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On ne peut comprendre Exode 33 si on ne tient pas compte de deux choses : 1° le tabernacle n’a pas encore été dressé. La « tente de la Rencontre », dressée hors du camp (v. 7), où Moïse se rendait pour chercher la face de Dieu, était par conséquent une disposition temporaire. 2° Le triste épisode du veau d’or continue de faire peser sur le peuple la menace du jugement. Dieu déclare qu’il ne peut accompagner le peuple, mais qu’il enverra simplement un ange pour le secourir (v. 1-3).

Moïse poursuit donc son ministère d’intercession (v. 12-13). Il insiste sur le fait qu’Israël est le peuple de Dieu, et il veut savoir qui l’accompagnera (Aaron s’est disqualifié pour cette tâche). En ce qui le concerne, Moïse est fermement résolu à connaître les voies de Dieu et à les suivre. Dieu lui répond : « Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos » (v. 14). Comment concilier cette promesse avec l’annonce précédente de n’envoyer qu’un ange, de se tenir éloigné du peuple de peur de l’anéantir dans sa colère ? Moïse insiste donc : « Si tu ne marches pas toi-même (avec nous), ne nous fais pas monter d’ici » (v. 15), sous-entendu « avec ou sans ange ! » Tout compte fait, qu’est-ce qui distinguerait cette nation naissante de toutes les autres nations si ce n’est la présence du Dieu vivant (v. 16) ?

Et l’Éternel promet : « J’accomplirai aussi cette parole que tu as prononcée, car tu as obtenu ma faveur, et je te connais par ton nom » (v. 17).

Bien que Moïse continue de prier avec ce même esprit dans le chapitre suivant (34.9), le fait glorieux est que Dieu ne parle plus d’abandonner son peuple. Lorsque le tabernacle sera construit, il sera installé au milieu des douze tribus.

Faisons trois remarques succinctes. 1° Ces chapitres illustrent la vérité que Dieu est un Dieu jaloux (20.5 ; 34.14). Quand un être humain est jaloux d’un autre, c’est un péché : nous sommes des êtres limités et nous sommes appelés à être de bons intendants de ce que nous avons reçu, pas à envier ce que les autres possèdent. Mais si Dieu n’était pas jaloux de sa gloire et de son droit souverain, ce serait un très grave manquement : il renierait sa valeur et son identité de Dieu ; il concéderait implicitement à ceux qui portent son image le droit à l’indépendance. 2° Une quarantaine de fois, il est dit dans l’Ancien Testament que Dieu s’est laissé fléchir, qu’il est revenu sur sa décision. Ces passages révèlent sa manière d’interagir avec d’autres personnes. Quand on les examine dans leur ensemble, il en ressort plusieurs schémas, notamment ceux où Dieu revient sur sa volonté souveraine. 3° Quand Moïse demande à voir la gloire de Dieu, celui-ci lui promet de lui faire voir sa bonté (v. 18-19). Ce n’est donc pas un hasard si, dans l’Évangile selon Jean, la suprême manifestation de la gloire de Dieu se voit à la croix.

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