À partir du Sinaï, les Lévites sont traités autrement que les membres des autres tribus : eux seuls sont habilités à s’occuper du tabernacle et de ses ustensiles ; les sacrificateurs sont issus de leurs rangs ; ils ne reçoivent pas de territoire dans le pays conquis mais sont dispersés parmi les autres tribus. Mais Nombres 3 souligne une caractéristique encore plus frappante.
La tribu de Lévi comptait 22 000 hommes âgés de plus d’un mois (v. 39). On a ensuite compté tous les premiers-nés de sexe masculin dans le reste des tribus d’Israël : leur nombre se montait à 22 273 (v. 43). La différence entre les deux recensements est donc de 273. Dieu déclare qu’ayant épargné les premiers-nés israélites lors de la première Pâque en Égypte, ils lui appartiennent (v. 13). Cette parole laisse entendre qu’eux aussi auraient dû mourir car ils n’étaient intrinsèquement pas meilleurs que les Égyptiens qui avaient péri. Ils avaient été protégés par le sang de l’agneau, selon l’ordre de Dieu. Il est clair que l’Éternel ne réclamait pas maintenant la vie de tous les premiers-nés israélites. Il fait cependant comprendre qu’ils sont bien à lui. Mais à la place de tous les premiernés de sexe masculin d’Israël, il se contentera de tous les hommes âgés de plus d’un mois de la tribu de Lévi. Comme les deux nombres ne correspondent pas tout à fait, l’excédent de 273 premiers-nés de sexe masculin d’Israël devra être racheté d’une autre manière. D’où l’application d’une rançon, ou d’un impôt de rachat (v. 46-48).
Tirons-en quelques leçons. La première se trouve dans le récit déjà mentionné : les Israélites n’étaient pas intrinsèquement supérieurs aux Égyptiens, ils n’avaient en eux-mêmes aucune raison d’être épargnés par l’ange destructeur. Mais il y a plus important encore : ceux qui sont sauvés par le sang appartiennent au Seigneur. Si Dieu a accepté le sang versé à leur place, il n’exige évidemment pas leur mort : il veut qu’ils vivent pour lui et se mettent à son service. En raison des clauses de l’alliance du Sinaï, Dieu accepte la substitution : les Lévites remplacent tous les Israélites qui auraient dû tomber sous le coup des exigences de la Pâque.
Il n’est pas difficile de trouver l’accomplissement de ces types dans la nouvelle alliance. Nous sommes sauvés par la mort de l’Agneau pascal (1 Corinthiens 5.7). Ceux qui sont sauvés par son sang appartiennent en propre au Seigneur, non seulement en vertu de la création mais en vertu de la rédemption (1 Corinthiens 6.20). Il exige que nous vivions pour lui et à son service ; de ce point de vue, nous formons un royaume de sacrificateurs (1 Pierre 2.5-6; Apocalypse 1.6).