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Malachie

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Introduction au livre

Quand la vie devient dure, nous sommes prompts à douter du caractère de Dieu et à négliger nos responsabilités envers lui et nos contemporains. Malachie, le dernier prophète de l’Ancien Testament, aborde sans détours ces questions récurrentes en relevant six points de conflit entre Dieu et son peuple. Le discours de Dieu rapporté au style direct occupe la quasi-totalité du livre (47 versets sur 55). Les points de conflit suivent un schéma qui se répète : le prophète parle au nom de l’Éternel, Israël répond sur le ton de la défiance ou de l’abattement, puis le Seigneur réplique à leur complainte à la fois par des paroles d’accusation et de consolation. Malachie a certainement écrit son livre après la restauration qui a eu lieu du temps de Zorobabel, Aggée et Zacharie, mais avant les réformes religieuses et politiques entreprises par Esdras et Néhémie. Plusieurs éléments permettent de le déduire, notamment l’emploi du terme « gouverneur » (Ml 1:8), l’officier impérial perse à la tête de la province de Judée, et les problèmes religieux et sociaux semblables à ceux auxquels Esdras et Néhémie ont été confrontés. L’adoration dans le temple et les sacrifices avaient été rétablis depuis suffisamment longtemps pour que le culte rendu par les Judéens se refroidisse. Dans une période d’apathie spirituelle et d’espoirs déçus, Malachie appelle Israël à une adoration sans réserve du Dieu d’Israël qui continue de dérouler son plan de jugement et de salut.

Objectif

Face à nos difficultés, nos plaintes et notre suffisance, Dieu nous rappelle par le biais de Malachie son amour fidèle, sa grandeur sans limite et son jugement à venir.

Verset clé

« Je vous ai aimés, dit l’Eternel. »

— Malachie 1:2a S21

Plan

Introduction : L’Éternel parle (1:1)

Premier discours : L’Éternel aime Israël (1:2–5)

Deuxième discours : L’Éternel dévoile les problèmes liés au culte (1:6–2:9)

            L’Éternel mérite l’honneur dans le culte (1:6–14)

            L’Éternel tient les prêtres pour responsables (2:1–9)

Troisième discours : L’Éternel déplore l’infidélité (2:10–16)

Quatrième discours : L’Éternel jugera avec justice (2:17–3:5)

Cinquième discours : L’Éternel récompense celui qui se repent (3:6–12)

Sixième discours : L’Éternel se souvient de l’homme droit (3:13–21)

Conclusion : L’Éternel fait des promesses (3:22–24)

Introduction : L’Éternel parle (1:1)

Malachie entre immédiatement dans le vif du sujet, avec le « message » d’un jugement imminent déjà annoncé à maintes reprises (Es 13–23). Ce terme fait le lien entre Malachie et les sections finales de Zacharie (Za 9:1 ; 12:1). L’expression « parole de l’Eternel » est une manière classique de désigner la parole de Dieu exprimée par la bouche de ses prophètes qui est particulièrement adaptée à Malachie.

À cette époque, il ne restait plus grand chose d’« Israël ». L’Assyrie avait conquis, dispersé et absorbé le royaume du Nord (Israël) en 722 av. J.-C., et Babylone avait décimé et déporté le royaume du Sud (Juda) en 587/586 av. J.-C. Les habitants de Judée étaient rentrés d’exil récemment sous la protection de l’empire perse. Le territoire de Judée (une province administrative de l’empire perse) couvrait moins de la moitié de l’ancien territoire de Juda. Mais l’Éternel continue d’appeler ce reste Israël. Ils représentent un nouvel Israël, les héritiers des promesses qui lui étaient destinées.

Malachie signifie « mon messager ». Il peut s’agir de son vrai nom ou d’un titre. Les noms des prophètes ont régulièrement un rapport avec leur ministère, et le livre est ponctué de références aux messagers (Ml 2:7 ; deux fois en 3:1). Il est probable que Malachie ait été son vrai nom dans la mesure où toutes les autres utilisations de cette formule introduisent le nom de la personne . Nous ne possédons aucune information biographique concernant Malachie. L’accent n’est pas mis sur le messager, mais sur le message : l’Éternel qui parle à Israël.

Premier discours : L’Éternel aime Israël (1:2–5)

1:2–3 Alors que les messages de ce genre constituent généralement une menace de jugement, les premiers mots de l’Éternel pour Israël affligé sont les suivants : « Je vous ai aimés ». Malgré leurs fautes, qui seront abordées plus tard, l’Éternel commence en affirmant son amour pour son peuple. Cela nous révèle l’infinie sagesse du divin Berger : la connaissance de l’amour de Dieu console l’esprit abattu et invite souvent à une repentance plus profonde et plus authentique.

