Mathieu, pasteur à Paris et enseignant en théologie, a donné une conférence sur la première lettre de Pierre, mettant en avant l’importance de pratiquer le bien malgré la souffrance. Il souligne que cette pratique est une preuve de la grâce de Dieu. Mathieu rappelle également que la résurrection de Jésus est une assurance inaltérable pour les croyants, et il a récemment publié un livre sur l’historicité de cet événement.
Le livre de Matthieu sur la résurrection : Peut-on croire à la résurrection de Jésus ?
Transcript
Cette transcription a été réalisée de manière automatique, merci de consulter l’original avant toute citation.
Matthieu, bonjour.
Bonjour.
Alors, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ?
Oui.
Donc, je suis pasteur à Paris depuis un paquet d’années maintenant.
J’ai commencé comme pasteur en 2008, donc c’est dire, dans une église sur la rue gauche de Paris, vers le centre, pas très loin de la tour Eiffel, l’église de Paris Centre rue de Sèvres.
Donc, ça, c’est mon activité principale, mais je suis également chargé de cours à l’Institut public de Nogent où je donne des cours d’herméneutique et d’exégèse.
Et puis, dans une dose un petit peu moindre, à la faculté de théologie de Vaux-sur-Seine où je donne un cours de Nouveau Testament et un cours d’homilétique.
Alors, ici, tu as donné une conférence sous la première lettre de Pierre et le thème, c’est « Témoins par la pratique du bien ».
Est-ce que tu peux nous donner un résumé, les idées clés ?
Oui.
Donc, mon passage allait donc du chapitre 3 verset 8 au chapitre 4 verset 6.
Et on peut dire que c’est un peu le cœur de la lettre, pas au sens où c’est la section la plus importante, mais on est vraiment au milieu de la lettre.
Et après avoir un peu passé en revue à la fois la vocation du chrétien et puis comment le chrétien se comporte en société, on arrive un petit peu à l’espérance chrétienne, à quoi ça ressemble l’espérance chrétienne.
Et ce que je trouve très fort dans cette section du texte, c’est que Pierre justement met l’accent sur la pratique du bien comme d’une certaine manière un signe, une preuve qu’on est comblé de la grâce de Dieu.
On est comblé de la grâce de Dieu malgré la souffrance, malgré tout ce qui est difficile.
Et donc, comblé de cette grâce, on peut s’efforcer de chercher le bien en toutes choses, à la fois dans notre propre manière de vivre, mais aussi dans le bien que nous recherchons pour les autres, les frères et sœurs, mais aussi les gens à l’extérieur de l’Église.
Mais après, je pense que Pierre, qui est un pasteur très sensible, sait que c’est contre-intuitif de rechercher le bien quand on souffre de rechercher le bien même de ceux qui nous font souffrir.
Et donc, il va motiver ça par une section centrale où il rappelle le triomphe de Jésus, le triomphe universel, le triomphe cosmique de Jésus qui certes est allé jusqu’à la mort, mais qui est ressuscité dans la gloire, qui a proclamé cette victoire, y compris aux puissances spirituelles mauvaises et qui est déclaré Seigneur pour toujours.
Et ensuite, après ce temps fort, qui en même temps a un passage, une section un peu compliquée sur le point de vue de l’exégèse, mais qui est un temps fort où il y a cette proclamation de victoire forte de Jésus, et bien au chapitre 4, on arrive un peu à l’idée que du coup, quelle vie on va choisir ?
Est-ce qu’on va vivre comme le monde qui, en fait a déjà perdu, même si dans les apparences, on a l’impression qu’il a gagné, ou est-ce qu’on va se ranger du côté du Seigneur qui a souffert, mais qui a été glorifié ?
Et donc, Pierre nous rappelle que ça vaut la peine de croire à la bonne nouvelle et de vivre pour Dieu.
Ça serait quoi ton message aujourd’hui pour quelqu’un qui nous regarde, qui passe par la souffrance, mais que tu aimerais encourager à continuer à garder les cas, pratiquer le bien aussi par ailleurs ?
Je pense que je mettrai l’accent sur tout ce qui est acquis en Christ, sur tout ce qui est acquis et que la pire des souffrances ne pourra pas nous enlever.
Donc, comme j’aime bien le répéter dans le cadre de mon ministère pastoral, on ne nous enlèvera jamais la mort de Jésus pour nous, on ne nous enlèvera jamais la résurrection de Jésus.
Ce sont des actes de Dieu qui sont posés dans l’histoire, qui sont inaltérables.
C’est pour ça d’ailleurs que Pierre, au début de sa lettre, nous dit que nous avons un héritage inaltérable, impérissable, il multiplie un peu les adjectifs.
C’est-à-dire que par ces actes objectifs de Dieu, eh bien notre avenir est scellé et certain.
Et ce n’est pas au sens d’une échappatoire où on oublie ce qu’on vit et on dit “ouais, un jour, je serai aussi elle”, etc.
Ce n’est pas tant ça l’idée.
Mais je pense que l’idée, c’est plutôt que parce qu’on a cette profonde assurance, même les choses les plus difficiles, en définitive, vont converger pour nous amener vers cette gloire.
