur humain par Dieu le Saint-Esprit.

Avant de quitter ses disciples pour mourir sur la croix pour les pécheurs, Jésus leur a promis qu’il reviendrait. C’est ce qu’il a fait temporairement, pendant quelques semaines, dans son corps ressuscité. À présent, il continue de le faire éternellement par l’intermédiaire de son Saint-Esprit. Par le ministère du Saint-Esprit, Dieu le Père et Dieu le Fils établissent leur demeure dans le cœur d’une femme ou d’un homme nés de nouveau (Jn 14.15-24). C’est grâce à la présence du Saint-Esprit que les croyants jouissent de la communion avec le Père et le Fils (p. ex. 1 Jn 1.3).

Le Saint-Esprit déverse l’amour de Dieu dans le cœur du croyant.

Lorsque Paul écrit à propos de la souffrance, de l’endurance, du caractère et de l’espoir, il déclare que « l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5). L’expression « amour de Dieu » peut désigner l’amour dont Dieu fait preuve envers nous, l’amour que nous éprouvons pour lui, ou les deux. Elle évoque probablement et principalement l’amour dont Dieu fait preuve envers nous, mais comprend sans doute aussi l’amour que nous avons pour Dieu en retour. En nous permettant d’être en communion avec le Dieu trinitaire, le Saint-Esprit nous garantit l’amour éternel que Dieu le Père, Dieu le Fils et lui-même, Dieu le Saint-Esprit, éprouvent pour son peuple, depuis toujours et à tout jamais.

Le Saint-Esprit œuvre à la sainteté du croyant.

Le Saint-Esprit est saint. Il brûle d’une sainteté ardente transmise par le Dieu trinitaire. Lorsque Jean-Baptiste a prêché à propos du baptême de l’Esprit, il a dit que Jésus allait « [baptiser] du Saint-Esprit et de feu » (Lu 3.16). Cette déclaration de Jean-Baptise est une figure de rhétorique appelée hendiadys. Il s’agit d’une seule vérité exprimée de deux façons : le Saint-Esprit est un feu qui consume le péché. Grâce à la croix de Christ, ce feu ne détruit pas le croyant, mais le purifie.

Après la conversion, l’un des plus grands ministères de l’Esprit Saint dans le cœur du croyant est sa guerre perpétuelle qu’il doit livrer contre le péché. Le passage de Galates 5.16-26 est connu pour exprimer cela de manière saisissante. Nous devons « marcher selon l’Esprit », même si « les désirs de la chair » (l’ancienne nature) continuent de lutter contre notre nouvelle nature. La plus grande preuve du baptême et de la présence de l’Esprit dans le cœur du croyant est une vie toujours plus marquée par « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi ».

Le Saint-Esprit convainc les gens de la véracité de Jésus et les conduit à marcher dans cette vérité.

Dans Jean 13.31 (après le départ de Judas Iscariot) jusqu’à Jean 16.33, Jésus parle aux apôtres. Tout ce qu’il dit s’applique immédiatement aux apôtres. Par exemple, dans Jean 14.26, Jésus promet que le Saint-Esprit leur rappellera tout ce qu’il leur aura dit pendant son ministère sur terre, les rendant capables de le comprendre. Si l’Esprit Saint a pu rappeler les paroles de Jésus aux apôtres, c’est parce qu’ils les avaient déjà entendues directement ; il est alors évident que le Saint-Esprit ne peut nous rappeler les paroles de Jésus de la même manière.

On peut tout de même associer les onze apôtres à l’Église apostolique de Christ, car ils représentent le fondement de cette Église apostolique. Nous pouvons donc, à juste titre, quoiqu’avec prudence, nous approprier ces chapitres. Dans Jean 16.5-15, Jésus évoque l’œuvre du Saint-Esprit, d’abord dans le monde (v. 8-11), puis au sein de l’Église apostolique (v. 12-15).

