As-tu déjà eu l’impression que des années entières — voire des décennies — de ta vie avaient été gâchées ? Que les desseins de Dieu étaient en pause, et que tu n’avais rien à montrer pour une grande partie de ton existence ?
Moi aussi. Mais je suis réconforté de voir à quel point cette expérience semble commune parmi le peuple de Dieu.
Moïse semblait destiné à accomplir de grandes choses. Dieu était déjà à l’œuvre dans sa vie, non seulement en le sauvant, mais aussi en le plaçant dans une position stratégique pour exercer de l’influence. Pourtant, son ambition l’a conduit à commettre une erreur tragique, le forçant à passer des décennies dans le désert en tant que fugitif. Ces années ont sans doute semblé perdues, mais Dieu les a utilisées pour préparer Moïse à sa mission future.
Lorsque Dieu a libéré Israël de l’Égypte après 400 ans (Exode 12.40), le peuple faisait face à un voyage de 11 jours vers la terre promise (Deutéronome 1.2). Mais à cause de leur péché, ce voyage a duré 40 ans.
Ce schéma se répète. L’histoire d’Israël, avec ses hauts et ses bas, s’est déroulée sur plusieurs siècles. Certains appellent l’ère entre les deux Testaments les « années silencieuses » — des années de désir et d’attente. Quand Jésus est enfin venu, il a lui-même passé des décennies dans l’obscurité. Et lorsque Dieu a sauvé Saul, qui allait devenir Paul, missionnaire pour les nations, il a semblé disparaître pendant trois ans (Galates 1.17-18).
Dieu ne semble pas pressé avec son peuple. Il semble même capable de faire jaillir du bien de ce que nous considérons comme du temps perdu.
« Les années perdues ne peuvent jamais être restaurées littéralement, » disait Charles Spurgeon. « Le temps, une fois passé, est parti pour toujours… tu ne peux pas récupérer ton temps, mais il existe une manière étrange et merveilleuse par laquelle Dieu peut te redonner les bénédictions perdues, les fruits non mûrs des années dont tu as pleuré l’absence. »
Je ne dis pas que les années perdues sont toujours une bonne chose. Le temps passé par Israël dans le désert, par exemple, était clairement une conséquence de leur désobéissance (Nombres 13.33). Pourtant, ces années de discipline n’étaient pas complètement vaines. Lorsqu’Israël est finalement entré dans la Terre Promise, l’Égypte s’était affaiblie. « Les pharaons avaient cessé de mener des expéditions majeures en Canaan, ce qui offrait à Israël une opportunité providentielle d’y prendre pied » (NIV Cultural Backgrounds Study Bible).
Ne pense pas que Dieu cesse d’agir dans les saisons que nous appelons “perdues”. Il n’est pas pressé comme nous le sommes.
Nous ne voyons pas souvent ce que Dieu fait pendant les années que nous considérons comme perdues, mais cela ne signifie pas qu’il n’agit pas. Comme John Piper l’a tweeté un jour : « Dieu est en train de faire 10 000 choses dans ta vie, et tu es peut-être conscient de trois d’entre elles. »
Autant que possible, profite au mieux du temps limité que Dieu t’a accordé (Éphésiens 5.15-16). Mais ne pense pas que Dieu cesse d’agir dans les saisons que nous appelons “perdues”. Il n’est pas pressé comme nous le sommes. Dieu peut encore tisser, à travers ces années, une histoire plus belle que tout ce que nous aurions pu imaginer. Le jour viendra où nous comprendrons ce que Dieu faisait, alors même que nous pensions avoir tout perdu.