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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Nombres 17.16-18.32 ; Psaumes 55 ; Ésaïe 7 ; Jacques 1

Les interprétations d’Ésaïe 7 sont légion. Deux seulement me paraissent plausibles.

Le cadre est assez clair (v. 1-12). Ahaz, le roi de Juda, est terrifié à l’idée que le royaume du nord, Israël, s’allie à la Syrie pour détruire le royaume du sud, Juda. Il refuse donc de se joindre à leur campagne contre l’Assyrie, la superpuissance de l’époque. Il estime même qu’en devenant vassal de l’Assyrie, il se protège du même coup contre le royaume du nord et contre la Syrie. L’Éternel ordonne à Ésaïe de prendre son fils Chear-Yachoub (nom qui peut signifier soit « un reste reviendra » soit « un reste se repentira ») et d’aller à la rencontre du roi Ahaz au bout de l’aqueduc ; le roi est apparemment en train d’inspecter la réserve d’eau en vue d’un siège prolongé. Ésaïe a une solution radicalement différente à lui proposer : qu’il se confie en Dieu et en personne d’autre, et celui-ci protégera Jérusalem et Juda. Sous une fausse piété, Ahaz refuse (v. 12). Il doit donc s’attendre au jugement : l’Assyrie dont Ahaz courtise la protection attaquera bientôt le royaume de Juda et le vaincra (v. 17-20).

Les difficultés surgissent à propos de la prophétie concernant Emmanuel. Pour les uns, la fin d’Ésaïe 6, qui annonce la venue d’un reste fidèle, est liée au nom du fils d’Ésaïe : un reste au moins se repentira, et Ahaz est invité à en faire partie. Sion, dépeinte sous les traits d’une jeune femme, donne naissance au reste fidèle, au terme de ses souffrances. Ce « fils » reçoit le nom d’Emmanuel précisément parce que Dieu est avec nous, le reste fidèle. Remarquons le passage de « ton Dieu » (v. 11) à « mon Dieu » (v. 13). Avant que ce « fils » atteigne l’âge du discernement moral (juste quelques années), le pays aura été dévasté par les Assyriens (v. 17), puisque l’Éternel lui-même appellera les ennemis. Avant que cela ne se produise (v. 16a), les pays d’Israël et de Syrie seront réduits à l’état d’abandon. Du reste fidèle sortira le Messie ; c’est pourquoi Matthieu 1.23 peut appliquer le verset 14 à Jésus.

Pour les autres, malgré son langage de piété (v. 12), Ahaz a totalement rejeté l’appel que l’Éternel lui a adressé de lui faire confiance et d’abandonner toute idée d’alliance avec l’Assyrie. Dans ces conditions, le « signe » promis dans les versets 13 et 14 n’est pas destiné à inviter à la repentance, mais à confirmer la condamnation divine (p. ex. Exode 3.12 ; 1 Samuel 2.34 ; Ésaïe 37.30). À en juger par la proposition étonnante du verset 11, le signe doit être spectaculaire, et ne pas se limiter au temps qui s’écoulera avant que la jeune fille devienne enceinte. Malgré tous les raisonnements contraires, le mot traduit par « jeune fille » désigne vraiment une jeune fille vierge. Dans cette façon de comprendre les choses, la prophétie relative à Emmanuel est vraiment messianique. Le titre « Dieu avec nous » annonce le titre « Dieu puissant » appliqué au Messie davidique dans Ésaïe 9.1-6. Sa venue confirme rétroactivement tout le jugement prononcé.

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