Plus d’informations sur ce nouveau ministère : didaskoafrique.com
Pierre, directeur du développement pour l’Afrique francophone à Évangile 21, lance un nouveau ministère appelé Didasko Afrique.
Ce projet a pour mission de fournir une formation biblique et théologique aux pasteurs d’Afrique francophone. Le nom “Didasko”, signifiant “enseigner” en grec, place l’enseignement au cœur de la stratégie pour renforcer les Églises locales.
En partenariat avec des leaders africains, le projet organisera des formations ciblées et respectueuses des besoins locaux. Soutenu par Évangile 21 et l’Action Biblique, Didasko vise à équiper les pasteurs face aux défis théologiques et missionnaires.
Transcript
Jean-Jacques : Bonjour Pierre, nous sommes heureux de te recevoir aujourd’hui sur le podcast d’Évangile 21. Tu viens nous parler d’un nouveau projet, mais juste avant, pourrais-tu te présenter ?
Pierre : Volontiers, Jean-Jacques. Je suis marié avec Heidi, nous avons quatre enfants, aujourd’hui adultes. Je travaille depuis une trentaine d’années avec l’Institut Biblique de Genève, dont j’ai été le directeur pendant 14 ans. Actuellement, je m’occupe de la filière « mission transculturelle ». J’ai également été, avec Mike Evans, le cofondateur d’Évangile 21, et dans ce cadre, je m’occupe plus particulièrement du développement en Afrique francophone.
Jean-Jacques : Ça tombe bien que tu parles de l’Afrique francophone, car le projet dont tu viens nous entretenir a justement un lien très fort avec ce continent. Comment as-tu choisi ce nom, « Didasko » ? Qu’est-ce que cela signifie ?
Pierre : « Didasko » est un verbe grec qui signifie « enseigner ». Je l’ai choisi pour mettre l’accent sur le cœur de mon futur ministère : l’enseignement. Le mot « Afrique » a été ajouté tout simplement parce que c’est la zone où j’aimerais intervenir principalement. C’est l’endroit que je connais le mieux et où je me rends depuis une trentaine d’années.
Jean-Jacques : D’accord. Finalement, c’est ton parcours à l’Institut Biblique et au travers d’Évangile 21 qui t’a conduit assez naturellement vers ce ministère Didasko ?
Pierre : Oui, c’est en partie ce qui m’a conduit à ce ministère. Tout a commencé en 1990, lorsque j’ai passé une année en République Démocratique du Congo, qui s’appelait à l’époque le Zaïre. J’y étais avec la mission WEC (Action d’Évangélisation Mondiale) en tant que coopérant. C’est là que j’ai été encouragé à me former pour le ministère et que j’ai reçu à cœur cette vocation pour la mission, en particulier en Afrique francophone. Depuis, j’y retourne environ deux fois par an dans le cadre des cours décentralisés que nous organisons avec l’Institut Biblique de Genève.
Et c’est en écoutant le professeur Don Carson, dans les années 2000, nous communiquer ce chiffre — que 80 % des pasteurs en Afrique n’avaient pas de formation adéquate pour encadrer une Église et être les bergers de leur troupeau — que j’ai été marqué. C’est un chiffre qui m’est resté.
Jean-Jacques : D’accord. Et ce projet, aujourd’hui, qui le porte ?
Pierre : L’idée de ce ministère est née dans le cadre d’Évangile 21, mais je suis aussi accompagné par l’Action Biblique Suisse et l’Action Biblique France. L’Action Biblique Suisse sera d’ailleurs officiellement mon employeur et j’aurai le statut de pasteur itinérant. J’ai également un comité de pilotage qui m’aide à la mise en place de ce projet. Mon ministère sera un peu plus large que celui d’Évangile 21 et ce sera aussi l’occasion pour moi de développer ce réseau en Afrique francophone. J’aimerais que les amis qui partagent nos convictions et notre confession de foi puissent se regrouper, comme nous l’avons fait en Europe francophone.
Jean-Jacques : D’accord. Et concernant Didasko plus spécifiquement, quels sont les premiers projets que vous avez déjà en tête ?
Pierre : La toute première étape consiste à identifier les partenaires qui partagent notre mission. Depuis quelques années, je me constitue un carnet d’adresses avec des responsables africains qui me sont recommandés et qui ont la même ligne théologique. J’ai également glané pas mal de contacts grâce aux œuvres missionnaires associées de l’IBG impliquées sur le terrain, ainsi que par nos stagiaires présents en Afrique francophone. Je suis donc à la recherche de personnes stratégiques à contacter.