En ce qui concerne les non-croyants, la seule action que le Nouveau Testament attribue à l’Esprit Saint est le fait de susciter la conviction. Il convainc le monde du péché de l’humanité, de la justice de Christ et du jugement. Il le fait au début de la vie chrétienne et au moment de la conversion ; puis, il continue à œuvrer dans le cœur du croyant, et l’aide à lutter contre les éléments du « monde » qui demeurent en lui.

Jésus a promis aux apôtres que l’Esprit de vérité les « [conduirait] dans toute la vérité » en leur enseignant le sens de ses paroles et de ses actes. Le Saint-Esprit a éclairci pour eux la révélation du Père qu’ils ont vue en Jésus. C’est ainsi que leurs enseignements se sont retrouvés dans le Nouveau Testament (qui a été rédigé par les apôtres ou par d’autres personnes qui ont rapporté l’enseignement apostolique).

L’Esprit Saint ne nous conduit pas vers une vérité nouvelle, mais il nous ouvre la porte de l’Église apostolique, nous donnant accès à la révélation parfaite du Père en Jésus, celle dont le Nouveau Testament témoigne. Nous pouvons prier et nous attendre à ce que le Saint-Esprit nous aide à comprendre la vérité biblique à propos de Jésus et qu’il nous permette, par la grâce de Dieu, de marcher dans cette vérité (voir Christopher Ash, Seeing the Spirit).

Nous devrions être sans cesse remplis de l’Esprit, de sorte qu’il transforme nos paroles et nos actes.

Paul a écrit : « soyez remplis de l’Esprit ». Par cet impératif présent, il nous commande d’être remplis de l’Esprit Saint de manière continue et répétée. Il poursuit dans une succession de participes pour développer ce que cela implique. Les membres de l’Église, remplis de l’Esprit Saint, doivent s’exhorter par des « psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels » (tous trois se référant essentiellement à des psaumes bibliques). Nous devons le faire de tout notre cœur, tel un chant d’amour authentique ; ainsi, nous serons pleins de reconnaissance envers Dieu le Père au nom du Seigneur Jésus-Christ. Nous mettrons cela en pratique en nous soumettant les uns aux autres, à travers les relations de soumission que Paul a évoquées : les épouses doivent se soumettre dignement et fidèlement à leur mari ; les enfants chrétiens doivent obéir à leurs parents ; les esclaves chrétiens doivent choisir de servir convenablement leur maître. Tout cela représente l’accomplissement du Saint-Esprit qui remplit le cœur du croyant.

Christ est monté aux cieux et offre maintenant les dons de l’Esprit pour édifier l’Église.

Dans Éphésiens 4.7-16, Paul cite le Psaume 68 et déclare que le Christ victorieux qui est monté au ciel offre des dons à son peuple. Dans ce passage, il parle des dons fondamentaux offerts aux apôtres et aux prophètes (que nous connaissons comme étant les fondements de l’Église, grâce à Éphésiens 2.20), et des dons actuels offerts aux évangélistes et aux pasteurs-enseignants.

Ces dons et d’autres encore sont offerts de la part de Christ à son Église, par l’intermédiaire de l’œuvre du Saint-Esprit. Il existe d’autres passages qui font référence à ces dons spirituels, comme 1 Corinthiens 12.4-11, 1 Corinthiens 14 et Romains 12.3-8. Les croyants ne sont pas toujours d’accord quant à la signification de chacun de ces dons ou sur le besoin de s’attendre ou non à ce qu’un don particulier soit mis en évidence aujourd’hui dans l’Église de Jésus-Christ.

Le Saint-Esprit, nos désirs et nos prières

En conclusion, il est important de maintenir les vérités fondamentales qui concernent le Saint-Esprit au centre de nos pensées et de nos prières. Il vit dans nos cœurs pour que nous puissions marcher avec Christ et avec le Père dans la sainteté et l’amour. Prions pour que chaque génération dans l’Église de Christ soit remplie de l’Esprit de sainteté, qui est l’Esprit de Christ.