« Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos fils, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deutéronome 29.28). Deux éléments retiendront notre attention.
1° Le peuple de l’alliance a pour responsabilité de se concentrer sur les choses que Dieu a révélées. Non seulement elles sont « à nous et à nos fils », mais elles nous sont révélées « afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi ». C’est pour cela que ce texte est placé à la fin d’un long chapitre consacré au renouvellement de l’alliance. Il est certain que nous ne pouvons pas connaître de nombreuses choses cachées. Mais ce qui nous a été révélé, en l’occurrence les termes de l’alliance mosaïque, avec sa gamme étendue de bénédictions et de jugements, doit capter notre attention et faire l’objet de notre obéissance sans partage.
2° Nous devons admettre que certaines choses sont voilées à nos yeux. Ainsi, nous ne saisissons pas bien le lien entre le temps et l’éternité ; nous n’avons pas non plus une idée très précise de la manière dont le Dieu qui se situe dans l’éternité se révèle à nous qui sommes dans l’histoire finie de l’espace-temps. Il nous est révélé qu’il l’a fait ; nous avons plusieurs termes à notre disposition pour décrire certains éléments de cette révélation (comme l’incarnation, l’accommodation). Mais nous ignorons le comment.
Nous ne savons pas comment Dieu peut être à la fois personnel et souverain/transcendant ; nous ne comprenons pas comment Dieu peut être un et trois à la fois.
Pourtant, dans aucun de ces cas, ce fait n’encourage l’ignorance, ni la fuite dans l’irrationnel ou le mystique. Le fait d’admettre, voire d’insister, qu’il existe des mystères à propos de ces réalités ne signifie pas qu’elles n’ont pas de sens ou qu’elles sont contradictoires. Nous affirmons tout simplement que notre connaissance est limitée, et nous admettons notre ignorance. Les choses cachées sont à l’Éternel.
Compte tenu du contraste dans le texte, il serait présomptueux de prétendre que nous savons, ou même de passer trop de temps à vouloir comprendre, car nous risquerions de nous aventurer sur le terrain qui appartient exclusivement à Dieu. Certaines choses peuvent nous être temporairement cachées pour nous inciter à chercher. Ainsi, Proverbes 25.2 déclare que c’est la gloire de Dieu de cacher certaines choses, et la gloire des rois de les scruter, d’aller au fond des choses. Mais il ne s’agit pas là d’une règle universelle : le premier péché a consisté à vouloir connaître des choses cachées et, par là même, à vouloir être comme Dieu. Dans ces cas, la voie de la sagesse, c’est d’adorer respectueusement celui qui sait toutes choses, et de s’attacher soigneusement à ce qu’il a bien voulu révéler dans sa grâce.