Encore une méditation consacrée à la rébellion, mais cette fois-ci, il s’agit de la rébellion du peuple à Qadech-Barnéa, où il a manqué l’occasion d’entrer dans le pays de la promesse à cause de son péché (Nombres 14).
1° Au chapitre précédent, les dix espions ont été coupables d’avoir fait un compte-rendu qui avait découragé le peuple ; maintenant, c’est le peuple qui se rend coupable de décider qui il va croire. Il penche tout simplement du côté de la majorité. Si les Israélites avaient vraiment adhéré à l’alliance qu’ils avaient promis d’observer, s’ils s’étaient rappelé tout ce que Dieu avait déjà fait pour eux, ils se seraient mis du côté de Caleb et de Josué. Ceux qui prennent parti pour la majorité et non pour la parole de Dieu ont toujours tort et courent au désastre.
2° Douter de la fidélité du Dieu de l’alliance, de sa capacité et de sa volonté de sauver son peuple et d’accomplir ce qu’il a promis, c’est le traiter avec mépris (v. 11, 23). En fait, tous les murmures contre Dieu sont entachés de ce mépris. C’est un grave péché.
3° Les gens masquent souvent leur manque de foi ou leur incrédulité flagrante derrière une piété de façade. Dans le cas présent, les Israélites se retranchent derrière la crainte que leurs femmes et leurs enfants deviennent la proie des ennemis. Au lieu d’admettre qu’ils sont morts de peur et d’implorer le secours de Dieu, ils lui reprochent de se soucier moins qu’eux de leurs femmes et de leurs enfants.
4° La sanction qui les frappe correspond à la faute commise : à deux exceptions près, toute la génération des Israélites adultes mourra dans le désert avant que leurs enfants (pour lesquels ils se souciaient tellement) n’héritent du pays quelque quarante ans plus tard (v. 20-35).
5° Une certaine forme de repentance pousse à se lamenter sur les erreurs commises dans le passé, mais refuse de se soumettre à la parole de Dieu. Les Israélites s’attristent, mais décident tout de même d’aller de l’avant et de partir à l’assaut du pays promis, alors que Dieu leur a expressément défendu de le faire, puisqu’il ne sera plus avec eux pour leur servir de rempart et qu’il ne sera plus leur force. Moïse a bien compris que le peuple se rendait une fois de plus coupable de désobéissance (v. 41). Comme il fallait s’y attendre, le peuple d’Israël est battu à plate couture (v. 44-45).
Ces cinq caractéristiques de cette rébellion terrible ne nous sont pas étrangères : se ranger du côté de l’opinion religieuse majoritaire avec peu de souci de se conformer et d’obéir à la parole de Dieu ; le rejet de Dieu dans l’indifférence et avec le mépris ancré dans la plus totale incrédulité ; les excuses pieuses qui masquent la peur et l’incrédulité ; les décisions temporelles qui tuent toute possibilité d’accomplir un travail chrétien courageux ; une repentance superficielle et coupable de ceux qui sortent d’une réunion avec la détermination d’agir par eux-mêmes, mais en refusant d’écouter la parole de Dieu et de lui obéir. Que Dieu nous vienne en aide !