Hébreux 10 reprend plusieurs des arguments présentés dans les chapitres précédents et en ajoute de nouveaux. Ce chapitre marque également une transition : à partir de 10.19, l’équilibre entre explication et exhortation change de côté. Il y a désormais davantage d’exhortation et moins de doctrine.
Le début du chapitre résume ce qui précède : « La loi [un terme qui, pour l’auteur, désigne toutes les clauses de l’alliance avec, entre autres, son tabernacle, le système sacerdotal et les sacrifices], en effet, possède une ombre des biens à venir et non pas l’exacte représentation des réalités ; c’est pourquoi elle ne peut jamais, par les sacrifices toujours identiques qu’on présente perpétuellement chaque année, amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu » (v. 1).
Par contre, nous « nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire » (v. 19-20). Il ne s’agit pas du Saint des saints de l’ancien tabernacle ou du Temple mais véritablement d’être introduit dans la présence du Dieu vivant par le sang de Jésus au travers du voile, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant. Suivent alors cinq impératifs.
1° Approchons-nous donc de Dieu (v. 22). Puisqu’un sacrifice aussi complet et aussi définitif a été offert pour nous, tirons-en tous les avantages, en nous approchant du Dieu saint, « d’un cœur sincère, avec une foi pleine et entière », car notre conscience a été purifiée.
2° Confessons notre espérance sans fléchir (v. 23). Ce que Christ a opéré sur la croix est l’accomplissement de tous les modèles et de toutes les prédictions de l’Ancien Testament, mais ce qu’il inaugure n’atteindra son apogée que dans le futur. Notre justification et notre transformation finales sont encore à venir. Mais l’espérance est aussi certaine que le triomphe de Christ a été efficace, « car celui qui a fait la promesse est fidèle » (v. 23).
3° Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et aux bonnes œuvres (v. 24). Nous ne recherchons pas l’accomplissement de toutes choses comme des pèlerins solitaires ; les chrétiens vivent dans la communion de l’Église et vivront plus tard en communion dans la cité céleste.
4° N’abandonnons pas notre assemblée (v. 25). Ce n’est pas parce que certains se retirent que nous devons les imiter, si nous avons bien saisi la grandeur du salut dont nous sommes les participants et la gloire de Dieu qui sera révélée.
5° Exhortons-nous mutuellement « d’autant plus que vous voyez le Jour s’approcher » (v. 25). Certes, il arrivera à tous d’être las un jour ou l’autre, de céder à l’inquiétude ou à l’égocentrisme. Si tous les croyants se décidaient à s’encourager les uns les autres dans la connaissance de l’Évangile et de tout ce qu’il accorde et promet, il y aurait moins de chutes et d’échecs individuels, ces choses contre lesquelles l’auteur met en garde dans les derniers versets du chapitre.
