Jésus a grandi comme un vrai petit garçon juif. Il n’était pas seulement de descendance juive, il appartenait de plus à la lignée davidique: il appartenait légalement à la maison royale destituée (Luc 2.4). Dieu a divinement manipulé tous les pouvoirs politiques pour que Jésus naisse dans l’ancienne ville de David (v. 1-4, 11). Il a été circoncis le huitième jour (v. 21). Au temps fixé, Joseph et Marie ont offert le sacrifice prescrit par la loi concernant tout garçon premier-né (v. 22-24). Luc affirme que Joseph et Marie ont « tout accompli selon la loi du Seigneur » (v. 39). Jésus n’avait que quelques jours quand Siméon s’est adressé prophétiquement à Dieu dans la prière en déclarant que la venue de Jésus était la « gloire de ton peuple, Israël » (v. 32); quant à Anne, une femme très âgée, « elle louait Dieu et parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem » (v. 38). Tous les ans, Joseph et Marie parcouraient la longue distance entre Nazareth et Jérusalem pour participer à la fête de la Pâque, « selon la coutume » (v. 41-42), avec des milliers d’autres pèlerins, et Jésus les accompagnait. Il a ainsi pu voir les milliers d’agneaux sacrifiés, entendre les chœurs dans le Temple et réciter lui-même des passages de l’Ancien Testament. À l’âge de douze ans, à force d’être en contact permanent avec l’héritage de son peuple et le contenu des Écritures, Jésus a discuté avec bonheur avec ceux qui enseignaient dans le Temple (v. 41-52).
Il nous est impossible de comprendre la manière de parler et d’agir de Jésus, les sphères dans lesquelles sa vie et son ministère, sa mort et sa v résurrection ont un sens, à moins de les découvrir dans les Écritures hébraïques.
Mais il y a plus. En effet, la Bible hébraïque ne commence pas avec Abraham et les origines des Israélites. Elle commence avec Dieu, l’origine de l’univers, la création des êtres humains à l’image de Dieu, la triste rébellion de la chute, les premiers cycles de jugement et de pardon, les premières promesses de la rédemption à venir. Paul avait certainement compris qu’il fallait situer la longue histoire biblique des Juifs dans l’histoire encore plus longue de la race humaine, même si la vocation adressée à celui qui est l’ancêtre de tous les Juifs précise que c’est en lui que toutes les nations de la terre seraient bénies (Galates 3; cf. Genèse 12). On voit apparaître le même schéma au début de la vie de Jésus. Siméon loue le Seigneur qui lui a permis de voir ce bébé: « Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple, Israël » (v. 30-32).