L’une de nos valeurs fondamentales est de nous tenir à l’écoute de ces personnes, comme Conrad Mbewe nous le rappelait lors de la dernière conférence Évangile 21 : « Tenez-vous, vous les missionnaires, à l’écoute des besoins perçus par les leaders d’Afrique. » C’est précisément ce que je cherche à faire et que j’aimerais mettre en pratique.
Jean-Jacques : Avec ce chiffre de 80 % de pasteurs non formés, on perçoit bien l’urgence. On comprend aussi les valeurs qui animent Didasko. Concrètement, quels seront les moyens d’action pour faire face à ce défi ?
Pierre : Concrètement, l’idée est de proposer des modules de formation biblique de deux à quatre cours, répartis sur une période allant de quelques jours à deux semaines. Cela dépendra de la demande, car nous voulons rester à l’écoute des besoins. Nous proposerons aussi des ressources écrites et audio en français pour les pasteurs et les responsables d’assemblées, en partenariat avec des maisons d’édition. Et bien sûr, dans tout ce processus, nous nous appuierons sur des enseignants locaux.
Jean-Jacques : Quels sont les plus grands obstacles que tu identifies aujourd’hui ?
Pierre : J’en vois plusieurs, Jean-Jacques. Le premier est l’instabilité politique et sociale dans nombre de ces pays, avec des conflits armés qui génèrent un climat d’insécurité. Certaines régions sont aujourd’hui devenues difficiles d’accès, voire inaccessibles. Je pense aussi à la progression inquiétante de l’islam radical. De plus, depuis plusieurs années, je constate un certain rejet de l’Occident, et donc de tout ce qui en provient. Mon passeport suisse est un avantage pour l’instant, mais ce qui m’inquiète le plus se situe sur le plan théologique : les dérives doctrinales, notamment l’Évangile de la prospérité. C’est la raison pour laquelle nous croyons que l’un des meilleurs antidotes est précisément la formation et l’enseignement.
Jean-Jacques : Nous avons bien compris le besoin, les valeurs et les défis de ce projet. Si l’on souhaite en savoir plus, mieux connaître Didasko Afrique, comment peut-on te contacter ? Et pour ceux qui sont convaincus, comment peuvent-ils soutenir ce ministère ?
Pierre : Il suffit de se rendre sur le site didaskoafrique.com. On peut s’y inscrire pour recevoir la lettre de nouvelles. Quatre fois par an, j’enverrai des nouvelles et des sujets de prière. Le site offre également la possibilité, pour ceux qui le souhaitent, de soutenir financièrement le projet. Mais dans un premier temps, nous avons surtout besoin d’un élan d’intercession.
Jean-Jacques : Parfait, nous mettrons le lien en description de cette vidéo. Une dernière question pour conclure : comment pouvons-nous prier pour toi et pour Didasko Afrique aujourd’hui ?
Pierre : Le premier sujet est le discernement pour identifier les bons leaders et les pays prioritaires dans lesquels travailler. Mon carnet d’adresses est assez fourni, un tri devra donc s’opérer parmi la vingtaine de pays d’Afrique francophone. Priez que le Seigneur nous accorde, au comité de pilotage et à moi-même, la sagesse pour discerner où s’engager en priorité.
Un autre sujet : une première formation test est déjà prévue en Afrique du Nord au mois de novembre. Vous pouvez prier pour cela.
Enfin, priez pour que je puisse trouver, dans les pays qui seront retenus, des enseignants locaux avec qui collaborer.
Jean-Jacques : Merci beaucoup, Pierre. Chez Évangile 21, nous nous réjouissons vraiment de ce nouveau projet. Nous aurons l’occasion de te revoir, notamment lors du prochain congrès d’Évangile 21 en mai à Genève. Ce sera une bonne occasion d’échanger sur la mission et sur Didasko Afrique. À très bientôt, et merci pour le temps que tu nous as accordé.
Pierre : Merci, Jean-Jacques.
Pierre Klipfel est le président d’Évangile 21. Il a effectué sa formation théologique à l’IBG et à la faculté Jean Calvin. Il est responsable de la filière Mission Transculturelle de l’Institut Biblique de Genève, dont il a été directeur durant 14 ans. Il est également directeur de l’expansion francophone d’Évangile 21 et responsable du ministère Didasko Afrique qui contribue à la formation continue de pasteurs en Afrique francophone. Il est marié à Heidi et père de quatre enfants aujourd’hui adultes.
Jean-Jacques Riou est directeur des sites Évangile 21 et La Rébellution. Il sert en tant que pasteur à l’Eglise de l’Action Biblique à Étupes. Il est marié à Aude et père de deux garçons.