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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Nombres 16-17.15 ; Psaumes 52-54 ; Ésaïe 6 ; Hébreux 13

Il est probable que la vision et la vocation d’Ésaïe (Ésaïe 6) se soient situées au début de son ministère, mais qu’elles aient été rapportées seulement ici pour des raisons thématiques. Après la série des « malheurs » prononcés sur le peuple, Ésaïe en prononce un sur lui-même (v. 5), ce qui montre qu’il ne s’est jamais considéré lui-même comme juste en tant que prophète. De plus, la séquence de sa vocation – la vision de Dieu (v. 1-4), la prise de conscience de son péché et sa confession (v. 5), sa purification (v. 6-7) et le mandat reçu (v. 8-13) – est justement celle par laquelle Israël doit passer s’il veut retrouver son rôle de serviteur du Dieu vivant. C’est également la succession des expériences que nous devons faire. Plusieurs éléments de la vocation d’Ésaïe sont repris dans les chapitres suivants, conférant une valeur hautement stratégique à la place occupée dans le livre par le récit de sa vision. Voici quelques remarques :

1° Ésaïe vit le Seigneur assis sur un trône l’année de la mort du roi Ozias, comme s’il fallait qu’un roi terrestre meure pour qu’Ésaïe puisse commencer à entrevoir la majesté terrifiante du Roi divin.

2° Les séraphins, un ordre supérieur d’êtres angéliques, mettent le trône en relief par leur adoration et leur louange. Dieu est le Dieu « trois fois saint ». En langage biblique, l’adjectif « saint » décrit Dieu de la manière la plus complète ; ce terme inclut sa transcendance et sa justice (5.16).

3° Lorsque l’être fini, impur et mortel entre en contact avec le Dieu infini, pur et immortel, il doit nécessairement éprouver un profond sentiment d’indignité. Entrevoir Dieu, c’est commencer à nous rendre compte de notre condition terrible et désespérée. La sainteté de Dieu met en lumière notre nature rebelle et souillée, comme aucune comparaison entre membres de la race rebelle ne peut le faire. Ici, Ésaïe se condamne, car en présence de Dieu, il est vain de vouloir évoquer des degrés dans le péché.

4° Seule la purification par les charbons pris sur l’autel, prescrite par Dieu, est efficace pour ôter le péché d’Ésaïe.

5° Pour la première fois dans cette vision, Dieu parle et cherche des volontaires (ce qui est en soi un acte de pure grâce). Lorsque Ésaïe s’offre, c’est moins le cri d’un héros que la supplication du pardonné. C’est comme s’il disait : « Regarde-moi ! Est-ce que je conviens ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire ? Voudrais-tu s’il te plaît te servir de moi ? »

6° Ésaïe reçoit la mission de prêcher jusqu’à ce que le jugement irrévocable tombe. Il n’y a aucun espoir de réveil spirituel. C’est déjà trop tard. La prédication ne servira qu’à endurcir le peuple. La seule lueur d’espoir – admirablement développée plus loin dans le livre (11.1) – est que, de la souche de la nation détruite, sortira une vie nouvelle et de ce « reste » surgira la postérité promise (v. 13b).

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