À cette affirmation pleine de tendresse, Israël rétorque « En quoi nous as-tu aimés ? ». Les épisodes glorieux de l’histoire d’Israël n’étaient plus que de lointains souvenirs qui avaient laissé la place à une lutte quotidienne pour survivre. L’enthousiasme né du retour de l’exil et de la reprise du culte dans le temple avait disparu depuis longtemps. Israël demande « Qu’as-tu fait pour nous récemment ? »

En réponse, Dieu utilise une comparaison. Les comparaisons suscitent souvent de l’envie, de l’arrogance, de l’amertume, de la jalousie ou de l’orgueil. Mais les destins opposés des jumeaux Jacob et Ésaü à partir de Genèse 25 manifestent l’amour de Dieu pour son peuple. L’amour de Dieu s’inscrit dans le cadre d’une alliance, d’une relation établie gratuitement qui devrait pousser à l’aimer en retour (Dt 7:6–9 ; 11:1). La haine de Dieu envers Ésaü n’est pas un accès de rage incontrôlé mais l’absence de toute relation. Aucun des deux frères ne méritait la faveur de Dieu, et leur sort final dépendait des desseins de Dieu seuls (Rm 9:13–16). Bien que choisi et aimé, Jacob a traversé de nombreuses épreuves, dont bon nombre ont été causées par ses propres fautes. Pendant ce temps, Ésaü a vécu confortablement dans sa patrie et a prospéré sur le plan matériel. Israël et Édom reflétaient la vie de Jacob et d’Ésaü. Alors qu’Israël et Juda avaient été conquis et exilés, Édom demeurait en sécurité dans son pays. Édom s’était même allié aux conquérants babyloniens, encourageant et soutenant la destruction de Jérusalem. En réponse, le psalmiste s’est écrié dans le Psaume 137:7 : « Eternel, souviens-toi des Edomites! Le jour de la prise de Jérusalem, ils disaient: “Rasez-la, rasez-la jusqu’aux fondations!” »

1:4–5 Mais l’histoire ne s’achève pas avec l’exil d’Israël. Les messages concernant le jugement de Dieu et la destruction finale d’Édom se sont succédés du temps de Malachie (Jr 49:7–22 ; Lm 4:21–22 ; Ez 25:12–14 ; Ab 1–21). L’effondrement d’Édom a démarré avec les campagnes militaires de Nabonide, le dernier roi de Babylone. Ensuite, les Nabatéens, des tribus arabes nomades, ont déporté Édom loin de leur patrie d’origine. Les mots « son héritage » soulignent le contraste entre la dépossession d’Édom et la restauration (d’une partie) de l’héritage attribué aux tribus d’Israël (Jos 13–19). Toujours en lien étroit avec la notion d’héritage, l’Éternel lui-même était la part d’Israël, indépendamment de sa situation territoriale (Ps 16:5–6). La détermination d’Édom à « rebâtir » (version Semeur) traduit deux verbes hébreux (retourner et bâtir) qui font écho au retour d’Israël après l’exil. Cependant, l’Éternel anéantira les espoirs de restauration prochaine qu’Édom nourrissait. Tout au long du livre de Zacharie, Dieu avait promis que Juda serait appelé une « terre sainte » (Za 2:12) qu’il purifierait (Za 5:5–11). En revanche, Édom sera le « pays de la méchanceté » et un « peuple contre lequel l’Eternel est irrité pour toujours » (Ml 1:4). La fidélité de Dieu envers Israël et l’humiliation de nations arrogantes conduiront Israël à proclamer la grandeur de l’Éternel (1:5).

La suite de l’histoire démontre la grâce de Dieu. Dans Amos 9:11–12, Dieu a promis de restaurer « la cabane de David […] Alors ils posséderont le reste d’Edom et toutes les nations appelées de mon nom, déclare l’Eternel, celui qui fait tout cela. » Les Édomites déplacés ont habité en Idumée, une région située à l’intérieur des frontières de l’ancien Israël. Le fait que les Édomites vivent désormais sur le territoire de l’ancien Israël préfigurait une future intégration au peuple sur le plan spirituel. Reconnaissant l’invitation de l’Évangile adressée à la fois aux chrétiens d’origine juive et païenne, Jacques a cité Amos pour décrire la miséricorde sans limites de Dieu qui s’est étendue à toutes les nations (Actes 15:16–18). Aucune ne mérite l’amour de Dieu. Toutes méritent son jugement. Mais l’Évangile présente le jugement et la restauration comme les deux faces d’une même pièce. La restauration est promise à ceux qui placent leur refuge non pas dans des forteresses imprenables sur la terre de leurs ancêtres, mais dans le Fils bien-aimé de Dieu. Douter de l’amour de Dieu dans l’épreuve ne fait souvent qu’accentuer la souffrance du croyant. Mais Dieu a manifesté un amour plus grand que le jugement d’Édom. Le Fils a supporté la colère du Père contre notre méchanceté afin que nous puissions avoir part à l’héritage de Christ et à l’amour du Père pour son Fils.

Deuxième discours : L’Éternel dévoile les problèmes liés au culte (1:6–2:9)

Le deuxième discours de Malachie est le plus long. La première partie (1:6–14) s’attaque à la fois aux prêtres et au peuple. La deuxième partie (2:1–9) se concentre plus particulièrement sur les prêtres.

L’Éternel mérite l’honneur dans le culte (1:6–14)

1:6–7 Le deuxième discours commence sur un ton nettement plus critique que le premier. L’Éternel emploie une analogie tirée des rapports humains. Même si l’Éternel est le maître et le Père d’Israël (Ex 4:22 ; Os 11:1 ; Es 1:2), Israël a « méprisé » son nom. Dieu s’adresse directement aux prêtres mais implique tout Israël. L’enjeu est de taille : l’analogie évoque le cinquième commandement (Ex 20:12 ; Dt 5:16) qui promet la sécurité territoriale en cas d’obéissance mais prévient de l’insécurité qui régnera en cas de désobéissance. La plus grande faute d’Ésaü, c’est qu’il a méprisé son droit d’aînesse, tout comme l’auditoire de Malachie méprise maintenant ce que Dieu lui a donné.

