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Je vais à mon tour apporter un petit complément en me focalisant sur une question un peu plus précise, celle du sabbat.

Un exemple pertinent de la TNA, de la théologie de la Nouvelle Alliance, concerne la question du sabbat.

Est-ce que le dimanche devrait être considéré comme le sabbat chrétien ?

Et c’est vrai qu’en Occident on peut avoir cette impression que le dimanche devrait être considéré comme le sabbat chrétien, mais je trouve intéressant de se rendre compte en réalité qu’il y a diversité de réponses à cette question.

Alors j’ai fait quelques recherches sur internet pour avoir des éléments de réponse ou des réponses parfois contradictoires issues du christianisme global.

Par exemple, l’église qu’on appelle Barthoma ou l’église Saint Thomas qui est une église indienne qui remonte au premier siècle, elle a pendant longtemps observé le jeudi comme le jour saint et non pas le dimanche.

Pourquoi vous allez me dire ?

Et bien tout simplement parce que c’est le jeudi saint, c’est le jeudi où Jésus a institué la communion, la sainte scène, vous l’appelez comme vous voulez.

Donc un exemple.

Autre exemple, l’église éthiopienne orthodoxe qui remonte aussi au premier siècle.

C’est vrai que nous parfois on a une vision très ethnocentrique mais il ne faut pas oublier que beaucoup d’églises africaines et asiatiques remontent au premier siècle.

Et bien elle, l’église éthiopienne orthodoxe, elle observe jusqu’à aujourd’hui le samedi comme le sabbat et également le dimanche comme le jour de la résurrection.

Donc ils ont deux jours saints, vous avez deux sabbats pour le prix d’un.

Bon, si j’ai des amis éthiopiens qui écoutent ce soir, c’est juste une blague.

Et puis troisième exemple, bien entendu nos amis adventistes du septième jour qui eux honorent le samedi comme le jour saint, le samedi comme le sabbat continué.

Donc vous voyez à partir de ces trois exemples, et j’aurais pu en citer d’autres, qu’en réalité ce n’est pas si simple que cela.

Alors devant une telle diversité d’opinions, est-ce que les chrétiens devraient observer le sabbat et si oui, quel jour ?

Nos amis réformés, notamment réformés presbytériens écossais, répondent unanimement en disant le dimanche est le sabbat chrétien.

Il y a bien une transformation, pour reprendre un vocabulaire de la TNA, mais cette transformation c’est simplement qu’on ait passé du samedi au dimanche, jour de la résurrection.

Alors le sujet est vaste et bien entendu il serait vain de vouloir y répondre d’une manière exhaustive et je n’en ai pas les compétences donc je vais simplement donner quelques points.

Pour bien comprendre le sabbat, il me semble qu’il faut faire une théologie biblique du repos dans la Bible.

Une théologie biblique, c’est-à-dire le déploiement de la révélation au travers de l’histoire.

Alors qu’en est-il du repos dans la Bible ?

Et bien en fait c’est un thème qu’on retrouve dès le départ, c’est le livre de la Genèse.

Le thème biblique du repos prend racine dans le récit de la création avec les fameux versets de Genèse 2, versets 1 à 2 que je vais citer.

« Ainsi furent achevées les cieux et la terre et toute leur armée.

Dieu acheva au septième jour son œuvre qu’il avait faite et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite.

Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.

» C’est la parole de Dieu.

Alors on n’a pas le temps de faire une exégèse très ciselée mais c’est très intéressant et tout à fait notable qu’il y a ce refrain qui revient pour les six premiers jours « Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut tel jour, tel jour.

» Mais en fait ce fameux refrain « il y eut un soir, il y eut un matin » cesse avec le sixième jour.

D’une façon étonnante pour l’auteur de la Genèse, le septième jour est toujours en cours.

Comme s’il cherchait à nous dire que l’un des objectifs de Dieu en créant le monde c’était de partager son repos.

Mais toutefois comme vous le savez, nos premiers parents ont mis à mal le repos divin par leur désobéissance.

Alors que l’homme avait été invité, l’homme, la femme avait été invité à rentrer dans le repos divin, et bien depuis la chute comme dit saint Augustin, nos cœurs sont sans repos tant qu’ils ne se reposent pas en vous.

L’homme, la femme séparée de Dieu est sans repos.

Alors pour résumer à grands traits encore une fois, Dieu ne va pas abandonner l’homme, la femme à sa peine, mais il va préparer un plan de restauration.

Et une étape décisive de ce plan de restauration ça va être bien entendu l’alliance cinéithique, l’alliance au Sinaï, l’alliance contractée avec Israël, avec le médiateur qui est Moïse.

Il va donc se révéler au peuple d’Israël à qui il va confier le sabbat comme le quatrième commandement.