Et donc, je ne dirais pas à quelqu’un qui souffre “ignore ta souffrance” ou “ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas, ça va passer”.
Mais je lui dirais “oui, cette souffrance, elle est là, mais ne perds pas de vue ce qui est assuré pour toi en Christ”.
Et en fait, ce sont les choses les plus importantes que nous avons en Christ et qui nous sont assurés.
Tout ce qu’il y a de plus essentiel, nous l’avons et nous pouvons en être sûrs.
Est-ce que tu pourrais nous dire aussi le lien entre finalement ce que tu as apporté ici à la conférence et le dernier ouvrage que tu as rédigé ?
Effectivement, j’ai écrit un petit livre sans prétention, vraiment une petite introduction à la question de l’historicité de la résurrection de Jésus.
Le livre s’appelle « Peut-on croire à la résurrection de Jésus ?
».
Il vient de sortir aux éditions GBU, donc Presse Biblique Universitaire, diffusée par Excelsis.
C’est un livre qui passe un peu en revue les raisons objectives de croire en la résurrection de Jésus, quels sont les arguments qui nous permettent d’estimer que nous avons des raisons solides, fiables, de croire dans les témoignages qu’il nous rapporte cette résurrection.
Je dirais que la résurrection de Jésus parcourt tout le Nouveau Testament, mais elle est très présente dans la première lettre de Pierre, dès le premier chapitre, cet héritage impérissable, qui nous garde par sa puissance, par la résurrection de Jésus.
La résurrection de Jésus, c’est précisément la preuve que la vie a triomphé de la mort, que la grâce de Dieu a triomphé du mal et du péché.
En revenant à la résurrection de Jésus et en étant encouragé par la fiabilité du témoignage sur la résurrection de Jésus, on peut revenir à cette assurance de notre vie, qu’encore une fois, Jésus est passé par la pire des souffrances, mais il en est sorti vainqueur pour toujours.
Et Pierre, à l’unisson avec le reste du Nouveau Testament, nous appelle à suivre cette trajectoire de Jésus, de la souffrance jusqu’à l’agonie.
Donc l’approche de mon livre est vraiment apologétique plutôt que théologique, mais bien sûr, c’est complémentaire.
Le fait d’être affermi dans la confiance qu’on peut avoir dans la résurrection de Jésus va nous permettre d’autant plus de saisir de l’assurance que cet événement nous offre.
Et puis pour nos contemporains qui souffrent autour de nous, qui ont besoin aussi de preuves de la résurrection, de l’existence de Jésus, de son œuvre, c’est peut-être aussi un chemin pour répondre à leur souffrance, répondre à la difficulté.
Tout à fait d’accord.
Merci.
Vas-y, c’était un truc à… Non, j’allais dire qu’hier soir, Henri Blocher a parlé de cette soif de vérité qu’il y a autour de nous, alors même que notre société a beaucoup battu en brèche la vérité.
Mais justement, on voit bien que les gens la recherchent partout et précisément, nous avons une foi qui est fondée sur l’affirmation d’un événement vrai, la résurrection de Jésus.
D’autres événements, bien sûr, sont affirmés dans la Bible, mais celui-là est au centre.
Et donc effectivement, pour nos contemporains, pour les personnes à l’extérieur de l’Église, nous pouvons, avec… pas de façon brutale ou péremptoire, comme si c’était une évidence qui s’imposait immédiatement à tous, mais nous pouvons argumenter de manière raisonnée, de manière sereine et apaisée sur le fait qu’il y a de bonnes raisons de croire dans la fiabilité de cet événement.
Souffrance, foi.
Absolument.
Ces deux thèmes sont bien liés.
Merci Mathieu.
Merci.
A la prochaine !
Matthieu Sanders est diplômé en sciences politiques et en théologie, et pasteur de l’Eglise baptiste de Paris-Centre (Association baptiste). Il est également professeur associé à l’Institut Biblique de Nogent, où il donne des cours de Nouveau Testament, et chargé de cours à la Faculté Libre de Théologie Évangélique à Vaux-sur-Seine (en Nouveau Testament et homilétique). Matthieu est l’auteur de deux ouvrages, une Introduction à l’herméneutique biblique parue en 2015 (éd. Edifac) et un petit commentaire sur les paraboles du Royaume, La pédagogie saisissante de Jésus, (éd. PBU/Farel) dont la parution est prévue courant juin 2021. Matthieu vit à Paris avec son épouse Talia et leurs trois enfants.
David Sautel s’est consacré au Christ dans son adolescence, il est un heureux mari et papa. Après avoir effectué une licence d’histoire ainsi qu’un master en didactique tout en prenant des cours de théâtre, il a étudié la théologie avec l’IBG et complété son parcours avec la FJC et la FLTE. David a été pasteur au sein des CAEF et a dans son parcours été bi vocationnel en travaillant dans les métiers du spectacle (comédien et professeur d’art dramatique). S’il anime encore aujourd’hui une émission de télévision protestante, David sert depuis la rentrée 2023 au sein de l’équipe de l’IBG.