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Le péché qui résume tous ceux qui sont condamnés dans Osée 8 est peutêtre la confiance de l’homme en lui-même. L’« aigle » du verset 1 est probablement un vautour. En disant: « (l’ennemi fond) comme un [vautour] sur la maison de l’Éternel », Dieu compare Jérusalem à un cadavre : les charognards sont déjà rassemblés pour leur festin. Le peuple vit peut-être dans une prospérité et une paix relatives, mais les sombres présages s’amoncellent à l’horizon, pour ceux qui ont des yeux pour voir. Parmi les preuves de cette autosuffisance coupable, notons :

1° Une obéissance de façade à l’alliance (v. 1-3). L’hypocrisie de cette attitude se voit aux cris qu’Israël pousse : « Mon Dieu, nous te connaissons, nous Israël ! » (v. 2), alors qu’il a enfreint l’alliance et s’est révolté contre la loi de Dieu (v. 1). C’est le rejet de ce qui est bien, et les conséquences sont inévitables (v. 3) (Cf. 1 Jean 2.4).

2° L’initiative du peuple de provoquer Dieu en remplaçant les rois de la dynastie davidique : « Ils ont établi des rois sans mon ordre et des chefs à mon insu » (v. 4). L’Éternel avait apposé son sceau sur la dynastie davidique. Toutefois, pour préserver son indépendance à l’égard de Jérusalem, les dix tribus du nord, qui constituaient désormais le royaume d’Israël, ont opté pour leurs propres monarques. Ces rois n’ont pas été choisis par la voie démocratique ; ils se succédaient souvent à la suite de complots sanglants. Ils n’en étaient pas moins le choix des dix tribus du nord dans la mesure où celles-ci les préféraient à l’allégeance à la lignée davidique. Il en est toujours ainsi : « si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain » (Psaumes 127.1). Ici, le péché est aggravé par le rejet de la lignée messianique.

3° La fabrication des idoles, le développement d’une religion fondée sur la culture ambiante (v. 4-6, 11-13). Il y avait à l’origine deux veaux d’or, l’un installé à Dan, l’autre à Béthel, pour contrer l’attirance du Temple de Jérusalem (1 Rois 12.27-30). Par ailleurs, cela évitait aux sujets du royaume du nord d’avoir de longs déplacements à faire. Bien qu’initialement dressés pour y offrir les holocaustes pour le péché, ces autels sont devenus des « autels pour pécher » (v. 11).

4° La dépendance constante d’alliés qu’il fallait payer et qui étaient versatiles (v. 8-10). Au lieu de faire confiance à l’Éternel, le peuple pensait que la diplomatie intelligente avec les superpuissances régionales lui garantirait la vie sauve. Dieu est rabaissé et Israël (« Éphraïm ») davantage séduit par l’idolâtrie.

5° La confiance dans la richesse et la force militaire (v. 14). Israël (au nord) possède ses palais ; Juda (au sud) fortifie de nombreuses villes, quarante-six en tout. Mais Dieu les renversera (v. 14b). Lorsque l’Assyrie vainquit Israël (722 av. J.-C.), elle s’empara également des villes fortifiées de Juda, à l’exception de Jérusalem (2 Rois 18.13), qui sera épargnée jusqu’au règne de Neboukadnetsar, plus d’un siècle plus tard.

Quels sont les signes d’autosuffisance qui caractérisent notre culture ? Comment Dieu réagira-t-il ?

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