Les « aliments impurs » désignent des sacrifices d’animaux qui présentaient des défauts. Israël conteste l’accusation mais leur question, « En quoi t‘avons-nous souillé ? » est un aveu qu’un culte impropre porte atteinte au « nom » de Dieu (Ml 1:6), à sa réputation et à sa gloire parmi les nations plutôt que  d’exalter ces attributs. L’expression « La table de l’Eternel » (1:7, 12) est unique dans l’Ancien Testament (même si des expressions analogues figurent au Ps 23:5 et dans Ez 41:22 ; 44:16).

1:8–14 La loi exigeait des sacrifices sans défaut (Ex 12:5 ; Lv 1:3, 10, etc.), interdisant tout animal aveugle, boiteux ou malade (Lv 22:18–25 ; Dt 15:21). L’adorateur qui présentait un animal avec un défaut et le prêtre qui les acceptait étaient tous deux coupables. Dans une autre analogie, Dieu oppose une telle négligence aux cadeaux précieux offerts pour s’attirer les bonnes grâces du gouverneur local. Pourquoi le gouverneur perse recevrait-il plus d’honneurs que le Dieu qui a fait alliance avec eux et qui est « un grand roi » au-dessus de tous les gouverneurs, rois et empereurs ? Ces sacrifices au rabais étaient même présentés pour les vœux faits volontairement (Ml 1:14). Après avoir promis un sacrifice si Dieu intervenait en leur faveur, certains Israélites revenaient sur leurs serments en offrant des animaux en mauvais état suite à l’exaucement leurs prières. Ces « tricheurs » s’exposaient à la malédiction divine à cause de leur ingratitude face à la miséricorde de Dieu. Les Israélites considèrent leurs obligations cultuelles comme un « ennui » (1:13), mais l’Éternel est lui  tellement fatigué de leur culte qu’il implore quelqu’un de « fermer les portes » (version Semeur) (1:10).

Le comportement des Israélites est encore plus condamnable compte tenu du règne universel de Dieu « du soleil levant au soleil couchant » (1:11). Comme l’indique la note de bas de page dans la version anglaise ESV, les verbes en 1:11 et en 1:14 peuvent être au présent ou au futur. D’un côté, toute la création reflète (Rm 1:20) et raconte (Ps 19:1–4) la gloire et la bonté de Dieu. De l’autre, l’humanité n’honore pas et ne craint pas son nom. Néanmoins, Dieu continue de se faire connaître aux nations, spécialement à notre époque à travers l’expansion mondiale de l’Évangile, accomplissant ainsi la vision de Malachie.

Jésus-Christ est la seule offrande pure (1:11), dépourvue de toute imperfection morale. Il est le seul adorateur fidèle qui a toujours pris plaisir à faire la volonté de son Père. Pourtant, Christ s’est chargé de la souillure de notre péché (2Co 5:21) pour supporter la peine de notre culte léthargique. Désormais, nous célébrons cette délivrance à la table du Seigneur (1Co 10:21). Les chrétiens sont sujets à la même négligence que les Israélites d’alors. Par Christ, nous recevons le pardon de notre cœur partagé et de notre culte ennuyeux et nous retrouvons la force de rendre à Dieu l’honneur qui lui est dû. En réponse à la miséricorde de Dieu, nous offrons notre corps comme un sacrifice vivant, ce qui constitue un culte raisonnable (Rm 12:1).

L’Éternel tient les prêtres pour responsables (2:1–9)

2:1–2 Toujours dans le cadre du deuxième point de conflit, Dieu accuse les prêtres d’Israël de négligence car ils ne dirigent pas le culte et n’enseignent pas la loi de Dieu. « Ce commandement » fait référence à la responsabilité qu’avaient les prêtres de connaître, étudier et appliquer ses instructions aux situations et aux questions spécifiques du peuple de Dieu. Puisqu’ils n’ont pas pris sa parole au sérieux, Dieu annonce la conséquence de leur manquement : « je maudirai vos bénédictions » (2:2). Le fait de prononcer la bénédiction était au cœur du ministère sacerdotal (Nb 6:24–27). Mais étant donné que les prêtres ont déshonoré le nom de Dieu, il n’honorera pas leurs bénédictions. Dieu fera échouer le ministère des prêtres et le travail du peuple. La condition qui commence par un « si » avertit des jugements de Dieu à venir qui doivent les inciter à la repentance, mais Dieu révèle également que son jugement est déjà sur eux. Lorsque les prêtres renversent les priorités, Dieu s’en prend au fruit de leur ministère en remplaçant la bénédiction par la malédiction.

2:3 En hébreux, la « descendance » signifie la « semence », qui peut désigner aussi bien la semence agricole que la descendance biologique. Les deux sont probablement sous-entendus. Dieu s’en prendra à la fois à leur famille et à leurs ressources. Aussi choquant que cela puisse paraître, Dieu leur jettera « des excréments au visage ». Les excréments traduisent un terme technique hébreux pour les abats, c’est-à-dire les organes internes impurs des animaux sacrificiels, y compris leurs excrétions. Les prêtres subiront le même sort que les animaux sacrificiels impurs : on les « emportera » et on les jettera hors du camp. Ceux dont le sacerdoce exigeait sainteté et pureté seront complètement souillés.