On voit ça notamment en Exode chapitre 20.

Et en fait le sabbat renvoie directement à ce repos divin originel.

Mais en même temps le sabbat fonde aussi la liberté d’Israël qui est libérée du joug des Égyptiens, ce qui le distingue de tous les autres peuples.

Ben oui la différence entre un peuple esclave et un peuple libre c’est que l’esclave ne se repose pas, il est condamné à travailler sans relâche jour et nuit.

Et en même temps le sabbat est aussi le signe du repos que Dieu veut réinstaurer dans sa création.

Donc on voit que même le sabbat en réalité est un signe complexe avec cette idée du repos originel, du repos à venir et puis du repos de la liberté.

Et à ce propos il faut bien noter que le sabbat est un commandement particulier donné à un peuple particulier qui pointe vers un principe plus grand.

Principe qui renvoie comme je viens de le dire à la création et à la nouvelle création mais aussi à la rédemption.

Un jour par semaine les Israélites devaient donc cesser leur activité et octroyer une relâche à leurs serviteurs et à leurs animaux.

Mais vous savez parfois lorsqu’on parle de repos aujourd’hui on a l’impression qu’on parle de relâchement complet mais ce n’était pas un jour pour parler un petit peu vulgairement de flemme nationale, c’était plutôt un jour de consécration nationale.

Un jour consacré au créateur et au rédempteur d’Israël.

Mais toutefois pour pouvoir pleinement profiter du repos de Dieu, Israël devait comme Adam obéir à Dieu.

On le voit dans l’entrée difficile dans le pays et on voit que le péché empêche une grande partie du peuple d’entrer dans le repos de Dieu.

Et même une fois dans la terre sainte, la terre censée apporter ce repos, la désobéissance et l’incrédulité du peuple l’ont empêché de demeurer dans le repos de Dieu.

A cause de cette désobéissance répétée, Israël va être déporté et chassé de la présence de Dieu et de la terre promise.

Alors bien entendu il faut comprendre que la terre promise est un signe annonciateur de la nouvelle création.

Et donc entrer dans ce repos, entrer dans la terre promise et y demeurer, ça voulait dire jouir des bénédictions de l’Alliance.

Mais à cause du péché, le peuple a été expulsé.

Heureusement par la bouche des prophètes, le Dieu de grâce va néanmoins annoncer la venue d’un Messie qui va venir pour apporter quoi ?

Eh bien notamment le repos.

On le voit dans Esaïe 61, vous pouvez aller voir, qui est cité je crois en Luc chapitre 4, où le Messie, ou en tout cas loin de l’éternel, vient pour apporter une année de grâce, vient pour apporter l’année du jubilé, la libération.

Et donc fort heureusement Dieu n’a pas dit son dernier mot et ce qu’il promet, il l’accomplit.

Il va envoyer Jésus son fils, le Messie, le fils qui soutient toutes choses va venir pour se faire petit enfant.

Et une fois devenu adulte, Jésus va commencer à opérer des miracles, des signes de la restauration de la bonne création de Dieu.

Et il va notamment le faire le jour du sabbat, le jour du sabbat.

Comme pour montrer que le sabbat était un signe du royaume à venir et non pas une fin en soi.

Jésus va même interpeller les foules en disant « Venez à moi, vous toutes qui êtes fatiguées et chargées et je vous donnerai du repos ».

Le vrai repos est en Christ.

Et le Seigneur va même se présenter comme le maître du sabbat, c’est-à-dire celui qui est au-dessus mais aussi celui qui en révèle la vraie nature, c’est-à-dire prendre soin des autres et honorer Dieu.

A la croix, Jésus va accomplir sa plus grande œuvre, il va mourir pour les pécheurs.

Et en expirant, Jésus va prononcer ces fameux mots « Tout est accompli ».

Et par là, il voulait dire que son œuvre était achevée, qu’il avait accompli ce pour quoi il avait été envoyé.

Le Seigneur voulait ainsi signifier qu’il avait accompli sa mission, qu’il avait achevé son œuvre et qu’il pouvait ainsi entrer dans son repos légitime.

Et comme nous le savons tous, Jésus est ressuscité le troisième jour, il est monté et il s’est assis à la droite de Dieu, il est entré dans le repos éternel.

Désormais, nous pouvons nous aussi nous reposer dans son œuvre parfaite, son œuvre accomplie à la croix.

Nul besoin de nous agiter pour essayer d’acquérir notre salut à la sueur de notre front, nous pouvons pleinement nous reposer dans ce que Jésus a déjà accompli.

Christ a tout accompli.

En fait, obéir au sabbat aujourd’hui, ça signifie faire confiance à Christ.

