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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Juges 6 ; Actes 10 ; Jérémie 19 ; Marc 5

La guérison du Gérasénien possédé par une « légion » de démons (Marc 5.1-20) exige des explications et la réflexion sur plusieurs points. Considérons-en six.

1° La scène se déroule dans un territoire païen à l’est du lac de Galilée, dans la région de la Décapole (v. 20), ensemble de dix villes regroupées sous une administration largement païenne, ce que confirme la mention d’un troupeau de pourceaux, qu’aucun Juif digne de ce nom n’aurait gardé.

2° Le pauvre hère décrit dans ces versets était soumis à des attaques cycliques. Parfois, il était assez calme pour que les habitants du village puissent l’enchaîner. Lors de ses crises, en revanche, ses forces décuplaient, il brisait ses chaînes et se libérait. Sans feu ni lieu, il errait parmi les tombes, il poussait des cris stridents et se lacérait le corps ; bref, cet homme était déjà dans la phase ultime de la destruction infligée par les puissances démoniaques (v. 5). N’allons cependant pas jusqu’à attribuer systématiquement à une activité démoniaque tout ce qui s’apparente aujourd’hui à la folie ; ne versons pas non plus dans l’autre extrême qui réduit le démonisme à un déséquilibre chimique dans le cerveau.

3° Les paroles adressées à Jésus (v. 6-8), bien que prononcées par l’homme, sont le fait de « l’esprit impur ». Celui-ci en sait assez pour a) discerner qui est Jésus et b) vivre dans l’horrible attente de la damnation qui lui est réservée.

4° Cet échange entre Jésus et l’esprit impur comporte deux éléments qui ne se retrouvent dans aucun des autres récits d’exorcisme rapportés par les Évangiles canoniques. a) Le passage étrange du singulier au pluriel : « Légion est mon nom […] car nous sommes plusieurs » laisse penser qu’il peut exister une ambiguïté dans certaines activités démoniaques. En outre, comme Jésus le montre clairement ailleurs, l’occupation d’un individu par plusieurs esprits mauvais rend la condition de la personne « pire » et doit donc être évitée à tout prix (Matthieu 12.45). b) Ces démons ne semblent pas vouloir quitter la région et souhaitent entrer dans d’autres corps (v. 10, 12). Jésus accède à leurs deux supplications, ce qui indique que le moment de leur bannissement définitif n’est pas encore arrivé.

5° S’il est important de réfléchir à la maîtrise absolue de Jésus sur ces esprits mauvais, il faut ajouter que le Seigneur ne les chasse pas un par un, en les appelant par leur nom, en dialoguant avec eux ou en faisant quantité d’autres choses que pratiquent couramment certains de ceux qui exercent un « ministère de délivrance ».

6° Les résultats de cette délivrance sont frappants. L’homme délivré désire suivre Jésus, qui lui refuse cette faveur et lui dit de retourner dans son univers païen pour rendre témoignage de ce que le Seigneur a fait pour lui et de la grâce qui lui a été accordée (v. 18-20). Les habitants de la région supplient Jésus de quitter leur territoire (v. 17) : ils préfèrent les pourceaux aux êtres humains, et leur sécurité financière à la transformation d’une vie.

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