Une fois le Temple construit, la dernière étape avant sa dédicace consistait à transporter l’arche de l’alliance du tabernacle qui se trouvait à Sion, la cité de David (une partie de Jérusalem) dans son nouveau site, le lieu très saint du Temple. 2 Chroniques 5.1 – 6.11 ne rapporte pas seulement ce transfert, mais également les remarques de Salomon au peuple avant sa prière de dédicace (voir la méditation de demain). Le déplacement de l’arche et les remarques de Salomon se révèlent importants.
Le transport de l’arche se fait conformément aux instructions de la loi : seuls les Lévites sont autorisés à s’occuper de ce transport qui n’en est pas moins un événement national. Les anciens d’Israël, à la tête des différents clans, viennent de tout le pays et se rassemblent pour cette grande fête. Le transport de l’arche s’accompagne de tellement de sacrifices que l’auteur renonce à indiquer le nombre d’animaux tués (5.6). L’arche est finalement posée sous les ailes des chérubins dans le Saint des saints. Le chroniqueur mentionne en passant que l’arche ne contenait plus que les tables de la loi. On peut supposer que les Philistins, lorsqu’ils s’étaient emparés de l’arche, avaient pris le récipient contenant la manne ainsi que le bâton d’Aaron qui avait fleuri. Des orchestres, des chœurs et même 120 trompettistes ont participé à cette fête. Les chanteurs louaient Dieu en répétant le refrain bien connu : « Car il est bon, car sa bienveillance dure à toujours ! » (5.13).
Deux détails méritent une mention spéciale.
1° Autrefois, la preuve de la présence de Dieu dans le tabernacle résidait dans la colonne de nuée. Maintenant, la même nuée remplit le Temple ; en fait, la gloire de Dieu remplit tellement le Temple que les sacrificateurs sont obligés de sortir et sont incapables de s’acquitter de leurs devoirs (5.13-14). Tout prouve donc la satisfaction de Dieu ; il a approuvé le transfert de l’arche du tabernacle au Temple ; et si ce Temple est sa demeure, il ne doit pas être que le lieu d’accomplissement des rites, aussi nombreux et splendides soient-ils. L’important est la gloire de sa présence.
2° Les remarques de Salomon vont également dans le sens de la continuité. Il est possible que certains puristes aient été tentés de dire qu’il aurait mieux valu se contenter du modeste tabernacle, car, après tout, c’est bien ce que l’Éternel avait exigé sur le mont Sinaï. Salomon a donc la sagesse de rappeler les étapes qui ont amené l’Histoire à ce point : les promesses de Dieu à David, le choix par Dieu de Jérusalem et du site du Temple, le choix par Dieu de Salomon plutôt que David pour la construction du Temple, entre autres choses. Par conséquent, loin d’être une innovation contestable, le Temple marque une étape supplémentaire dans l’histoire de la rédemption et l’accomplissement des promesses extraordinaires de Dieu (6.10-11).