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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Genèse 40 ; Marc 10 ; Job 6 ; Romains 10

La réponse de Job à Éliphaz occupe deux chapitres. Dans Job 6, il tient le raisonnement suivant :

1° Dans les premiers versets (v. 1-7), Job indique avec insistance qu’il a toutes les raisons de se plaindre de son sort : son angoisse et sa détresse sont incommensurables (v. 2-3). Il ne démord pas de l’évidence : dans sa compréhension de la situation, Dieu doit être à l’origine de ces calamités, d’une manière ou d’une autre : « Car les flèches du Tout-Puissant m’ont percé […] Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi » (v. 4). Même l’âne ne brait pas sans raison (v. 5) ; alors pourquoi les amis de Job lui reprochent-ils de se plaindre sans cause ?

2° Job laisse échapper son cri le plus profond : que Dieu l’écrase tout simplement, « qu’il étende sa main et qu’il m’achève » (v. 9). C’est plus que simplement vouloir mourir : « J’aurais encore cette consolation, et je sauterais de joie, malgré ma douleur inexorable, c’est que je n’ai pas renié les paroles du Saint » (v. 10). Il en ressort trois choses claires : a) Malgré son agonie, Job continue de raisonner en croyant attaché à Dieu. Ses souffrances ne le poussent pas vers l’agnosticisme ou le naturalisme. b) Qui plus est, il a le désir fondamental de rester fidèle à Dieu. Il ne considère pas la mort comme une délivrance, mais il veut mourir avant que l’intensité de sa souffrance ne l’incite à dire ou à faire quelque chose qui déshonore Dieu. c) C’est une réponse implicite à Éliphaz. Celui-ci a tort de rejeter comme un fieffé menteur un homme animé d’un désir aussi profond de rester fidèle aux « paroles du Saint » (v. 10).

3° Éliphaz part du principe que si Job agit conformément à ses conseils, il récupérera ses richesses et sa puissance. Toutefois, Job insiste sur le fait qu’il a déjà dépassé ce stade : il n’a plus d’espoir, plus d’attentes. Il ne peut plus se conduire de manière à soutirer des bénédictions de Dieu (v. 11-13).

4° Job accuse Éliphaz et ses collègues (v. 14-23): « Celui qui souffre a droit à la bienveillance de son ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant » (v. 14). Voilà ce qu’est la véritable amitié. Job analyse la vraie raison qui fait que ses amis l’« ont trahi comme un torrent » (v. 15) : ils ont vu quelque chose de terrifiant et ils ont peur (v. 21). La souffrance de Job a fait voler en éclats leurs catégories théologiques, puisqu’ils avaient cru qu’il était un homme juste. Ils doivent maintenant lui démontrer qu’il est injuste, qu’il mérite ses souffrances, sinon eux-mêmes seront aussi sous la menace.

5° Job termine par un cri déchirant (v. 24-30). Pour lui, c’est son intégrité qui est mise en cause, et il ne veut pas simuler une repentance, alors qu’il sait ne pas mériter cette souffrance. « Revenez, je vous en prie, ne soyez pas injustes » (v. 29), dit-il à ses amis.

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