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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Nombres 3 ; Psaumes 37 ; Cantique des cantiques 1 ; Hébreux 1

Bien que le Cantique des cantiques soit l’un des livres bibliques les plus difficiles à interpréter (ou peut-être parce qu’il l’est), il a gagné les faveurs du public aussi bien juif que chrétien. Il a fait l’objet de très nombreux commentaires et de sermons. L’espace nous manque pour engager une longue discussion sur ce livre ; je me contente donc de résumer mes conclusions à ce sujet en quatre points avant de méditer Cantique des cantiques 1.

1° Beaucoup ont nié le fait que ce livre parle de l’amour sexuel, et le présentent comme une allégorie de l’amour entre Dieu et Israël ou entre Christ et l’Église. Je ne partage pas cette analyse. Le Cantique des cantiques contient tellement de détails manifestement humains et sexuels (surtout si on sait apprécier l’ancien symbolisme sémitique) qu’il est impossible que le texte ait une signification allégorique. De plus, les nombreux parallèles dans la poésie romantique de la littérature sapientiale ancienne obligent à conclure que ce genre était bien connu à cette époque-là.

2° Après avoir bien reconnu l’amour humain et sexuel que ce livre célèbre – car Dieu a fait de nous des êtres humains sexués, et la littérature sapientiale insiste souvent sur la gloire de l’ordre créé – nous ne sommes pas loin de la vérité si nous voyons également dans le cadre canonique un lien typologique avec Dieu et Israël, avec Christ et l’Église. C’est en effet un thème fréquemment évoqué dans les deux Testaments (p. ex. Osée ou Apocalypse 21).

3° Certains commentateurs discernent trois personnages dans le livre : la femme, son berger bien-aimé, et le roi lascif qui tente d’ajouter cette femme à son harem. Tout compte fait, il semble préférable de ne voir que deux parties principales, la femme et son fiancé à la fois roi et berger. Les « filles de Jérusalem » qui apparaissent régulièrement (p. ex. v. 5) sont les demoiselles d’honneur de la bien-aimée.

4° Il semble assez évident que la consommation du mariage a lieu entre 3.6 et 5.1, avec des chants nuptiaux. Cela n’empêche toutefois pas le livre d’évoquer la sexualité dans les chapitres précédents. Pourtant, loin d’approuver la promiscuité (comme certains commentateurs l’affirment), le livre prend fermement la défense de l’amour exclusif et monogame. Ce qui est moins certain est que la pensée progresse de façon logique et linéaire.

La bien-aimée prend souvent l’initiative (v. 2s.). Elle n’est pourtant pas sûre d’elle-même. Sa longue exposition au soleil, apparemment imposée par ses frères (ce qui peut signifier que son père était mort) qui tiennent à ce qu’elle s’occupe des vignes, fait d’elle une jeune fille de la campagne au teint bronzé (v. 5-7). Ses amies (v. 8) la rassurent, tout comme son fiancé (v. 9-11). Après son soliloque sensuel (v. 12-14), la section s’achève sur une série d’échanges espiègles entre la jeune fille et son amoureux (1.15-2.2). Le texte évoque Proverbes 30.19.

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