2:4–7 L’humiliation des prêtres était la conséquence de leurs manquements. L’expression « mon alliance avec Lévi » désigne de manière poétique les responsabilités que Dieu avait confiées à la tribu de Lévi et aux prêtres descendants d’Aaron. Dieu attire en particulier l’attention sur l’instruction (2:6, 7), c’est-à-dire l’enseignement de la Parole de Dieu à son peuple (Dt 33:10). Un prêtre idéal est à la fois quelqu’un qui enseigne et qui met en pratique la loi de Dieu. Un bon prêtre « a marché » avec Dieu dans la paix et dans la droiture (2:6), comme Hénoc (Gn 5:22), ou même Adam et Ève dans le Jardin (Gn 3:8). Le bon prêtre fait preuve d’intégrité, et son ministère conduit le peuple à la repentance et au changement (2:6). Ce ministère est « une alliance de vie et de paix » (2:5). Respecter la loi de Dieu procure une vie abondante mais abandonner le plan de Dieu entraîne la mort pour nous-mêmes et pour les autres. L’alliance avec Lévi est également donnée « pour qu’il me craigne », déclare Dieu (2:5). Cette crainte correspond au profond respect, à la déférence et à la révérence envers Dieu le Créateur, qui est encore plus saint, sage et puissant que ce que nous pouvons concevoir, et qui est donc entièrement digne de notre confiance. Tout comme un soldat devait garder son poste, les lèvres des prêtres devaient être les « gardiennes de la connaissance » (2:7). Le vrai prêtre est un messager de l’Éternel. Cette expression assez rare est normalement réservée à l’ange de l’Éternel, qui parle directement de la part de Dieu.

2:8–9 Voilà ce que devait être un prêtre (2:4–7), mais Dieu accuse les prêtres de l’époque de Malachie d’avoir manqué à leur devoir (2:8). Les prêtres de Juda s’étaient écartés de la Parole de Dieu et avaient également fait trébucher les autres. Les prêtres font « preuve de partialité » (2:9) envers certaines personnes, et en faveur du peuple au détriment de Dieu. La partialité naît quand la crainte des hommes remplace la crainte de Dieu.

Comment éviter la négligence spirituelle aujourd’hui ? Même si le sacerdoce lévitique a cessé depuis la destruction du temple et l’accomplissement par Jésus du ministère de prêtre (He 7–8), Dieu tient toujours les personnes responsables de leurs enseignements. C’est pourquoi ceux qui aspirent à devenir des enseignants devraient être peu nombreux (Jc 3:1). À l’image de l’ancien Israël, l’église chrétienne tout entière est un royaume de prêtres et une nation sainte « afin de proclamer les louanges » de notre Seigneur (Ex 19:5–6 ; 1P 2:9). Chaque chrétien apporte par sa bouche la bonne nouvelle de la grâce en Christ aux personnes qui l’entourent, et ses actions devraient être exemptes de tout favoritisme (Jc 2:1–14). Mais aucun chrétien ni aucun prédicateur n’est toujours un ambassadeur fidèle de Jésus. Nous avons tous besoin d’un véritable prêtre qui craint et révère Dieu parfaitement et qui enseigne la Parole de Dieu de manière fidèle et impartiale et avec compassion. Malachie dépeint le prêtre idéal comme un messager/ange de l’Éternel, un être divin qui dispensait la Parole de Dieu. Ailleurs, l’ange de l’Éternel semble être Dieu lui-même (voir Jg 6:11–27). Le Seigneur Jésus apparaît comme le prêtre idéal et le messager de Dieu qui est lui-même Dieu. Sans jamais faire preuve de favoritisme, Jésus a fait face aux personnes riches et influentes (Mt 16:1–4 ; 19:16–22), tout en étant doux et plein de grâce envers les repentants, les pauvres et les délaissés (Lc 7:36–50). Il a toujours marché dans la crainte, le respect et la révérence dus à son Père, donnant des enseignements fidèles, apportant la vie et la paix et amenant un grand nombre de personnes à la repentance. Portant notre malédiction, Jésus a été emmené hors du temple et des portes de la ville dans un lieu d’opprobre, de souillure et de moquerie. Le Christ ressuscité et monté au ciel est toujours notre grand-prêtre, nous enseignant à travers le Saint Esprit. Jésus qualifie des personnes disqualifiées afin que ses commandements vivifiants soient enseignés à nous-mêmes, à nos familles, à nos communautés et aux nations, jusqu’à ce qu’il revienne dans sa gloire (voir Mt 28:20).

Troisième discours : L’Éternel déplore l’infidélité (2:10–16)

2:10 Le troisième point de conflit mis en avant par Malachie concerne non plus la relation brisée entre l’Éternel et son peuple mais les relations brisées au sein des familles. « Père » peut désigner l’Éternel (voir Ml 1:6 ci-dessus) ou Abraham, le chef de l’alliance conclue par Israël. La deuxième question évoque clairement Dieu, et la troisième question fait manifestement référence aux « ancêtres » d’Israël. Bien qu’ils aient les mêmes ancêtres, qu’ils fassent partie de la même nation et qu’ils bénéficient tous de la bienveillance du Créateur, les habitants de Juda ont été infidèles à Dieu et les uns envers les autres. Deux formes d’infidélité sont condamnées.

2:11–12 Premièrement, les Israélites ont contracté des mariages mixtes sur le plan religieux. L’Éternel condamne les mariages avec « la fille d’un dieu étranger » et non pas avec la fille de parents étrangers. Tout au long de l’histoire, l’Éternel a accueilli les étrangers, hommes ou femmes, qui s’attachaient à lui. En revanche, une épouse (ou un époux) qui reste attaché(e) à une divinité rivale ne peut pas s’unir parfaitement à un époux (ou une épouse) appartenant au Dieu d’Israël. En outre, l’Israélite qui se place lui-même sous le joug d’un autre Dieu par les liens du mariage profane le sanctuaire et est impropre à adorer dans le temple. Malachie prie que l’Éternel retranche les descendants de cette personne, en excluant du peuple de l’alliance et du culte les enfants en cas de conflit d’appartenance religieuse et familiale.

