La dîme étant principalement une pratique de l’Ancien Testament, de nombreux chrétiens croient sincèrement et enseignent que la dîme ne s’applique pas au Nouveau Testament. Ils soutiennent que, par la mort de Christ, nous avons été libérés de la loi et de ses exigences. Mais au contraire, en tant que croyants du Nouveau Testament, nous devrions justement donner beaucoup plus que ne donnaient les croyants de l’Ancien Testament au moyen de leur dîme, en guise de reconnaissance pour le salut que Jésus-Christ nous a acquis à la croix. Je tiens toutefois à préciser une chose. En abordant le thème de la dîme, je comprends que certains croyants s’en tiennent à cette façon de voir les choses, et je ne vise aucunement, dans ce livre, à les convaincre du contraire.
Il y a tout de même de bonnes raisons de penser que la dîme est le principal moyen par lequel Dieu veut que son Église lève des fonds
Selon moi, il y a tout de même de bonnes raisons de penser que la dîme est le principal moyen par lequel Dieu veut que son Église lève des fonds. Assurément, la dîme est beaucoup enseignée dans l’Ancien Testament. Elle constituait une forme d’impôt : les chefs de famille de la nation d’Israël donnaient un dixième de leur revenu pour soutenir les prêtres et les activités religieuses liées au tabernacle, et plus tard, au temple. Le peuple de Dieu devait donner un dixième des récoltes, des fruits des arbres et des troupeaux. Dans Lévitique 27.30-32, nous lisons :
Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à l’Éternel ; c’est une chose consacrée à l’Éternel. Si quelqu’un veut racheter quelque chose de sa dîme, il y ajoutera un cinquième. Toute dîme de gros et de menu bétail, de tout ce qui passe sous la houlette, sera une dîme consacrée à l’Éternel.
Il convient également de souligner que le concept même de la dîme ne trouve pas son origine dans la loi de Moïse. Genèse 14.17-20 révèle qu’il s’agissait déjà d’une forme de don personnel envers ceux qui remplissaient le rôle de prêtres. Dans ce passage, Melchisédek bénit Abram, et Abram lui donne « la dîme de tout » (v. 20). La Bible prend soin de nous l’expliquer : Melchisédek était sacrificateur du Dieu Très-Haut (v. 18). Ainsi, bien avant que Moïse n’institutionnalise la dîme dans la vie de la jeune nation d’Israël, partager « la dîme de tout » avec ceux qui les servaient spirituellement était déjà un concept et un principe dans la vie du peuple de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, la dîme était donnée aux Lévites (voir No 18.21 et Hé 7.5), parce qu’ils n’avaient pas d’autres moyens de subsistance ou d’héritage. Ils consacraient leur vie au service de Dieu en travaillant au tabernacle et au temple. Il était donc juste que le reste de la population partage ses revenus et son héritage avec eux au moyen de cette forme d’impôt.
Nous n’avons pas de prêtres à la manière de l’Ancien Testament, mais nous avons des pasteurs qui consacrent leur vie à la prédication et à l’enseignement de la Parole de Dieu
Il nous est impossible de passer à côté de l’application de ce principe dans le Nouveau Testament : nous n’avons pas de prêtres à la manière de l’Ancien Testament, mais nous avons des pasteurs qui consacrent leur vie à la prédication et à l’enseignement de la Parole de Dieu. Nous devons les soutenir financièrement de la même manière que les croyants de l’Ancien Testament soutenaient les prêtres. C’est ce que Paul a enseigné aux Corinthiens :
Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel ? De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile (1 Co 9.13,14).
Il est juste et logique que les membres de l’Église mettent fidèlement de côté un pourcentage régulier du fruit de leur labeur et le partagent avec ceux qui œuvrent pour eux dans le contexte de l’Église. Grâce à la symbiose du système de la dîme, l’Église du Nouveau Testament est soutenue dans tous ses ministères, à l’instar des prêtres et des serviteurs de Dieu dans l’Ancien Testament.