Méditation
STEPHEN UM
Les chrétiens ont pour obligation d’obéir aux dix commandements car les dix commandements sont les lois de Dieu. Par l’interprétation que Jésus en fait lors du Sermon sur la Montagne, nous comprenons que les critères de la loi sont bien plus élevés que nous pourrions le supposer. Celle-ci n’ordonne pas seulement de ne pas commettre d’adultère, de ne pas commettre de meurtre et de ne pas voler. Lorsqu’il interprète le sixième commandement, Jésus dit que si j’entretiens de l’amertume en mon cœur, si je suis incapable de pardonner à quelqu’un, si je traite quelqu’un de raca (c’est-à-dire que je le considère comme insignifiant), alors j’ai assassiné cette personne dans mon cœur. Il dit aussi que si je convoite une femme en mon cœur, j’enfreins le septième commandement en commettant l’adultère. Et, de même, je suis coupable de cupidité si je suis matérialiste et non pas radicalement généreux. Jésus fixe donc la barre des commandements très haut !
Martin Luther écrit qu’il est impossible de transgresser n’im- porte lequel des commandements sans transgresser d’abord le premier. En effet, si j’enfreins un des commandements, c’est que je considère d’autres choses comme primordiales. Dieu n’est plus mon bien suprême et ces choses prennent sa place dans ma vie.
Luther dit également que, dans les dix commandements, chaque interdiction ou restriction a son pendant positif. Ainsi, lorsqu’il est dit «Tu ne commettras pas de meurtre» (Exode 20:13), cela signifie que je dois aimer les autres d’un amour radical, mes voisins et mes ennemis. Et de l’ordre « Tu ne commettras pas d’adultère » (Exode 20:14) découle que je dois être fidèle à ma femme ou à mon mari, et reconnaître la sexualité comme étant un merveilleux cadeau de Dieu. Si je suis marié, je dois donc comprendre que le mariage est une alliance, un engagement entre un homme et une femme. Quand il est dit «Tu ne commettras pas de vol» (Exode 20:15), cela doit être compris comme «Tu seras radicalement généreux ».
Voici les responsabilités qui incombent aux chrétiens lorsqu’ils veulent donner suite aux dix commandements. Mais le problème, c’est que nous sommes incapables d’y obéir parfaitement. Com- ment donc pouvons-nous résoudre ce dilemme?
Jésus-Christ est le second Adam, le véritable Israël, le représentant et chef divin, venu pour satisfaire lui-même parfaitement aux exigences de la loi. Son obéissance et sa justice nous sont désormais imputées, nous rendant ainsi capables d’obéir aux impératifs de la loi, et de satisfaire à ses exigences. Même lorsque nous ne parvenons pas à y obéir parfaitement, nous savons que nous ne serons pas condamnés par la loi. Nous restons confiants alors que nous nous efforçons d’obéir à la loi de Dieu, sachant que Jésus-Christ a satisfait à ses exigences à notre place et de manière parfaite. Nous pouvons donc vivre sans craindre d’être rejetés par Dieu à cause de notre désobéissance ou à cause de notre obéissance imparfaite. Nous savons, en effet, que Jésus-Christ a accompli toutes ces choses en satisfaisant parfaitement aux exigences de la loi à notre place.
Commentaire
MARTYN LLOYD-JONES (1899 – 1981)
L’homme est incapable d’obéir aux dix commandements. Et pourtant, il parle avec légèreté d’obéir au Sermon sur la Montagne, et d’imiter le Christ [...] Les Juifs formaient un peuple à qui Dieu avait donné sa loi par son serviteur Moïse, mais ils ne pouvaient pas obéir à cette loi. Ils ne pouvaient pas garder les dix commandements. Personne n’a jamais parfaitement obéi aux dix commandements [...]
Et si un homme ne peut garder les dix commandements tels qu’il les comprend, comment pourrait-il leur obéir à la lumière de l’interprétation du Seigneur Jésus-Christ? C’était tout le problème des pharisiens qui haïssaient tellement Jésus qu’ils finirent par le crucifier. Ils pensaient obéir aux dix commandements et à la loi morale. Mais notre Seigneur va les convaincre du contraire et il les déclarera coupables. Ils affirmaient n’avoir jamais commis de meurtre. N’allez pas si vite, leur dit notre Seigneur. Avez-vous déjà traité votre frère d’imbécile ? Si oui, vous êtes coupables de meurtre. Le meurtre, ce n’est pas seulement l’acte de tuer physiquement un homme ; c’est l’amertume et la haine dans votre cœur [...] Et vous vous souvenez que Jésus a enseigné la même chose à propos de l’adultère. Ils affirmaient être innocents. N’allez pas si vite, leur dit notre Seigneur. Vous dites ne jamais avoir commis l’adultère ? «Mais moi, je vous dis: Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur.» (Matthieu 5:28). Il est coupable: il a convoité, il a désiré. Vous voyez, lorsque notre Seigneur vient interpréter la loi, il explique qu’un mauvais désir est aussi condamnable qu’un acte. Aux yeux de Dieu, idées et pensées sont aussi condamnables qu’un acte commis.