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Il y a quelques années, j’ai passé un peu de temps dans un pays dit du « Tiers Monde », très connu pour son extrême pauvreté. Ce qui m’a frappé au plus haut point concernant la culture de ce pays n’était pas sa très grande pauvreté, ni l’abîme entre les très riches et les plus démunis, car j’avais assez lu auparavant pour ne pas être choqué, et j’avais constaté des injustices aussi criantes ailleurs. Mais la corruption endémique omniprésente m’a indigné.

En Occident, nous sommes mal placés pour les condamner. Certes, la pratique des pots-de-vin est moins flagrante et moins répandue ; certes, publier les prix de nombreux services publics rend plus difficiles les dessous de table et le trafic d’influence; certes, notre héritage chrétien est encore assez puissant, du moins sur le papier, pour reconnaître que l’honnêteté est une vertu précieuse, que l’homme ou la femme doit tenir sa parole, que la cupidité est un mal, bien que ces valeurs soient davantage honorées en théorie qu’en réalité. Nous nous trouvons parmi les pays les plus procéduriers du monde. Chaque année 70 nouvelles lois complètent notre arsenal juridique ! Les accords les plus élémentaires doivent faire l’objet de mesures
légales protégeant les intéressés. Cela découle en partie du fait que bon nombre d’individus et de sociétés ne respectent pas la parole donnée, ne font pas ce qui est juste et bien, et s’efforcent d’arnaquer l’autre. Le mensonge ne devient gênant qu’à partir du moment où on est pris. Les promesses et les engagements deviennent des moyens d’obtenir ce qu’on désire et non plus des obligations à rester vrais et authentiques. Les vœux échangés solennellement lors du mariage sont oubliés en un tour de main ou violés dans l’ardeur de la convoitise. Il va de soi que si nous faisons si facilement fi de l’alliance du mariage, des contrats de travail et des engagements personnels,
nous enfreignons aussi facilement l’alliance avec Dieu.

L’attachement à la vérité et aux promesses dans un domaine de la vie se retrouve dans d’autres domaines ; inversement, si nous sommes infidèles dans un domaine, il y a de grands risques que nous le soyons aussi dans d’autres. Soulignons un principe important de la loi de Moïse : « Voici l’ordre que l’Éternel a donné. Lorsqu’un homme fera un vœu à l’Éternel ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera pas sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche » (Nombres 30.2-3). La suite du chapitre montre que les serments faits par les individus peuvent ne pas les concerner eux seuls, mais également leur conjoint ou leur famille. Pour le bon ordre, Dieu définit lui-même qui, dans cette alliance, peut valider ou invalider un serment ; ces dispositions indiquent quelque chose de l’autorité et de la responsabilité au sein de la famille. Mais l’idée fondamentale s’articule autour de la nécessité de dire la vérité et d’être fidèle à sa parole.

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