×
Parcourir

Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Genèse 39 ; Marc 9 ; Job 5 ; Romains 9

Dans la deuxième partie de son discours (Job 5), Éliphaz présuppose le bien-fondé de la position qu’il adopte dans la première (voir la méditation d’hier). Il ajoute cependant quelques idées nouvelles à sa présentation passionnée.

1° Il déclare que la manière dont Job s’approche de Dieu dans cette crise est fondamentalement fausse. Il est tout à fait compréhensible qu’il crie à Dieu (v. 1), mais pourquoi s’attendre à ce qu’un Être aussi élevé que Dieu réponde ? D’ailleurs, Job se détruit par son attitude : « L’irritation tue celui qui est stupide, et la jalousie fait mourir l’imbécile » (v. 2). Éliphaz rapporte sa propre observation : il a vu des insensés prospérer, avant d’être déracinés de façon soudaine. Il sous-entend ainsi que l’ancienne prospérité de Job était celle d’un « fou » dont les pertes sont tout à fait méritées. Avec une certaine inconséquence, Éliphaz ajoute que la souffrance fait partie de la condition humaine : « L’homme est né pour la peine, comme les étincelles s’élèvent pour voler » (v. 7).

2° En propre juste, Éliphaz dit à Job ce qu’il ferait s’il était dans une situation semblable (v. 8-16). Il exposerait son cas à Dieu avec humilité et contrition, mais pas avec l’attitude de Job qu’il trouve insupportable. Car, dans sa providence, Dieu abaisse l’homme orgueilleux et rusé et il relève les humbles et les pauvres. Éliphaz s’approcherait donc de Dieu en le suppliant.

3° Éliphaz insiste sur le fait qu’en permettant les pertes et le désastre, Dieu poursuit au moins un but, l’exercice de la correction : « Ainsi donc, heureux l’homme que Dieu reprend ! Ne refuse pas la correction du Tout-Puissant. Car c’est lui qui fait la blessure et qui la panse ; il écrase, et ses mains guérissent » (v. 17-18). Ceux qui reconnaissent cette pédagogie découvrent que Dieu rétablit rapidement leur vie et leur prospérité et se trouvent en sécurité dans n’importe quelle épreuve. Job n’a pas pu ne pas saisir les implications de son expérience : s’il a le sentiment d’avoir souffert injustement, non seulement il n’a pas été assez humilié, mais il ne reconnaît pas encore que la main du Dieu Tout-Puissant qui le châtie est pleine de grâce ; il doit donc encore rester sous la verge divine au lieu de trouver grâce. Eliphaz conclut plutôt pompeusement : « Voilà ce que nous avons découvert, c’est ainsi ! À toi d’entendre et de le reconnaître ! » (v. 27).

Il y a un zeste de vérité dans les propos d’Éliphaz. Effectivement, Dieu corrige ses enfants (Proverbes 3.11-12 ; Hébreux 12.5-6). Mais cela suppose qu’ils en ont besoin ; Dieu ne châtie certainement pas ses enfants sans cause. Éliphaz laisse donc entendre que Job mérite le châtiment divin ; les lecteurs du chapitre 1 savent qu’il a tort. Il est vrai aussi que Dieu élève les humbles et humilie ceux qui ont le regard hautain (Psaumes 18.28) ; or, Éliphaz suppose à tort que Job était probablement orgueilleux, sinon il ne souffrirait pas. Tirons-en une leçon : l’application fausse ou inadéquate d’une vérité peut être impitoyable et cruelle ; en tant que telle, elle peut même répandre des idées erronées sur Dieu.

EN VOIR PLUS
Chargement