2:13–16 Deuxièmement, les Israélites ont répudié leurs femmes. L’Éternel déplore ces mariages brisés qui ouvriraient probablement la voie à des alliances maritales avec les voisins païens d’Israël, plus avantageuses sur le plan matériel. Or, Dieu a créé le mariage comme cadre de  la vie à deux et de l’éducation des enfants, et non pas  pour des avantages économiques. Par le mariage, Dieu unit le mari et sa femme pour qu’ils ne fassent qu’un (Gn 2:24), non seulement d’un point de vue physique, mais aussi spirituel. Les époux s’engagent à être des compagnons depuis leur jeunesse. Le dessein de Dieu pour le mariage comprend également la fécondité biologique et spirituelle. La « descendance que Dieu » avait promise fait perdurer la communauté de l’alliance à l’intérieur de laquelle Dieu prend soin de la prochaine génération de croyants qui abandonneront à leur tour les dieux étrangers pour se joindre au peuple de Dieu par la foi. La fidélité conjugale dans la sphère privée est préférable à des manifestations publiques de ferveur religieuse, afin que « rien ne fasse obstacle à vos prières » (Ml 2:13 ; 1P 3:7). La condamnation du divorce est encadrée par un appel répété à s’efforcer de préserver les liens du mariage.

Qu’est-ce que la Bible enseigne à propos du divorce ?

Le texte hébreux au début du verset 16 présente des difficultés notoires. De nombreux versions le traduisent par « je déteste le divorce, dit l’Eternel ». Quelle que soit la manière dont cette expression est traduite, l’objectif de Dieu est de reprendre les maris qui répudient leur femme sans cause et défendre les femmes répudiées. À noter que Dieu hait la « violence » relationnelle associée au divorce, et non pas tous les divorcés. Jésus a condamné l’usage abusif de la loi mosaïque sur le divorce (Dt 24:1–4). Il a rappelé le caractère sacré du mariage sur la base de Genèse 2:24 et conformément à Malachie 2:10‑16. Mais Jésus a également reconnu que l’infidélité (adultère) pouvait briser un mariage, de manière irréparable. De même, Paul a encouragé les chrétiens dont les conversions post-maritales les plaçaient dans une situation de mariage mixte sur le plan religieux à rester fidèles à leur époux, à moins que le conjoint incroyant décide de se séparer (1Co 7:10–16). L’infidélité peut prendre d’autres formes telles que les mauvais traitements ou la négligence, qui enfreignent les engagements pris à l’occasion du mariage (Ex 21:10–11). Les couples mariés devraient s’efforcer de préserver leur mariage, chercher de l’aide lorsque leur relation se dégrade, et ne demander le divorce qu’en dernier recours, après avoir demandé conseil auprès de personnes sages de leur entourage. En réalité, nous sommes tous coupables d’infidélité les uns envers les autres et nous devons tous placer notre espérance dans la fidélité de Christ seule, que nous soyons mariés, célibataires, veufs ou divorcés. Jésus a donné sa propre vie pour celle de l’épouse infidèle, l’Église (Ep 5:25–30), afin de la parer de vêtements magnifiques (Es 61:10 ; Ap 19:6–9).

Quatrième discours : L’Éternel jugera avec justice (2:17–3:5)

2:17–3:4 Si les Israélites considéraient l’adoration de Dieu ennuyeuse (1:13), l’Éternel était lui aussi fatigué par les paroles d’Israël (2:17). La réussite des méchants conduit Israël à accuser Dieu lui-même d’injustice. Le problème du mal n’est pas nouveau, même si les conclusions qui en découlent varient en fonction des cultures. Confronté à une injustice apparente, Israël a remis en question le caractère de Dieu, mais pas son existence.

« Où est le Dieu de la justice ? » En réponse, Dieu promet sa venue imminente pour rendre la justice. Dieu enverra « mon messager » (en hébreux, malachi) devant lui comme un messager royal qui prépare le chemin pour l’arrivée et le passage du roi. Malachie parle sur un ton ironique du « Seigneur que vous cherchez » et du messager « que vous désirez » (3:1). Quand le Seigneur arrive, Israël ne peut que regretter son désir de justice et de jugement. « [L]e jour de sa venue » (3:2), fréquemment annoncé par les prophètes, sera un jour de jugement. Le Seigneur sera semblable à un feu purificateur et à la lessive des blanchisseurs qui produisent des métaux précieux et des vêtements immaculés en séparant et en éliminant les scories et les saletés. La purification divine transformera la société humaine. Les prêtres purifiés et débarrassés de toute scorie dirigeront le peuple de Dieu dans un culte qui lui sera agréable.

3:5 Les comportements coupables englobent différents domaines : religieux (magie), interpersonnel (adultère), judiciaire (faux témoignages), commercial et politique (oppression du salarié, de la veuve, de l’orphelin et de l’étranger). Tous déshonorent le Seigneur et jettent le discrédit sur lui. Aussi effrayant le jugement futur de Dieu soit-il pour les rebelles, les négligents et les oppresseurs, il n’en demeure pas moins que sa venue imminente en tant que témoin infaillible et omniscient est une bonne nouvelle pour les victimes.