Si un croyant, prenons un exemple hypothétique, mais si un croyant s’échinait à essayer de respecter le sabbat sans placer sa foi en Christ, eh bien, en fin de compte, cela ne lui servirait de rien.

Et Hébreu 4 me semble à cet égard être le passage clé, puisqu’il décrit Jésus comme notre repos du sabbat.

L’auteur nous appelle à entrer dans le repos que Christ nous a acquis.

Et l’alternative, ça consiste à s’endurcir à l’image des Hébreux au désert, à cause de leur incrédulité, dû à refuser à la génération du désert le repos en terre promise.

Il y a ces mots forts qui sont une citation du livre des nombres, je crois, en Hébreu 3, verset 11, ils n’entreront pas dans mon repos.

L’auteur de l’Épître aux Hébreux supplie ses auditeurs, ou plutôt ses lecteurs, pardon, de ne pas tomber dans le même piège en Hébreu 4, verset 9 à 11.

Je le cite, Hébreu 4, verset 9 à 11, il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu.

En effet, celui qui entre dans le repos de Dieu se repose lui-même de son activité, tout comme Dieu s’est reposé de la sienne.

Donc, vous voyez là, on revient au repos originel de Genèse, chapitre 2.

Je continue la citation.

Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

Hébreu 4, verset 9 à 11, la parole de Dieu.

Donc là, vous voyez bien que dans l’esprit de l’auteur de l’Épître aux Hébreux, il n’est pas question d’un jour particulier, que ce soit le samedi, que ce soit le dimanche, que ce soit le jeudi.

Non, il est plutôt question d’un principe créationnel et rédemptif, d’une attitude face à Jésus et à son offre de repos.

En gros, Jésus nous a acquis une rédemption encore plus grande que celle d’Égypte et il nous offre une terre promise encore plus belle que celle d’Israël.

Alors, pourquoi la refuser ?

Pourquoi ne pas nous reposer en Christ ?

Ainsi, lorsque nous nous reposons, non seulement nous profitons du salut en Christ, mais en plus, nous soupirons après l’éternité.

Le repos qui nous est donné aujourd’hui, aussi agréable soit-il, demeure incomplet.

En fait, pour pouvoir pleinement bénéficier du vrai repos, du repos éternel, nous attendons le retour de Jésus-Christ.

Et lorsque Jésus reviendra, il nous ressuscitera pour le vrai repos.

Alors, en attendant, qu’est-ce qu’on doit faire concrètement ?

Après avoir vu ce survol de théologie biblique, que devons-nous faire aujourd’hui ?

Mais je crois qu’il est bon et sage de mettre un jour à part dans la semaine et surtout de célébrer le repos que Jésus nous a acquis en Christ.

Je crois même qu’on peut légitimement appeler le dimanche le jour du Seigneur.

Mais je crois qu’en réalité, ce référentiel fait plutôt référence au jour de l’éternel.

Je ne vais pas le temps de rentrer dans les détails techniques, mais il y a des problèmes de traduction parce qu’on est passé de l’hébreu au grec avec la version des Septantes et puis les bibles protestantes appellent cela le jour de l’éternel.

Mais jour de l’éternel et jour du Seigneur, c’est le même référentiel, c’est le même jour en fait.

C’est le jour de la vengeance de Dieu, c’est le jour de l’intervention divine, c’est le jour dont il était question dans Esaïe 61.

Donc le jour du Seigneur, ce n’est pas tant le sabbat que le jour de l’intervention décisive de Dieu pour juger et restaurer.

Mais toutefois, ce jour ne devrait pas être appelé le sabbat parce que la Bible ne le fait jamais.

Et sur les dix commandements, neuf sont réitérés d’une manière ou d’une autre comme Mathieu vient de le dire, mais un n’est pas mentionné dans le Nouveau Testament.

Il s’agit de celui du sabbat.

Ce jour ne devrait pas être appelé sabbat parce que la Bible ne le fait jamais.

Le sabbat était un signe donné à Israël du Messie à venir et de sa nouvelle création qui appartenait à l’ombre, c’est-à-dire à l’ancienne alliance.

Et j’aimerais terminer avec ces mots de Colossiens 2 versets 16 à 17 qui nous avertissent.

Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou à propos d’une fête, d’un nouveau mois ou du sabbat.

Tout cela n’était que l’ombre des choses à venir, mais la réalité est en Christ.

Alors mes frères, mes sœurs, ne restons pas dans l’ombre, mais aspirons à la réalité.

Nous pouvons nous reposer chaque jour en Christ en mettant, oui c’est vrai, aussi le dimanche à part pour le culte de Dieu, mais certainement pas en considérant que nous sommes sous le sabbat.

Le sabbat appartient aux choses anciennes.

Dans la nouvelle alliance, la réalité est en Christ, celui qui est et qui demeurera notre seul vrai repos.

Amen.