Le remplacement du gouverneur Félix par Porcius Festus (Actes 24.27) n’apporte aucune amélioration immédiate à la condition de Paul. Dieu est cependant toujours aux commandes et Paul prend une nouvelle initiative sous la providence de Dieu (Actes 25). Comment l’apôtre en est-il arrivé là ?
1° Nouveau venu dans la région, et relativement ignorant de son contexte politique et religieux, Festus se décide à mettre tout de suite les choses au clair. À peine trois jours après son arrivée à Césarée, la capitale romaine régionale, il se rend à Jérusalem pour rencontrer les autorités juives locales. Il aurait pu les convoquer à Césarée ; il aurait également pu différer sa visite. Mais il est décidé à aller de l’avant et les Juifs ne tardent pas à lui décrire Paul sous les traits les plus négatifs. Les autorités juives voient dans l’accession de Festus au pouvoir sur la région une occasion de se débarrasser une fois pour toutes de Paul. Ils lui font part de leur ardent désir de voir le prisonnier ramené à Jérusalem pour y être jugé, mais en réalité, ils programment une embuscade pour le tuer (v. 1-3). Festus réplique que Paul est détenu à Césarée et insiste pour que ses interlocuteurs viennent présenter leur accusation dans cette ville.
2° Au terme de la nouvelle confrontation entre Paul et ses adversaires (v. 6-8), Festus ne voit toujours pas clairement ce qu’il doit faire. Désirant faire bonne impression sur les autorités juives (et donc nettement plus enclin à les écouter qu’à prêter attention à un homme seul emprisonné déjà depuis deux ans), Festus demande à Paul s’il accepte de comparaître devant un tribunal romain, mais à Jérusalem.
3° Rien ne prouve que Paul ait eu connaissance de l’embuscade programmée. Or, deux ans plus tôt, il avait été averti d’un complot semblable (23.16) ; il ne fallait donc pas beaucoup d’imagination pour supposer que ses adversaires juifs pourraient très bien avoir recours à une manœuvre comparable. S’il acquiesce à la proposition de Festus, il sera assassiné ; s’il refuse, il passera pour un rebelle et un arrogant. Il exerce donc le droit accordé à tout citoyen romain au Ier siècle : il en appelle à César. C’est l’équivalent d’un appel à la Cour suprême. Humainement parlant, c’était une initiative de dernier recours. L’empereur Néron ne manifestait aucune bienveillance face à des affaires banales à ses yeux. Par ailleurs, il était déjà connu pour sa corruption et son ivresse du pouvoir.
4° C’est par ce moyen, comme la fin du livre le montre, que Paul arrive finalement à Rome. De même que Joseph était arrivé au palais d’Égypte en passant par l’esclavage et la prison, Paul est amené à rendre témoignage du Roi Jésus devant les autorités humaines les plus élevées en passant par la prison et une justice corrompue. Au fait, comment Jésus a-t-il obtenu sa place à la droite du Père ?