Les évangiles décrivent Jean-Baptiste comme précurseur et messager de Jésus (Mt 11:10 ; Mc 1:2 ; Lc 1:17, 76 ; 7:27). Son ministère de repentance a été accueilli avec joie par le peuple mais avec scepticisme par les dirigeants spirituels et politiques bien établis. Au jour du jugement à venir, l’humanité impénitente demandera à grands cris à être cachée du Dieu de justice (Lc 23:30 ; Ap 6:16). En réalité, la sainteté parfaite de Dieu représente une menace pour tous sans exception. Reconnaissant l’autorité divine de Jésus, Pierre s’est écrié « Seigneur, éloigne-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur » (Lc 5:8). C’est seulement parce que Jésus lui‑même est venu supporter la justice divine parfaite à notre place que nous pouvons attendre ce jour avec une espérance joyeuse.

Cinquième discours : L’Éternel récompense celui qui se repent (3:6–12)

3:6–8 Après l’avertissement précédent d’un jugement imminent, Malachie oppose le caractère de Dieu et celui de son peuple (3:6). Ce verset charnière conclut le point de conflit précédent relatif à la justice et introduit le point de conflit suivant. Le parallèle établi est un joyau littéraire et théologique. Le Seigneur ne change pas ; il est digne de confiance, constant et tient ses promesses. Son peuple est lui aussi constant, désespérément constant. Le nom de Jacob (qui signifie « supplanteur » ou « tricheur ») nous rappelle son caractère. Tout comme son ancêtre Jacob, Israël essaie de tromper Dieu. Seule la bonté immuable de Dieu préserve son peuple de sa destruction méritée. En dépit de leur désobéissance depuis plusieurs générations « [d]ès l’époque de vos ancêtres » (3:7), Dieu les appelle à la repentance : « Revenez à moi, et je reviendrai à vous » (3:7, voir également Za 1:3).

Mais Israël se dérobe (Ml 3:7), rejetant sa responsabilité, retardant son obéissance et mettant la faute sur Dieu. Si seulement Dieu avait rendu le chemin de la repentance plus simple ! Comme un enfant entêté qui résiste à l’instruction de ses parents, Israël se comporte comme si la repentance était beaucoup plus compliquée que ce qu’elle est réellement. En réponse à la fuite en avant d’Israël, le Seigneur se montre plus précis. Comment devez-vous vous repentir ? Arrêtez de me tromper (3:8) !

Dieu ne leur reproche pas simplement un manque de générosité global. Après l’exode, le Seigneur a accordé le Pays promis à Israël. La dîme (10 %) du produit agricole de la terre devait leur rappeler en permanence qu’ils n’en étaient pas les propriétaires, mais qu’ils avaient le droit de l’utiliser et d’en percevoir les revenus à la discrétion de leur souverain Roi et Rédempteur, à qui tout appartient. Obligation découlant de l’alliance contractée au Sinaï, la dîme avait trois objectifs précis. Premièrement, la dîme devait soutenir le ministère à temps plein des prêtres et des Lévites (Nb 18:21). Deuxièmement, la dîme devait pourvoir aux besoins des plus démunis : « l’étranger, l’orphelin et la veuve » (Dt 14:28–29). Troisièmement, la dîme devait permettre à la famille de Dieu de se réunir régulièrement dans sa présence (Dt 14:23–26). Le fait de ne pas donner la dîme a accentué la pauvreté collective d’Israël en privant de ressources les structures religieuses et sociales que Dieu avait prévues pour leur prospérité spirituelle et matérielle.

3:9 En réponse au refus d’Israël de donner la dîme, le Seigneur a refusé les bénédictions de l’alliance et a déversé les malédictions de l’alliance. Toute la nation (goy) était complice. Or, ce terme est rarement associé à Israël. Habituellement, les autres nations sont appelées goyim. Mais le peuple de Dieu agit exactement comme les autres nations qui sont indifférentes et éloignées de leur Créateur.

3:10–12 En réponse, Dieu les invite à le mettre « à l’épreuve » (Ml 3:10). Normalement, la mise à l’épreuve de Dieu implique ou manifeste l’incrédulité et est à bannir (Dt 6:16). Ici, la mise à l’épreuve de leur fidélité vise leur obéissance, même si cela semble illogique ou dénué de sens. Au beau milieu d’une situation économique compliquée, Dieu invite Israël à desserrer les cordons de leur bourse plutôt qu’à serrer les poings, afin qu’il puisse déverser la bénédiction comme une pluie abondante (Ml 3:10) et chasser l’insecte qui détruit les récoltes (3:11). Dieu avait promis qu’il bénirait l’obéissance par des récoltes généreuses (Dt 28:1–14). Ainsi, Israël serait reconnu dans le monde entier comme la nation bien-aimée de Dieu (Ml 3:12).

Est-ce que les chrétiens doivent toujours donner la dîme ?

