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Les prescriptions de Lévitique 17 imposaient des restrictions aux Israélites qui voulaient observer fidèlement les clauses de l’alliance.

La première (v. 1-9) limite les sacrifices à ce que la loi de Moïse ordonne et sanctionne. Il semblerait que des Israélites offraient des sacrifices en plein air, là où ils se trouvaient (v. 5). On peut raisonnablement penser que certains de ces sacrifices étaient authentiquement offerts à l’Éternel, mais d’autres pouvaient facilement se transformer en offrandes à des divinités païennes locales (v. 7). L’obligation imposée aux gens de soumettre leurs sacrifices à la discipline du tabernacle (puis du Temple plus tard) visait à faire disparaître le syncrétisme et à enseigner au peuple les structures théologiques inhérentes à l’alliance mosaïque. Celui qui offrait un sacrifice dans la campagne pouvait facilement se dire que cette pratique religieuse lui vaudrait les faveurs de Dieu (ou des dieux) sous forme de récoltes abondantes et de chevreaux plus vigoureux. Le système du tabernacle et du Temple faisait passer les pratiques religieuses par le biais des Lévites qui enseignaient la volonté de Dieu. Dieu lui-même avait institué ce système, il n’acceptait que les médiateurs attitrés et des sacrifices prescrits. Toute l’organisation avait pour but de souligner la transcendance de Dieu, de montrer clairement la laideur essentielle du péché, d’enseigner que Dieu acceptait l’être humain uniquement si son péché avait été expié. Ce système présentait en outre deux avantages. Il rassemblait le peuple à Jérusalem à l’occasion des trois grandes fêtes annuelles, assurant ainsi la cohésion du peuple de l’alliance ; il ouvrait également la voie au sacrifice suprême en enseignant aux générations de croyants, par les sacrifices annuels qu’ils offraient, que le péché doit être expié selon les dispositions divines ; sans quoi il n’y a aucun espoir de pardon pour personne.

La seconde (v. 10-16) est l’interdiction de consommer du sang. Dieu en donne la raison : « Car la vie de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il serve d’expiation pour votre vie, car c’est par la vie que le sang fait l’expiation » (v. 11). Le passage ne reconnaît pas de pouvoirs magiques au sang. Après tout, la vie ne se trouve pas dans le sang séparé du reste du corps ; de plus, l’interdiction de manger du sang ne pouvait jamais être parfaitement suivie (car malgré toutes les précautions pour vider un animal de son sang, il en reste toujours un peu). Dieu veut faire comprendre qu’il n’y a pas de vie dans un corps privé de sang ; celui-ci est donc l’élément physique évident qui symbolise la vie. Pour enseigner au peuple que seul le sacrifice de la vie peut expier le péché – car la sanction du péché c’est la mort – il est difficile d’imaginer une interdiction plus convaincante. Nous rappelons ce principe chaque fois que nous nous approchons de la table du Seigneur.

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