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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Juges 7 ; Actes 11 ; Jérémie 20 ; Marc 6

Ce chapitre (Jérémie 20) nous fait connaître les circonstances extérieures et le désarroi intérieur vécus par Jérémie, à cet instant de son ministère.

1° Les circonstances extérieures à Jérémie. Le sacrificateur Pachhour, fils d’Immer, est l’« inspecteur en chef » du Temple, en quelque sorte le responsable de la sécurité sous les ordres du souverain sacrificateur. Les actions et les paroles de Jérémie au chapitre précédent, annonçant la destruction de Jérusalem et de son Temple, ont été interprétées comme une forme de trahison ou de blasphème, d’autant plus que Pachhour lui-même avait prophétisé « ce qui est faux » (v. 6) en affirmant que jamais l’Éternel ne laisserait tomber sa ville entre les mains des païens (cf. 14.14-15). Jérémie a donc été arrêté et frappé, sans doute en respectant le nombre légal de coups, c’est-à-dire 40 (Deutéronome 25.3, ce nombre avait été réduit d’une unité au temps de Paul, afin d’être certain que cette limite ne serait pas dépassée, 2 Corinthiens 11.24). Jérémie passe une nuit aux fers, entravé, un châtiment qui provoquait des terribles crampes musculaires à cause de la position que la victime était obligée d’adopter. Le lendemain matin, Pachhour change d’avis et fait libérer le prisonnier. S’il croit que cette mesure d’indulgence aura raison du courage de Jérémie, il se trompe : le prophète se sert de cette occasion pour affubler Pachhour d’un nouveau nom qui signifie « effroi de tous côtés » (v. 3-4), autre façon pittoresque d’annoncer le jugement qui frappera à coup sûr, quand toutes les fausses prophéties de Pachhour seront exposées et reconnues pour ce qu’elles sont.

2° Le désarroi intérieur de Jérémie. Si le prophète fait preuve d’un grand courage, les versets qui suivent (v. 7-18) révèlent quelque chose de son angoisse personnelle. À ce moment-là, Jérémie annonce des jugements divins depuis des décennies, mais ils ne se sont pas encore produits. Il est donc de plus en plus facile pour les habitants du pays de se moquer de lui et de le rejeter. La patience de l’Éternel est devenue une raison de cynisme (comme dans 2 Pierre 3.8-9). Jérémie décide provisoirement de garder le silence ; toutefois, la parole prophétique qui bouillonne en lui devient si forte qu’il ne peut plus se taire (v. 9). Alors il parle, et ses amis d’autrefois l’écoutent avec une condescendance moqueuse, espérant qu’ils pourront rapporter aux autorités certains propos susceptibles de faire enfermer ce fou (v. 10). Jérémie oscille entre une foi ferme et fixée sur Dieu, certain que celui-ci finira par lui donner raison (v. 11-13), et un désespoir débilitant qui lui fait souhaiter n’être jamais né et le plonge dans un apitoiement sur lui-même bien compréhensible (v. 14-18).

Rares sont les serviteurs de Dieu qui n’ont jamais connu ces hauts et ces bas. Ceux qui servent le Seigneur dans des endroits difficiles passent dans une certaine mesure par les mêmes expériences que Jérémie. Priez pour les responsables chrétiens, en particulier pour ceux qui accomplissent un travail profondément décourageant.

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