L’alliance mosaïque et l’obligation de donner la dîme ne sont plus d’actualité, mais la loi révèle toujours qui est Dieu et ce qu’il désire. Les chrétiens s’identifient au Dieu d’Israël à qui nous devons tout ce que nous avons et qui en demeure le véritable propriétaire. Après la mort et la résurrection de Jésus, nous ne sommes plus tenus de donner la dîme mais nous sommes appelés à offrir notre vie comme sacrifice de reconnaissance pour notre libération du péché et de la mort. La libéralité chrétienne devrait être proportionnelle (« en fonction de ses moyens » 1Co 16:2) et volontaire (« sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie » 2Co 9:7), même dans l’adversité. L’église de Macédoine a fait preuve d’une « très grande générosité » en dépit de la « grande épreuve de leur souffrance » et de leur « pauvreté profonde » (2Co 8:2). Le Nouveau Testament ne donne aucune recommandation à ce sujet, mais la grâce encore plus abondante de Dieu en Christ devrait inciter à une générosité encore plus grande. Une telle libéralité permet à l’église de continuer à remplir les trois objectifs de la dîme dans l’Ancien testament : soutenir le ministère, lutter contre la pauvreté et accorder l’hospitalité. Ces priorités restent valables parce que Dieu ne change pas.

Nos cœurs égoïstes méritent la malédiction de Dieu sur notre travail. À la place, Jésus a enduré pour nous une vie de pauvreté et le dénuement absolu de la croix. En lui, nous avons part à toute bénédiction spirituelle et à son héritage légitime : des nouveaux cieux et une nouvelle terre. Comme Paul le déclare, « vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (2Co 8:9).

Sixième discours : L’Éternel se souvient de l’homme droit (3:13–21)

3:13–15 Le sixième et dernier discours reprend les thèmes du quatrième point de conflit. Israël accuse Dieu en raison de la prospérité apparente de « ceux qui font le mal ». Leurs actions visent uniquement leur enrichissement personnel et méritent le châtiment. Ici, la question n’est pas celle de la justice mais de la rétribution. L’auditoire de Malachie a l’impression qu’il n’y a rien à gagner à craindre l’Éternel et à honorer son nom. « C’est inutile de servir Dieu » parce que le juste ne « prospère » pas contrairement à l’homme « arrogant » (3:14–15).

3:16–18 L’Éternel a mis l’accent un peu plus tôt sur la venue certaine et imminente du jour du jugement. Il revient maintenant à ce thème et le développe. Une « différence » (3:18) sera établie entre ceux dont les « paroles sont dures » contre l’Éternel et ceux qui « craignent l’Eternel et qui respectent son nom » (3:13, 16). Le Seigneur entend du haut des cieux et tient à jour ses registres (Ex 32:32 ; Ps 56:8 ; 69:28 ; 139:16 ; Dn 12:1 ; Lc 10:20 ; Ph 4:3 ; Ap 20:11–15). Pas un seul mot ni une seule pensée ne lui échappent. Qu’y a-t-il à gagner à le servir ? Dieu lui-même. Ils seront son peuple et il sera leur Dieu. Le Seigneur veillera sur celui qui lui est fidèle comme un homme a compassion de son fils qui le sert. Ils seront ses enfants bien-aimés et ils lui « appartiendront » (Ex 19:5 ; Dt 7:6 ; 1P 2:9).

3:19–21 Le « jour » à venir (ce mot revient trois fois en 3:19–21) sera radicalement différent pour celui qui aura fait le mal et celui qui aura craint Dieu. Pour l’arrogant, ce jour sera comme un four brûlant qui consume entièrement des broussailles. Mais pour son peuple, la venue du Seigneur sera comme un magnifique lever de soleil. Le soleil et ses rayons lumineux étaient une image fréquente à cette époque. Malachie applique cette image à Dieu lui-même, dont la justice éclairera, guérira et justifiera son peuple. Ils bondiront comme les veaux qui quittent l’étable pour rejoindre leurs pâturages. Dieu mettra à un terme à la prospérité des méchants et à la pauvreté des justes. Ceux qui honorent le nom de Dieu piétineront ceux qui font le mal, et non l’inverse. Les méchants et leurs gains terrestres seront comme de la poussière emportée par le souffle purificateur d’une nouvelle création.

Le jugement de Dieu a frappé Christ afin que le Fils de Dieu et l’Esprit puissent éclairer (2Co 4:6) et équiper (Ac 2:3) son peuple. Pour les croyants, la vision de la gloire future ressemble à une ville faite d’or, d’argent et de pierres précieuses richement ornée. Mais le plus précieux dans cette ville, ce sera la présence même de Dieu. Une présence tellement éclatante que le soleil et la lune ne seront plus nécessaires car il sera le soleil, la lune et les étoiles (Ap 21:1–22:5).

Conclusion : L’Éternel fait des promesses (3:22–24)

La fin de Malachie conclut également la partie dite des petits prophètes ou « Livre des Douze ». Moïse et Élie représentent la révélation biblique complète de la loi (Moïse) et de la prophétie (Élie). Le souvenir de la loi est un appel à la fidélité personnelle et à sa transmission de génération en génération. Élie dirige quant à lui nos regards vers l’avenir. Dieu promet d’envoyer Élie (ou quelqu’un de semblable) comme messager du jugement avant le jour grand et redoutable de l’Éternel. Mal à l’aise avec la menace finale d’une destruction complète (qui évoque à la fois Sodome et Gomorrhe et la conquête de Josué), certaines versions anciennes adaptent les trois derniers versets de Malachie. Mais le ministère futur d’Élie consistera en une restauration plutôt qu’en une condamnation. Son œuvre restaurera les relations humaines brisées, notamment au sein des familles, entre les pères (les parents) et leurs enfants. Des interactions familiales saines font écho au cinquième commandement (Ex 20:12) et à sa promesse de prospérité et de sécurité dans le pays. Dans Malachie, la restauration des relations familiales rappelle le rétablissement de l’alliance entre Dieu et les hommes, qui a été comparée à de nombreuses reprises à une relation entre un père et ses enfants (Ml 1:6 ; 2:10).

Dans le Nouveau Testament, cette prophétie finale s’accomplit au sens figuré comme au sens propre. Bien que Jean-Baptiste ait lui-même humblement nié cette association, Jésus l’a décrit comme le messager royal, le nouvel Élie (Mt 11:10 ; Mc 1:2 ; Lc 1:17, 76 ; 7:27). Jésus a rencontré Moïse et Élie en personne sur la montagne de la Transfiguration (Mc 9:4). Ils ont discuté du « départ » prochain de Jésus (Lc 9:31) lorsque Jésus subirait à la croix le jugement du « jour grand et terrible » du Seigneur (Joël 2:31 ; Actes 2:20). Pour réconcilier les enfants rebelles avec Dieu le Père, Jésus serait frappé par la « destruction » (3:24). Jésus serait traité comme Sodome et Gomorrhe, ou comme les tribus palestiniennes rejetées, afin que tous ceux qui deviennent les fils et les filles de Dieu par la foi dans le nom de Jésus puissent avoir part à son héritage. Cet héritage comprend non seulement la terre originelle d’Israël mais aussi la cité céleste éternelle et une création entièrement nouvelle.

Bibliographie

Baldwin, Joyce G. Haggai, Zechariah, Malachi (Tyndale Old Testament Commentaries). Downers Grove, États-Unis : InterVarsity Press, 1972.

Duguid, Iain M. Haggai, Zechariah, Malachi (EP Study Commentary). Darlington, Royaume‑uni, Evangelical Press, 2010.

Duguid, Iain M. et Matthew P. Harmon, Zephaniah, Haggai, Malachi (Reformed Expository Commentary). Phillipsburg, NJ, États-Unis : P&R Publishing, 2018.

Hill, Andrew E. Malachi (The Anchor Bible). New York, États-Unis : Doubleday, 1998.

Hill, Andrew E. Haggai, Zechariah, Malachi (Tyndale Old Testament Commentaries). Downers Grove, IL, États-Unis : InterVarsity Press, 2012.

Stuart, Douglas. « Malachi. » Dans The Minor Prophets: An Exegetical and Expository Commentary, modifié par Thomas Edward McComiskey, 1245–1396. Grand Rapids, États-Unis: Baker Academic, 2009.

Projet : Un commentaire pour tous

Malachie 1

SEGOND 21

L’amour de Dieu pour Israël

1 Message, parole de l’Eternel adressée à Israël par l’intermédiaire de Malachie.
2 Je vous ai aimés, dit l’Eternel, et vous dites: «En quoi nous as-tu aimés?» Esaü n’est-il pas le frère de Jacob? déclare l’Eternel. Cependant *j’ai aimé Jacob
3 et j’ai détesté Esaü: j’ai livré ses montagnes à la dévastation, son héritage aux chacals du désert.
4 Si Edom prétend: «Nous sommes détruits, mais nous relèverons les ruines», voici ce que dit l’Eternel, le maître de l’univers: «Qu’ils construisent! Je démolirai et on les appellera ‘pays de la méchanceté’, ‘peuple contre lequel l’Eternel est irrité pour toujours’.»
5 Vos yeux le verront, et vous direz: «L’Eternel est grand, même en dehors des frontières d’Israël!»

Le culte

6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l’honneur qui me revient? Si je suis maître, où est la crainte qui m’est due? dit l’Eternel, le maître de l’univers, à vous, les prêtres, qui méprisez mon nom et qui dites: «En quoi avons-nous méprisé ton nom?»
7 Vous offrez sur mon autel des aliments impurs et vous dites: «En quoi t’avons-nous souillé?» C’est en disant: «La table de l’Eternel est dérisoire.»
8 Quand vous offrez en sacrifice une bête aveugle, n’est-ce pas mal? Quand vous offrez une bête boiteuse ou malade, n’est-ce pas mal? Offre-la donc à ton gouverneur! Te recevra-t-il bien, te fera-t-il bon accueil? dit l’Eternel, le maître de l’univers.
9 Et maintenant, priez Dieu pour qu’il ait pitié de nous! C’est de vous que cela vient: vous recevra-t-il favorablement? dit l’Eternel, le maître de l’univers.
10 Lequel de vous fermera les portes pour que vous n’allumiez plus inutilement le feu sur mon autel? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l’Eternel, le maître de l’univers, et je n’accepte pas les offrandes de votre main.
11 En effet, du soleil levant au soleil couchant, mon nom est grand parmi les nations, et partout on fait brûler de l’encens en l’honneur de mon nom, on présente des offrandes pures. Oui, mon nom est grand parmi les nations, dit l’Eternel, le maître de l’univers,
12 mais vous, vous le déshonorez en déclarant: «La table de l’Eternel est souillée, et ce qu’elle rapporte est une nourriture dérisoire.»
13 Vous dites: «Quel ennui!» et vous la dédaignez, dit l’Eternel, le maître de l’univers.
Cependant vous amenez des bêtes volées, boiteuses ou malades. Voilà les offrandes que vous faites! Puis-je les accepter de vos mains? dit l’Eternel.
14 Maudit soit le tricheur qui a dans son troupeau un mâle et qui offre et sacrifie au Seigneur une bête en mauvais état, car je suis un grand roi, dit l’Eternel, le maître de l’univers, et mon nom est craint parmi les nations.

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